Un enfant dans le camp de réfugiés de Ndioum, au Nord du Sénégal le 18 juillet 2007
"J'ai le mal du pays, j'ai hâte de rentrer chez moi mais je suis inquiet concernant une reprise d'une vie normale" en Mauritanie, explique Fall Mouhamed, 54 ans, l'un des réfugiés mauritaniens installés dans un camp de Ndioum, dans le nord du Sénégal.
Il jette un regard sur sa femme préparant le repas, bébé au dos. "Je veux que mes enfants connaissent mon pays, poursuit-il. C'est important. Ils y ont de la famille que la déportation a fractionnée".
Plusieurs dizaines de milliers de Négro-Mauritaniens ont été déportés, essentiellement vers le Sénégal, après les violences inter-ethniques de 1989-91. Environ 20.000 vivent toujours dans des camps installés sur le fleuve Sénégal, qui marque la frontière entre les deux pays.
Mais près de deux décennies après leur départ forcé, l'espoir du retour au pays n'a jamais été aussi fort.
"Nous attendions ce jour depuis 18 ans, nous avons toujours été convaincus qu'il y aurait une nouvelle génération politique (en Mauritanie) qui reconnaîtrait notre +mauritanité+", lance Mbodj Hamath, président du site de réfugiés, à Ndioum.
Le chef de l'Etat mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, en mars 2007, a exprimé le 29 juin sa "compassion" aux victimes des violences interethniques de 1989-1991 et promis des réparations en leur faveur.
Le chef de l'Etat avait parlé d'"exactions graves et injustifiées" contre les populations négro-mauritaniennes, une minorité ethnique dans un pays dominé par les Arabo-Berbères, sous le régime du président Maaouiya Ould Taya renversé par un coup d'Etat militaire en août 2005.
Et de mercredi à vendredi, une mission ministérielle mauritanienne a, pour la première fois, rencontré les réfugiés installés dans le nord du Sénégal pour préparer leur rapatriement, qui pourrait débuter en septembre.
Aïssatou Sow, une réfugiée de 51 ans du site de Thiangaye, "veut rentrer car la Mauritanie est sa patrie". Son fils âgé de 23 ans, Amadou Sow, aussi: "Mes parents me l'ont toujours décrit comme un bon pays malgré leur déportation au Sénégal".
Mais Mamadou Diop, 39 ans, nourrit quelques appréhensions: "Je ne sais pas ce que je vais trouver. Je ne sais pas comment le dossier de l'indemnisation sera réglé".
Les mêmes questions taraudent l'esprit de Diagne Fall, 49 ans, qui prend le thé sous une tente avec des compatriotes: "Comment se fera la réinstallation dans notre pays?"
"Le problème des fonctionnaires est moins compliqué car il est facile de les identifier à partir de leur dernier poste d'affectation", explique son voisin, Ndiaye Aly.
Mais la perspective du retour ne fait pas oublier les difficultés rencontrées depuis leur arrivée au Sénégal.
"Aucun site (de réfugiés) ne dispose d'eau courante, d'électricité ou de téléphone", souligne Wane Mamadou, qui assure être membre des Forces de libération africaines de la Mauritanie (FLAM), un mouvement négro-mauritanien en exil.
"A notre arrivée, c'était (encore) plus dur", renchérit Assatou Sow. "Nos enfants ont toujours eu des complexes par rapport aux autres dont les parents détiennent les terres et autres richesses".
"A Dagana, nous avons été bien accueillis, mais le Sénégal n'est pas la terre de nos ancêtres", conclut Diagne Fall.
Source: TV5.org
(M)
Il jette un regard sur sa femme préparant le repas, bébé au dos. "Je veux que mes enfants connaissent mon pays, poursuit-il. C'est important. Ils y ont de la famille que la déportation a fractionnée".
Plusieurs dizaines de milliers de Négro-Mauritaniens ont été déportés, essentiellement vers le Sénégal, après les violences inter-ethniques de 1989-91. Environ 20.000 vivent toujours dans des camps installés sur le fleuve Sénégal, qui marque la frontière entre les deux pays.
Mais près de deux décennies après leur départ forcé, l'espoir du retour au pays n'a jamais été aussi fort.
"Nous attendions ce jour depuis 18 ans, nous avons toujours été convaincus qu'il y aurait une nouvelle génération politique (en Mauritanie) qui reconnaîtrait notre +mauritanité+", lance Mbodj Hamath, président du site de réfugiés, à Ndioum.
Le chef de l'Etat mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, en mars 2007, a exprimé le 29 juin sa "compassion" aux victimes des violences interethniques de 1989-1991 et promis des réparations en leur faveur.
Le chef de l'Etat avait parlé d'"exactions graves et injustifiées" contre les populations négro-mauritaniennes, une minorité ethnique dans un pays dominé par les Arabo-Berbères, sous le régime du président Maaouiya Ould Taya renversé par un coup d'Etat militaire en août 2005.
Et de mercredi à vendredi, une mission ministérielle mauritanienne a, pour la première fois, rencontré les réfugiés installés dans le nord du Sénégal pour préparer leur rapatriement, qui pourrait débuter en septembre.
Aïssatou Sow, une réfugiée de 51 ans du site de Thiangaye, "veut rentrer car la Mauritanie est sa patrie". Son fils âgé de 23 ans, Amadou Sow, aussi: "Mes parents me l'ont toujours décrit comme un bon pays malgré leur déportation au Sénégal".
Mais Mamadou Diop, 39 ans, nourrit quelques appréhensions: "Je ne sais pas ce que je vais trouver. Je ne sais pas comment le dossier de l'indemnisation sera réglé".
Les mêmes questions taraudent l'esprit de Diagne Fall, 49 ans, qui prend le thé sous une tente avec des compatriotes: "Comment se fera la réinstallation dans notre pays?"
"Le problème des fonctionnaires est moins compliqué car il est facile de les identifier à partir de leur dernier poste d'affectation", explique son voisin, Ndiaye Aly.
Mais la perspective du retour ne fait pas oublier les difficultés rencontrées depuis leur arrivée au Sénégal.
"Aucun site (de réfugiés) ne dispose d'eau courante, d'électricité ou de téléphone", souligne Wane Mamadou, qui assure être membre des Forces de libération africaines de la Mauritanie (FLAM), un mouvement négro-mauritanien en exil.
"A notre arrivée, c'était (encore) plus dur", renchérit Assatou Sow. "Nos enfants ont toujours eu des complexes par rapport aux autres dont les parents détiennent les terres et autres richesses".
"A Dagana, nous avons été bien accueillis, mais le Sénégal n'est pas la terre de nos ancêtres", conclut Diagne Fall.
Source: TV5.org
(M)