Le hublot de l'avion présidentiel, ‘La Pointe de Sangomar’, s'est fissuré en plein vol, obligeant le commandant de bord, le général Seck, et son équipage, à opérer un atterrissage forcé à l'aéroport de Palma de Majorque d'Espagne. Retour, avec un témoin qui était à bord de l'avion, sur les péripéties d'un incident qui a failli tourner au drame.
Le président Abdoulaye Wade échappe à une catastrophe aérienne. L'avion de commandement, ‘La Pointe de Sangomar’, a été obligé, samedi matin, de faire un atterrissage forcé à l'aéroport de Palma de Majorque en Espagne. En effet, une demi-heure après avoir quitté le tarmac dudit aéroport, le hublot du cockpit (la partie avant de l'appareil appelée aussi le nez de l'avion : Ndlr) s'est fissuré obligeant le commandant de bord, le général Seck, à rebrousser chemin. Selon un témoin à bord de l'avion, ‘un bruit sourd s'est emparé de l'avion qui donnait l'impression d'être dans une zone de turbulence’. Mais, renseigne-t-il, ‘le général Seck et les membres de son équipage, très sereins, tentent de rassurer le président Wade et sa délégation. Ils ont tout fait pour qu'ils ne soient pas au courant de ce qui se passe’. Notre interlocuteur de poursuivre : ‘Après des manœuvres extraordinaires, le commandant de bord, qui avait déjà porté son masque de protection, réussit à stabiliser l'avion pour amorcer un atterrissage en catastrophe’. Opération réussie : malgré une pluie battante, le général Seck et son équipage ont pu immobiliser ‘La Pointe de Sangomar’ sur le tarmac de l'aéroport de Palma de Majorque. ‘Finalement, il y a eu plus de peur que de mal’, indique notre témoin.
Mais, le chef de l'Etat et sa délégation n'étaient pas au bout de leur peine. Après avoir frôlé le pire, ils vont devoir attendre, dans l'avion, 10 heures de temps avant de voir un appareil de la Royal Air Maroc (Ram) mis à leur disposition pour la suite du voyage. Pour détendre l'atmosphère et prendre son mal en patience, notre témoin révèle que Wade a sorti de ces blagues qui ont fait tordre de rire tous les passagers. ‘On n'a même pas senti le temps passer’, déclare notre interlocuteur. Finalement, c'est vers 19 h (heures locales), c’est-à-dire 16 h Gmt que la délégation présidentielle est arrivée à Djeddah.
Le président Wade devait se rendre en Arabie Saoudite pour les besoins de la Oumrah ou ‘Petit pèlerinage’. Il est accompagné des ministres de l'Energie et des Mines, Me Madické Niang, de l'Economie maritime, Djibo Kâ, du Patrimoine bâti, de l’Habitat et de la Construction, Oumar Sarr, du Tourisme et des Transports aériens, Ousmane Masseck Ndiaye, des Infrastructures et de l'Equipement, Habib Sy. Font également partie de la délégation, le chef de cabinet du président de la République, Pape Samba Mboup, l'architecte-conseil du chef de l'Etat, Pierre Goudiaby Atépa, le directeur général de Petrosen, Serigne Mboup, le président du Conseil national du patronat, Baïdy Agne, le directeur général du Port autonome de Dakar, Bara Sady... Le président Wade doit se rendre, après Djeddah, aux Emirats Arabes Unis et au Koweït.
Cet incident relance le débat sur l'avion présidentiel agité par le journaliste Abdou Latif Coulibaly dans son livre ‘Wade un opposant au pouvoir, l'alternance piégé’. Ce dernier avait accusé le président Wade d'avoir puisé 17 milliards de francs Cfa dans le Fonds routier pour réfectionner l'avion de commandement alors qu'il avait, selon l'auteur, assuré les Sénégalais qu'aucun sou du contribuable ne sera déboursé. Faut-il acheter un avion neuf pour le chef de l'Etat ? Un appareil, sorti d'usine, coûte les yeux de la tête, mais, pour certains, la sécurité d'un président de la République n'a pas de prix. Pour d'autres, le Sénégal ne peut pas se payer un tel luxe et c’est pourquoi ils proposent l'achat d'un avion usagé mais en bon état.
Quoi qu'il en soit, ce serait une erreur impardonnable pour le Sénégal si le pire arrivait un jour avec l'actuel avion de commandement. ‘La Pointe de Sangomar’ est mis dans les airs depuis 1976. Et, selon certaines informations, l'avion n'était même pas neuf au moment de son acquisition par le président Senghor. Actuellement, il n'en resterait plus, dans le monde, que deux modèles du genre dont ‘La Pointe de Sangomar’.
Source : Walf