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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

«Sans justice, on ne pourra jamais prétendre à une quelconque réconciliation... parce que les bourreaux sont encore là, dans l'état»

L’auteur de «l’Enfer d’Inal» Mahamadou Sy a pris part au pèlerinage vers Inal initié par le collectif des associations des veuves et orphelins, par l'IRA, quelques personnalités et partis politiques, soutenu par des organisations de défense de droit de l’homme. Un voyage religieux à la mémoire des 28 sous-officiers pendus dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990. Malgré le blocage du convoi durant 24h, les retrouvailles avec Inal se sont tenues dans la ferveur du recueillement, et les larmes du lieu chargé d'inhumanité, en présence de Mahamadou Sy qui plaide dans cet entretien pour l’instauration d’une journée des martyrs par devoir de mémoire.


«Sans justice, on ne pourra jamais prétendre à une quelconque réconciliation... parce que les bourreaux sont encore là, dans l'état»
Comment vous considérez-vous aujourd'hui, là devant ce lieu chargé d'histoire?

Je suis un ex-officier de l’armée, rescapé de ce camp, là où nous sommes aujourd’hui, ce camp qui a été rasé est devenu un terrain de foot maintenant. Je me rappelle de tout ce que j’ai vécu ici, je n’ai rien oublié, même pas une minute, parce que ces moments étaient effroyables. Ce fut une période très douloureuse du début à la fin, pendant des années, j’ai vécu avec ce cauchemar, chaque heure, chaque minute, me rappelle quelqu’un, une scène de torture de camarades pendus, des insultes aussi. Je me souviens encore de tout ce que j’ai vécu depuis 1990.

Que ressentez-vous pour votre premier retour à Inal?

Le fait de venir ici est une bénédiction car je n’ai jamais pensé au plus profond de moi revenir, même si j’ai toujours souhaité être là, je ne pouvais pas imaginer que cela puisse se produire actuellement, secrètement j’ai toujours nourri l’envie de revenir sur ce lieu . Cela fait des années, que j’en parle avec des amis. Le rêve s’est réalisé ce matin grâce à la ténacité des organisateurs de ce voyage comme le docteur Outouma Soumaré, Birame Ould Abeid, et tous ceux qui les ont accompagnés. J’ai vécu des moments difficiles pleines d’émotion, de recueillement tout à l’heure lors de la visite du camp: voir à cet endroit, des femmes dont j’ai vu les maris mourir dans la même cellule que moi, rencontrées sur ce même lieu, les orphelins et les proches des victimes sont des instants intenses.

En sait-on plus sur Inal depuis que vous avez écrit le livre-témoignage sur cet enfer?

Cette histoire est jusqu'à présent opaque pour nous, car on ne connait toujours pas les motifs qui ont conduit à ce drame .On nous a arrêté pendant six mois, sans savoir exactement ce qu’on nous reprochait. Certains prisonniers sont partis juste avant leur mort demander le motif de leur arrestation sans aucune réponse. Ça dénote carrément un désarroi des bourreaux. Le chef de l’État de l’époque, Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya a réussi à installer un climat de haine faisant des noirs les ennemis du pays. Après les événements de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie, il s’est attaqué à une branche qui était l’armée, cet acte marque la barrière de l’interdit.

Pour le nombre des victimes, seulement à Inal on était 250 personnes; 95 sont repartis, les autres sont tombés ici, ils ont été enterrés dans les parages, aux abords des collines. La bêtise a été poussée jusqu’à travestir la fête de l’indépendance du pays; elle a fait de cette date une journée noire, celle du deuil. Ils ont choisi de pendre 28 soldats dans la nuit du 27 novembre 1990, à minuit ici. Après ça cinq autres personnes sont mortes des blessures subies, ce qui porte le nombre de mort à 33. C’est un chiffre qui concerne Inal seulement, sinon il y a des morts à peu près sur toute l’étendue du territoire, il y a eu des massacres.

Vingt ans après les faits, que réclamez-vous?

J’ai parlé d’une journée de commémoration pour toutes les victimes. Il faut faire de cette initiative une œuvre pédagogique, car on ne peut pas combattre ce qu’on ne connait pas.
Pour le reste je réclame fermement la justice, je n’ai de haine vis-à-vis de quiconque, mais j’ai soif de justice, sans cela on ne peut pas prétendre à une réconciliation quelconque, parce que les bourreaux sont là, et occupent de hautes fonctions dans l'état aujourd'hui; et les parents des victimes réclament justice afin de faire leur deuil.

En attendant que justice soit rendue, quelle est votre nouvelle vie?

Ma famille m’a rejoint en France depuis 1995, mes enfants ont grandi. J’ai refait ma vie, cela ne m’empêche pas de revenir dans mon pays. J’estime que ce qui m’a fait partir d’ici n’est pas réglé; même si je vis ailleurs, j’ai un devoir de mémoire vis-à-vis des gens qui sont morts. Ils étaient mes compagnons; leurs enfants sont là, leurs épouses aussi. J’aurais souhaité que des personnes s’occupent de ces questions si je n’étais pas là; je n’aurai pas aimé qu’on m’oublie facilement, j’ai donc un devoir de mémoire à l’endroit de mes compagnons d’armes et de leurs proches.

Propos recueillis par Awa Seydou Traoré


Source: Noor Info
Mercredi 25 Juillet 2012 - 10:51
Mercredi 25 Juillet 2012 - 10:51
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1.Posté par Moulaye Dioum le 04/12/2011 15:50
Un grand Monsieur sur qui il faut vraiment compter. En travaillant avec Moumadou Sy et soumaré abdoul Aziz j'ai beaucoup appris notamment la notion d'équipe et de travailler ensemble.

2.Posté par ISSA le 05/12/2011 13:53
Sûrement c'est un grand Monsieur, grand parcequ'il est prêt à pardonner si les conditions pour le faire son réunies. J'ai lu l'enfer d'Inal et j'ai apprécié chaque mot, chaque ligne et le témoignage est si frappant que les victimes comme lui s'y reconnaissent. une grande contribution pour tous les mauritaniens que j'invite à découvrir l'enfer d'Inal. Merci Mahamadou SY.

3.Posté par Samba Sy le 09/12/2011 00:02
L'enfer d'Inal est un livre de chevet de tous les combattants de lutte contre l'injustice en Mauritanie.

4.Posté par Kébé Issagha le 09/12/2011 12:57
Sy Mouhamadou a écrit autrement l'histoire de la Mauritanie. Cette visite est plus qu'une réussite.

5.Posté par N'DIAYE Aboubacry le 25/07/2012 12:22
Monsieur SY est un homme fédérateur et réaliste. Un combattant qui n'a pas failli à sa mission. j' espère que nous vaincrons.

6.Posté par Mariamekane le 25/07/2012 19:45
Nous remercierons jamais assez SY Mahamadou de son ouvrage qui sera une pièce à conviction dans les jugements de Taya et ses complices. Jamais je n'ai rencontré quelqu'un comme SY, sa force de vouloir passer à autre chose quand justice lui sera rendu. C'est un exemple .

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