Pour distraire la population et trouver un moyen de la faire croire davantage à son qualificatif de « président des pauvres », le président Aziz pensait avoir trouvé une idée ingénieuse à travers le programme appelé « Solidarité 2011 ». L’opération consistait à mettre en place des boutiques vendant des produits de première nécessité au rabais. Très tôt, l’opération avait montré ses limites par le manque de transparence et les nombreuses difficultés auxquelles ont été confrontés la population ainsi que certains gérants. La lutte contre la pauvreté ne se fait pas à coup de baguette magique encore moins dans le but de consolider son pouvoir. Malgré les nombreux couacs et la misère que cette opération a engendré, le programme a été reconduit sous l’appellation Emel 2012. De véritables gouffres financiers qui ne profitent qu’à certains privilégiés à qui la gestion des programmes a été confiée.
« Des heures de galère pour une ration de misère »
C’est en ces termes que s’exprime la plupart des personnes qui fréquente, malgré eux, ces boutiques. En dehors même du fait que le programme soit une véritable mascarade dans un contexte marqué par la hausse continue du chômage, des contestations sociales, les conditions dans lesquelles, il se déroule sont déplorables. Ainsi durant des journées entières, les femmes, le plus souvent d’un âge avancé et des enfants font la queue devant les boutiques pour s’acheter quelques misérables kilos de riz et de sucre, car, il ne faut pas dépasser le quota. Ce décor désolant se passe pourtant sous les yeux des décideurs publics, mais force est de constater que l’indifférence observée à l’égard de cette catégorie de la population est indigne.
D’autant plus que ce sont les pauvres qui en pâtissent toujours. Cette mesure loin contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie, contribue grandement à les enfoncer dans la précarité. En effet, ces opérations qui consistent à permettre à chaque personne de s’offrir un kilo de riz, un kilo de sucre et un litre d’huile à prix réduit sont loin d’être un moyen de combattre la pauvreté, mais constituent, à voir les conditions dans lesquelles les pauvres citoyens se les offrent, une humiliation. En plus, le quota imposé ne permet pas à une famille moyenne de satisfaire ses besoins.
Une contrainte que ne peuvent plus supporter les familles, qui réclament l’augmentation des possibilités qui leur sont offertes afin de pouvoir payer le maximum et que leur soit proposer une autre alternative afin d’augmenter leurs revenus. D’autre part, certains gérants de ces boutiques qu’on a pu contacter se plaignent du fait qu’ils n’aient toujours pas eu le versement de leurs salaires depuis le début de l’opération. Ils restent pour le moment nourris de promesses et sont dans l’incertitude totale quant au moment où ils auront enfin leur dû. Situation qui risque de mettre en mal les boutiques qui ne disposent déjà pas de suffisamment de ressources pour répondre à la demande croissante d’une population dans le besoin. Ce qui justifie l’afflux massif de personnes devant certaines boutiques.
Un fait aussi que l’on ne doit pas ignorer cependant, c’est que les boutiques dites « classiques », malgré la cherté des prix, constituent de véritables réseaux sociaux. Loin de nous l’idée de faire l’éloge de ces commerçants quelque fois peu scrupuleux, il est question ici de faire un constat d’une réalité que vivent plusieurs mauritaniens. Les liens entre la population et les commerçants du coin, permettent de favoriser des échanges plus ou moins bénéfiques à la population. En effet, il est beaucoup plus facile de prendre des provisions chez ces derniers tout en ne payant qu’une partie ou en ne payant qu’ultérieurement.
Ce qui encourage la plupart des gens qui sont dans l’informel, dont les revenus restent incertains de se tourner vers ces boutiques et de payer une fois qu’ils en auront l’occasion. Souvent même, ceux dont les revenus sont connus d’avance préfèrent traiter avec ces commerçants plutôt qu’avec les boutiques de misère initiées par le gouvernement pour justifier la gabegie à laquelle, il se livre. Il faudrait ainsi agir à ce niveau pour faire baisser leurs prix. Toute mesure visant à combattre la pauvreté, la précarité et l’exclusion doit prendre en compte tous ces facteurs.
Facteur de discrimination
Cette opération initiée par le gouvernement mauritanien pour combattre la pauvreté, n’est autre qu’un moyen d’occulter les véritables problèmes auxquels sont confrontés les mauritaniens. En effet, en Mauritanie, nous avons d'un côté un monde d'hommes vivant dans des conditions d’une extrême précarité et à la recherche de quoi survivre sur les immondices d'une société de consommation de l'autre côté un autre monde d'hommes insouciants qui n'ont comme soucis que de faire disparaître sans efforts leurs excès et leurs gabegies. Pendant que la plus grande partie de la population se bat inlassablement pour trouver le minimum vital, certains profitent de cette misère pour s’enrichir.
Cette mesure prise par ceux qui sont socialement, politiquement, et économiquement bien assis, sont des facteurs inhérents de discrimination vis-à-vis des ménages les plus marginalisés, ce qui limite encore davantage leurs chances de s'améliorer et de se soustraire à la pauvreté. Faut-il encore que les mesures soient mises en œuvre pour qu’ils puissent s’offrir le minimum afin d’avoir des moyens de consommation. En effet, il faudrait mettre en place des dispositifs visant à garantir un montant minimum de revenu. Ces minimas permettront de compléter la réponse partielle que constitue la mesure prise visant à baisser les prix de denrées de première nécessité. En effet, il est communément admis que pour éradiquer la pauvreté, il faudrait élaborer des politiques locales en matière d'emploi de la main d’œuvre pauvre, contribuant au développement de l'agriculture de subsistance dans le monde rural et des activités génératrices de profit dans le milieu urbain.
C’est maintenant que quelques députés sont montés au créneau pour interpeller le premier ministre sur l’opacité de la gestion du programme EMEL 2012. Reste à savoir quelle portée aura cette interpellation.
BA Youssouf
Rédacteur en chef du site www.flere.fr
www.flere.fr
« Des heures de galère pour une ration de misère »
C’est en ces termes que s’exprime la plupart des personnes qui fréquente, malgré eux, ces boutiques. En dehors même du fait que le programme soit une véritable mascarade dans un contexte marqué par la hausse continue du chômage, des contestations sociales, les conditions dans lesquelles, il se déroule sont déplorables. Ainsi durant des journées entières, les femmes, le plus souvent d’un âge avancé et des enfants font la queue devant les boutiques pour s’acheter quelques misérables kilos de riz et de sucre, car, il ne faut pas dépasser le quota. Ce décor désolant se passe pourtant sous les yeux des décideurs publics, mais force est de constater que l’indifférence observée à l’égard de cette catégorie de la population est indigne.
D’autant plus que ce sont les pauvres qui en pâtissent toujours. Cette mesure loin contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie, contribue grandement à les enfoncer dans la précarité. En effet, ces opérations qui consistent à permettre à chaque personne de s’offrir un kilo de riz, un kilo de sucre et un litre d’huile à prix réduit sont loin d’être un moyen de combattre la pauvreté, mais constituent, à voir les conditions dans lesquelles les pauvres citoyens se les offrent, une humiliation. En plus, le quota imposé ne permet pas à une famille moyenne de satisfaire ses besoins.
Une contrainte que ne peuvent plus supporter les familles, qui réclament l’augmentation des possibilités qui leur sont offertes afin de pouvoir payer le maximum et que leur soit proposer une autre alternative afin d’augmenter leurs revenus. D’autre part, certains gérants de ces boutiques qu’on a pu contacter se plaignent du fait qu’ils n’aient toujours pas eu le versement de leurs salaires depuis le début de l’opération. Ils restent pour le moment nourris de promesses et sont dans l’incertitude totale quant au moment où ils auront enfin leur dû. Situation qui risque de mettre en mal les boutiques qui ne disposent déjà pas de suffisamment de ressources pour répondre à la demande croissante d’une population dans le besoin. Ce qui justifie l’afflux massif de personnes devant certaines boutiques.
Un fait aussi que l’on ne doit pas ignorer cependant, c’est que les boutiques dites « classiques », malgré la cherté des prix, constituent de véritables réseaux sociaux. Loin de nous l’idée de faire l’éloge de ces commerçants quelque fois peu scrupuleux, il est question ici de faire un constat d’une réalité que vivent plusieurs mauritaniens. Les liens entre la population et les commerçants du coin, permettent de favoriser des échanges plus ou moins bénéfiques à la population. En effet, il est beaucoup plus facile de prendre des provisions chez ces derniers tout en ne payant qu’une partie ou en ne payant qu’ultérieurement.
Ce qui encourage la plupart des gens qui sont dans l’informel, dont les revenus restent incertains de se tourner vers ces boutiques et de payer une fois qu’ils en auront l’occasion. Souvent même, ceux dont les revenus sont connus d’avance préfèrent traiter avec ces commerçants plutôt qu’avec les boutiques de misère initiées par le gouvernement pour justifier la gabegie à laquelle, il se livre. Il faudrait ainsi agir à ce niveau pour faire baisser leurs prix. Toute mesure visant à combattre la pauvreté, la précarité et l’exclusion doit prendre en compte tous ces facteurs.
Facteur de discrimination
Cette opération initiée par le gouvernement mauritanien pour combattre la pauvreté, n’est autre qu’un moyen d’occulter les véritables problèmes auxquels sont confrontés les mauritaniens. En effet, en Mauritanie, nous avons d'un côté un monde d'hommes vivant dans des conditions d’une extrême précarité et à la recherche de quoi survivre sur les immondices d'une société de consommation de l'autre côté un autre monde d'hommes insouciants qui n'ont comme soucis que de faire disparaître sans efforts leurs excès et leurs gabegies. Pendant que la plus grande partie de la population se bat inlassablement pour trouver le minimum vital, certains profitent de cette misère pour s’enrichir.
Cette mesure prise par ceux qui sont socialement, politiquement, et économiquement bien assis, sont des facteurs inhérents de discrimination vis-à-vis des ménages les plus marginalisés, ce qui limite encore davantage leurs chances de s'améliorer et de se soustraire à la pauvreté. Faut-il encore que les mesures soient mises en œuvre pour qu’ils puissent s’offrir le minimum afin d’avoir des moyens de consommation. En effet, il faudrait mettre en place des dispositifs visant à garantir un montant minimum de revenu. Ces minimas permettront de compléter la réponse partielle que constitue la mesure prise visant à baisser les prix de denrées de première nécessité. En effet, il est communément admis que pour éradiquer la pauvreté, il faudrait élaborer des politiques locales en matière d'emploi de la main d’œuvre pauvre, contribuant au développement de l'agriculture de subsistance dans le monde rural et des activités génératrices de profit dans le milieu urbain.
C’est maintenant que quelques députés sont montés au créneau pour interpeller le premier ministre sur l’opacité de la gestion du programme EMEL 2012. Reste à savoir quelle portée aura cette interpellation.
BA Youssouf
Rédacteur en chef du site www.flere.fr
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