Près de 70 chefs d'Etat et de gouvernement d'Europe et d'Afrique se retrouvent à Lisbonne. Le sommet est placé sous le sceau de l'égalité et de la volonté de rompre avec le passé. Il est encore trop tôt pour savoir si ces belles paroles se transformeront en actes.
Le sommet de Lisbonne entre l'Union Européenne et les pays africains s'est ouvert ce samedi dans la capitale portugaise. On se souvient que ce sommet avait été reporté de multiples reprises à cause des relations entre l'Union Européenne et Mugabe.
Cette année encore, la Grande-Bretagne avait exigé que Robert Mugabe ne soit pas présent, mais les pays africains ont fait bloc, considérant que les exigences britanniques n'étaient pas acceptables. Malgré son interdiction de séjour au sein de l'Union Européenne, Mugabe est donc bel et bien présent au Portugal tandis que Gordon Brown lui est resté à la maison, en signe de "boycott".
Les pays de l’Union Européenne ont néanmoins tenu à marquer leur désapprobation vis-à-vis de la politique de Robert Mugabe, Angela Merkel déclarant par exemple que Mugabe "nuisait à la nouvelle image de l'Afrique" avant d'ajouter : "la situation au Zimbabwé nous inquiète, en Europe aussi bien qu’en Afrique. Nous n’avons pas le droit de détourner la tête quand les droits de l’homme sont piétinés".
Le président de la commission européenne, Jose Emmanuel Barroso a critiqué la façon dont Robert Mugabe traitait les zimbabwéens, affirmant pour sa part : "Franchement nous espérons que ceux qui ont combattu pour l’indépendance et la libération de leurs pays peuvent accepter maintenant la liberté de leurs propres citoyens".
Un sommet sous le signe de l’égalité ?
Dans un contexte marqué par l'arrivée de la Chine qui courtise de nombreux pays africains pour leurs matières premières, le sommet Union Européenne / Afrique semble se diriger vers une relation d’égal à égal, du moins si l'on en croit les déclarations des uns et des autres, ce qui serait une nouveauté, l’Afrique étant souvent considérée chez les dirigeants occidentaux comme quantité négligeable.
Le portugais Jose Socrates a ainsi déclaré lors de son discours d’ouverture que tous les dirigeants présents étaient là pour répondre à une invitation de l'histoire...à écrire une nouvelle page des relations entre l'Europe et l'Afrique", le sommet de Lisbonne étant " un sommet entre égaux" : "nous sommes égaux en dignité humaine...mais également en terme de responsabilité politique" a t-il dit.
John Kufuor président du Ghana et actuel président de l’Union Africaine a pour sa part estimé qu’il était temps de secouer le passé :
"Pendant plus de 500 ans, la relation entre nos deux continents n’a pas été heureuse. C’est pour corriger cette injustice historique et son inhumanité qu’une nouvelle relation entre l’Europe et l’Afrique est nécessaire."
Selon le président ghanéen, les relations entre l'Europe et l'Afrique sub-saharienne se sont développées avec le commerce de l'or au XVème siècle, commerce qui a, malheureusement, entraîné la traite négrière qui a duré trois siècles suivis du colonialisme et de l'apartheid. John Kufuor a affirmé que l'Afrique a pu au début des années 50 du siècle dernier rompre avec le colonialisme et l'apartheid, deux décennies plus tard.
Autre point également important dont il sera question au sommet, la signature des accords de partenariat économique (APE).
L’Union Européenne souhaiterait que ces accords soient signés le plus rapidement possible, (les accords préférentiels entre Union Européenne et pays africains arrivent à expiration à la fin de l’année). Mais les nouveaux accords APE sont jugés inéquitables vus d'Afrique. Alpha Oumar Konaré a ainsi critiqué le "forcing" des Européens dans la négociation des APE, qui prévoient l'abaissement progressif des tarifs douaniers sur les importations de produits européens.
Le danger pour les pays africains étant qu'ils ne pourront pas supporter une entrée en compétition avec des produits européens subventionnés alors que leurs économies sont fragiles. Des accords partiels "intérimaires" ont été signés. Seuls les pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale (à l'exception du Cameroun) refusent jusqu'à présent de signer les accords intérimaires. Cela a d'ailleurs valu une mise en garde de Louis Michel à la Côte d'Ivoire avant l'ouverture du sommet.
Alpha Oumar Konaré de son côté a aussi souligné que les pays africains ne se contenteraient plus d'être "des exportateurs de matières premières ou d'être des marchés pour les produits européens."
La France et le Rwanda
Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy s'affairait avec le président rwandais Paul Kagame, pour essayer de "normaliser" les relations entre la France et le Rwanda. Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques l'année dernière à la suite d'une enquête du juge Bruguière dont l'objectivité est mise en doute par les autorités rwandaises.
Ce dernier avait lancé des mandats d'arrêts contre des proches du président Kagame, ce qui avait été perçu comme une véritable provocation alors que la France est loin d'être exempte de reproches dans le génocide rwandais. Le président français a déclaré vouloir tourner la page et regarder le futur.
Source: grioo
(M)
Le sommet de Lisbonne entre l'Union Européenne et les pays africains s'est ouvert ce samedi dans la capitale portugaise. On se souvient que ce sommet avait été reporté de multiples reprises à cause des relations entre l'Union Européenne et Mugabe.
Cette année encore, la Grande-Bretagne avait exigé que Robert Mugabe ne soit pas présent, mais les pays africains ont fait bloc, considérant que les exigences britanniques n'étaient pas acceptables. Malgré son interdiction de séjour au sein de l'Union Européenne, Mugabe est donc bel et bien présent au Portugal tandis que Gordon Brown lui est resté à la maison, en signe de "boycott".
Les pays de l’Union Européenne ont néanmoins tenu à marquer leur désapprobation vis-à-vis de la politique de Robert Mugabe, Angela Merkel déclarant par exemple que Mugabe "nuisait à la nouvelle image de l'Afrique" avant d'ajouter : "la situation au Zimbabwé nous inquiète, en Europe aussi bien qu’en Afrique. Nous n’avons pas le droit de détourner la tête quand les droits de l’homme sont piétinés".
Le président de la commission européenne, Jose Emmanuel Barroso a critiqué la façon dont Robert Mugabe traitait les zimbabwéens, affirmant pour sa part : "Franchement nous espérons que ceux qui ont combattu pour l’indépendance et la libération de leurs pays peuvent accepter maintenant la liberté de leurs propres citoyens".
Un sommet sous le signe de l’égalité ?
Dans un contexte marqué par l'arrivée de la Chine qui courtise de nombreux pays africains pour leurs matières premières, le sommet Union Européenne / Afrique semble se diriger vers une relation d’égal à égal, du moins si l'on en croit les déclarations des uns et des autres, ce qui serait une nouveauté, l’Afrique étant souvent considérée chez les dirigeants occidentaux comme quantité négligeable.
Le portugais Jose Socrates a ainsi déclaré lors de son discours d’ouverture que tous les dirigeants présents étaient là pour répondre à une invitation de l'histoire...à écrire une nouvelle page des relations entre l'Europe et l'Afrique", le sommet de Lisbonne étant " un sommet entre égaux" : "nous sommes égaux en dignité humaine...mais également en terme de responsabilité politique" a t-il dit.
John Kufuor président du Ghana et actuel président de l’Union Africaine a pour sa part estimé qu’il était temps de secouer le passé :
"Pendant plus de 500 ans, la relation entre nos deux continents n’a pas été heureuse. C’est pour corriger cette injustice historique et son inhumanité qu’une nouvelle relation entre l’Europe et l’Afrique est nécessaire."
Selon le président ghanéen, les relations entre l'Europe et l'Afrique sub-saharienne se sont développées avec le commerce de l'or au XVème siècle, commerce qui a, malheureusement, entraîné la traite négrière qui a duré trois siècles suivis du colonialisme et de l'apartheid. John Kufuor a affirmé que l'Afrique a pu au début des années 50 du siècle dernier rompre avec le colonialisme et l'apartheid, deux décennies plus tard.
Autre point également important dont il sera question au sommet, la signature des accords de partenariat économique (APE).
L’Union Européenne souhaiterait que ces accords soient signés le plus rapidement possible, (les accords préférentiels entre Union Européenne et pays africains arrivent à expiration à la fin de l’année). Mais les nouveaux accords APE sont jugés inéquitables vus d'Afrique. Alpha Oumar Konaré a ainsi critiqué le "forcing" des Européens dans la négociation des APE, qui prévoient l'abaissement progressif des tarifs douaniers sur les importations de produits européens.
Le danger pour les pays africains étant qu'ils ne pourront pas supporter une entrée en compétition avec des produits européens subventionnés alors que leurs économies sont fragiles. Des accords partiels "intérimaires" ont été signés. Seuls les pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale (à l'exception du Cameroun) refusent jusqu'à présent de signer les accords intérimaires. Cela a d'ailleurs valu une mise en garde de Louis Michel à la Côte d'Ivoire avant l'ouverture du sommet.
Alpha Oumar Konaré de son côté a aussi souligné que les pays africains ne se contenteraient plus d'être "des exportateurs de matières premières ou d'être des marchés pour les produits européens."
La France et le Rwanda
Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy s'affairait avec le président rwandais Paul Kagame, pour essayer de "normaliser" les relations entre la France et le Rwanda. Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques l'année dernière à la suite d'une enquête du juge Bruguière dont l'objectivité est mise en doute par les autorités rwandaises.
Ce dernier avait lancé des mandats d'arrêts contre des proches du président Kagame, ce qui avait été perçu comme une véritable provocation alors que la France est loin d'être exempte de reproches dans le génocide rwandais. Le président français a déclaré vouloir tourner la page et regarder le futur.
Source: grioo
(M)