Nicolas Sarkozy a participé, le 10 mai, avec Jacques Chirac, à la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage dans le jardin du Luxembourg à Paris. A l’occasion de cette cérémonie, une œuvre réalisée en hommage aux victimes a été inaugurée. Après quelques jours de vacances qui ont fait polémique, le président, élu dimanche, reprend le collier. Par Rfi - (Photo : AFP)
Trois jours en bateau et puis revient. L’escapade de Nicolas Sarkozy sur un yacht au large de Malte n’aura pas été longue. Mais elle aura tout de même duré assez pour provoquer de larges commentaires. En choisissant de se retirer sur un très beau bateau appartenant à un homme d’affaires de ses amis, Vincent Bolloré, le président fraîchement élu a provoqué des réactions critiques. La gauche ne s’est pas privée pour mettre en cause ces vacances de luxe aux frais d’un milliardaire, en décalage avec l’image proche du peuple que le candidat de l’UMP avait voulu donner durant la campagne électorale. Nicolas Sarkozy a refusé d’entrer dans la polémique et a expliqué qu’il avait répondu à une invitation et n’entendait « ni se cacher, ni mentir, ni s’excuser ».
Le nouveau président a tout de même un peu écourté son escapade en famille et est revenu à Paris, le 9 mai au soir. Juste à temps pour participer, le lendemain matin, en compagnie de Jacques Chirac, à une cérémonie particulièrement symbolique : la commémoration de l’abolition de l’esclavage. En choisissant cet événement pour sa première sortie publique depuis son élection, il a montré que le temps du repos était fini pour lui, mais a aussi indiqué qu’il désirait se placer dans la continuité de son prédécesseur sur le thème de la mémoire. Même si Nicolas Sarkozy avait plusieurs fois déclaré pendant la campagne qu’il voulait tourner la page de la « repentance » concernant l’histoire de la France, il a joué l’apaisement sur cette question sensible. Il entend certainement montrer de cette manière qu’il est bien désormais le président de « tous les Français », comme il l’avait dit au soir de sa victoire.
Un signe d’apaisement
Au-delà de cette cérémonie, Nicolas Sarkozy a eu un agenda particulièrement bien rempli pour sa première journée d’activité en tant que président élu. Avant même de se rendre au jardin du Luxembourg -dans la même voiture que Jacques Chirac-, il avait rencontré, tôt le matin, les parlementaires de l’UMP à l’Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy a évoqué avec eux les étapes importantes de son calendrier des prochains jours. Il y aura tout d’abord l’organisation de sa succession à la tête de l’UMP. Dès le début de semaine prochaine, Nicolas Sarkozy devrait abandonner la présidence du mouvement. Des décisions seront vraisemblablement annoncées, lors de la réunion du conseil national prévue le 14 mai, concernant la manière dont sera géré l’intérim avant la désignation d’un dirigeant.
Le nouveau président a aussi informé les parlementaires UMP de sa volonté de former un gouvernement « d’ouverture ». Il souhaite composer « la meilleure équipe de France ». Ce qui veut dire qu’il choisira des personnalités au-delà de son parti, au centre mais aussi peut-être à gauche. Fidèle à son discours, il a prévenu qu’il n’y aurait qu’un seul critère, « la compétence ». Forcément, pourrait-on ajouter, puisqu’il n’a cessé de dire depuis des mois, qu’il n’y aurait pour lui qu’un seul objectif : le résultat. Il s’en est expliqué en affirmant : « La fidélité, c’est pour les sentiments, l’efficacité pour le gouvernement ». Etant donné qu’il entend former une équipe restreinte de 15 ministres, ces paroles visent certainement à prévenir dans son camp que toutes les ambitions ne seront pas satisfaites. Le verdict devrait être rendu rapidement puisque Nicolas Sarkozy pourrait désigner le Premier ministre dans la foulée de la passation de pouvoir, le 16 mai. Le nom de François Fillon revient inlassablement comme celui du favori pour ce poste. La formation officielle du gouvernement pourrait alors intervenir dès le lendemain.
Agir vite
Nicolas Sarkozy ne veut donc pas perdre de temps et entrer dans l’action le plus vite possible. Il l’a dit aux parlementaires : « Je ne suis pas là pour durer, je suis là pour agir vite ». Il est vrai qu’il a placé toute sa campagne sous le signe de la rupture et a fait miroiter aux Français des réformes aussi rapides qu’importantes. Il lui faut donc démontrer qu’il poursuit sur sa lancée. D’autant que les élections législatives vont arriver très vite. Nicolas Sarkozy doit donc battre le fer pendant qu’il est chaud pour que les électeurs lui donnent la majorité dont il a besoin pour pouvoir mener sa politique. Il a d’ailleurs été très clair sur ce point avec les parlementaires en leur demandant de proposer aux Français « une dynamique de mobilisation autour de son projet ». La campagne pour les législatives sera donc organisée autour des mêmes idées que la présidentielle. On ne change pas une recette qui gagne.
En quelques heures, Nicolas Sarkozy a donc repris les rênes. Dans les jours prochains, il va continuer à préparer son entrée officielle en fonction. Après avoir rencontré jeudi en compagnie de Jacques Chirac, le fils du Premier ministre libanais assassiné, Saad Hariri, de passage à Paris, il doit s’entretenir avec chef démissionnaire du gouvernement britannique, Tony Blair, vendredi. Les vacances sont bien finies.
par Valérie Gas
Source: nettali
Trois jours en bateau et puis revient. L’escapade de Nicolas Sarkozy sur un yacht au large de Malte n’aura pas été longue. Mais elle aura tout de même duré assez pour provoquer de larges commentaires. En choisissant de se retirer sur un très beau bateau appartenant à un homme d’affaires de ses amis, Vincent Bolloré, le président fraîchement élu a provoqué des réactions critiques. La gauche ne s’est pas privée pour mettre en cause ces vacances de luxe aux frais d’un milliardaire, en décalage avec l’image proche du peuple que le candidat de l’UMP avait voulu donner durant la campagne électorale. Nicolas Sarkozy a refusé d’entrer dans la polémique et a expliqué qu’il avait répondu à une invitation et n’entendait « ni se cacher, ni mentir, ni s’excuser ».
Le nouveau président a tout de même un peu écourté son escapade en famille et est revenu à Paris, le 9 mai au soir. Juste à temps pour participer, le lendemain matin, en compagnie de Jacques Chirac, à une cérémonie particulièrement symbolique : la commémoration de l’abolition de l’esclavage. En choisissant cet événement pour sa première sortie publique depuis son élection, il a montré que le temps du repos était fini pour lui, mais a aussi indiqué qu’il désirait se placer dans la continuité de son prédécesseur sur le thème de la mémoire. Même si Nicolas Sarkozy avait plusieurs fois déclaré pendant la campagne qu’il voulait tourner la page de la « repentance » concernant l’histoire de la France, il a joué l’apaisement sur cette question sensible. Il entend certainement montrer de cette manière qu’il est bien désormais le président de « tous les Français », comme il l’avait dit au soir de sa victoire.
Un signe d’apaisement
Au-delà de cette cérémonie, Nicolas Sarkozy a eu un agenda particulièrement bien rempli pour sa première journée d’activité en tant que président élu. Avant même de se rendre au jardin du Luxembourg -dans la même voiture que Jacques Chirac-, il avait rencontré, tôt le matin, les parlementaires de l’UMP à l’Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy a évoqué avec eux les étapes importantes de son calendrier des prochains jours. Il y aura tout d’abord l’organisation de sa succession à la tête de l’UMP. Dès le début de semaine prochaine, Nicolas Sarkozy devrait abandonner la présidence du mouvement. Des décisions seront vraisemblablement annoncées, lors de la réunion du conseil national prévue le 14 mai, concernant la manière dont sera géré l’intérim avant la désignation d’un dirigeant.
Le nouveau président a aussi informé les parlementaires UMP de sa volonté de former un gouvernement « d’ouverture ». Il souhaite composer « la meilleure équipe de France ». Ce qui veut dire qu’il choisira des personnalités au-delà de son parti, au centre mais aussi peut-être à gauche. Fidèle à son discours, il a prévenu qu’il n’y aurait qu’un seul critère, « la compétence ». Forcément, pourrait-on ajouter, puisqu’il n’a cessé de dire depuis des mois, qu’il n’y aurait pour lui qu’un seul objectif : le résultat. Il s’en est expliqué en affirmant : « La fidélité, c’est pour les sentiments, l’efficacité pour le gouvernement ». Etant donné qu’il entend former une équipe restreinte de 15 ministres, ces paroles visent certainement à prévenir dans son camp que toutes les ambitions ne seront pas satisfaites. Le verdict devrait être rendu rapidement puisque Nicolas Sarkozy pourrait désigner le Premier ministre dans la foulée de la passation de pouvoir, le 16 mai. Le nom de François Fillon revient inlassablement comme celui du favori pour ce poste. La formation officielle du gouvernement pourrait alors intervenir dès le lendemain.
Agir vite
Nicolas Sarkozy ne veut donc pas perdre de temps et entrer dans l’action le plus vite possible. Il l’a dit aux parlementaires : « Je ne suis pas là pour durer, je suis là pour agir vite ». Il est vrai qu’il a placé toute sa campagne sous le signe de la rupture et a fait miroiter aux Français des réformes aussi rapides qu’importantes. Il lui faut donc démontrer qu’il poursuit sur sa lancée. D’autant que les élections législatives vont arriver très vite. Nicolas Sarkozy doit donc battre le fer pendant qu’il est chaud pour que les électeurs lui donnent la majorité dont il a besoin pour pouvoir mener sa politique. Il a d’ailleurs été très clair sur ce point avec les parlementaires en leur demandant de proposer aux Français « une dynamique de mobilisation autour de son projet ». La campagne pour les législatives sera donc organisée autour des mêmes idées que la présidentielle. On ne change pas une recette qui gagne.
En quelques heures, Nicolas Sarkozy a donc repris les rênes. Dans les jours prochains, il va continuer à préparer son entrée officielle en fonction. Après avoir rencontré jeudi en compagnie de Jacques Chirac, le fils du Premier ministre libanais assassiné, Saad Hariri, de passage à Paris, il doit s’entretenir avec chef démissionnaire du gouvernement britannique, Tony Blair, vendredi. Les vacances sont bien finies.
par Valérie Gas
Source: nettali