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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Révélations d'un petit-fils de Saïdou Nourou Tall : La gestion du Mausolée est le véritable enjeu de la succession


Révélations d'un petit-fils de Saïdou Nourou Tall : La gestion du Mausolée est le véritable enjeu de la succession
Pour Habibou Mountaga Daha Tall, la situation est claire : le contrôle du Mausolée Saïdou Nourou est à l’origine de la bataille de succession au sein de la famille omarienne. Il aiguiserait les appétits à cause des fonds qu’il génère, selon le petit-fils de SaÏdou Nourou Tall âgé de 37 ans. Et s’offusquant de ce qu’il appelle ‘la guerre d’intérêt qui mine la famille omarienne’, ce dernier lance un appel aux religieux pour sauver… le Mausolée.

Je m’appelle Habibou Mountaga Daha Cheikhou Oumar, je suis le fils du défunt Thierno Mountaga Dakha de Louga, frère de Thierno Habibou Daha Tall, actuel khalife de la famille omarienne. Je suis né le 20 juillet 1970 à Dakar chez Thierno Saïdou Nourou Tall, sur le boulevard de la République. Ce dernier m’a baptisé et éduqué. Ma mère s’appelle Gogo Koyta et est d’origine malienne. Elle a été éduquée également par Thierno Saïdou Nourou Tall qui était l’époux de sa tante. Si j’ai décidé de parler, c’est parce que je fais partie de cette famille que des querelles muent par des intérêts purement personnels sont en train de faire perdre toute sa dignité. Je gère mes propres affaires et je ne compte sur personne pour vivre. Pour moi, il n’y a pas de frontière entre les familles religieuses. Pour preuve, mon appartenance à la famille omarienne ne m’a pas empêché d’avoir choisi Abdoul Aziz Sy ‘Dabakh’ comme marabout. Il faut que les gens se ressaisissent dans la famille.

Walfadjri : La formule trouvée pour la succession dans la famille omarienne, notamment que chacun reste khalife de son père, ne convient-elle pas à tout le monde ?

Habibou Mountaga Daha Tall : Je trouve cette formule très banale. El Hadji Omar Tall a plusieurs fils et chacun d’eux dispose d’une certaine renommée. Toutefois, je ne trouve pas d’inconvénient à cette formule qui veut que chacun soit le khalife de son père, car tout fils aîné a le droit et la légitimité d’être le khalife de son père. Personne n’a les prérogatives de trouver un fils aîné chez lui pour lui contester cette place de guide, après le décès du père. Ceci n’est même pas une formule, c’est un fait évident et en parler, relève d’une tentative d’embrouiller les gens. Car, pour ce cas précis, il s’agit du khalifat au sein de la famille omarienne. Et la logique voudrait qu’il y ait au sein de chaque famille religieuse, un chef suprême nommé khalife. Voilà ce qui importe, mais que chacun soit le khalife de son père, personne n’en disconvient.

Walfadjri : Avant même l’inhumation de Thierno Mountaga, la question de sa succession a été portée en public. Et depuis lors, c’est la guerre des tranchées. Pourquoi ?

Habibou Mountaga Daha Tall : Je rends hommage à notre père Thierno Mountaga Tall, décédé récemment. Il était un homme très respecté. L’affluence humaine qu’il y a eu lors de son décès, en est une parfaite illustration. Le décès d’un guide de cette envergure pose souvent problème quant à sa succession. Il a toujours été vénéré et ses paroles, respectées. Mais je reste convaincu qu’avant son inhumation, si la voix de Thierno Madani Tall (Ndlr : fils du défunt khalife) ne s’était pas élevée pour essayer de transférer le khalifat au Mali, il n’y aurait pas eu de problème. D’autant que plusieurs frères du défunt étaient présents et pouvaient très bien gérer cette affaire de succession. Un fils ne peut en aucune manière diriger son père, cela n’existe nulle part. Quiconque ose le faire, le regrettera. D’ailleurs, que s’est-il passé aussitôt après le décès de Thierno Mountaga ? Le père qu’on a voulu désigner au Mali pour prendre le khalifat est, à son tour, décédé : ceci est un clin d’œil du bon Dieu. L’actuel khalife a été désigné par le khalife général des Tidianes, Serigne Mansour Sy, mais également par son âge avancé.

Walfadjri : Mais il n’est pas le plus âgé de la famille. Le plus âgé se trouverait au quartier Bopp…

Habibou Mountaga Daha Tall : Ce vieux dont vous parlez, n’a qu’à se signaler. L’avez-vous entendu une seule fois parler pour dire qu’il était le plus âgé de la famille ? Qu’est-ce qui l’empêche de le faire ? Par contre, Thierno Habibou, lui, a parlé et on l’a entendu. S’il existe dans la famille quelqu’un de plus âgé que lui, il n’a qu’à se signaler.

‘Serigne Mansour Sy est la personne la plus habilitée à parler de la famille Tall. Si El Hadji Omar Tall a pu disposer du ‘çalatoul fatikha’, qui lui a valu toutes ses prouesses, c’est grâce au grand père de Serigne Mansour Sy’.

Walfadjri : Cette décision du khalife général des tidianes de désigner Habibou Tall comme khalife de la famille omarienne a été contestée. D’aucuns vont même jusqu’à dire que ces propos ont été prêtés à Serigne Mansour Sy. Qu’en est-il ?

Habibou Mountaga Daha Tall : J’ai eu honte quand j’ai entendu des voix contester la décision du khalife général des tidianes. Avant de mourir, El Hadji Malick Sy avait fait appel à Thierno Saïdou Nourou Tall et lui a confié sa famille. D’ailleurs, il lui a donné en mariage sa fille aînée. Depuis lors, la famille Sy et la famille Tall n’en font qu’une seule. Saïdou Nourou a pris plusieurs décisions importantes dans la famille Sy. Ce faisant, si aujourd’hui le khalife général de tous les tidianes au Sénégal, après avoir discuté avec les deux parties de la famille qui, à leur tour, lui ont promis de se plier à sa décision, tranche, tout devrait prendre fin. Mais si, pour des intérêts personnels, certains reviennent sur leurs promesses, il y a de quoi avoir peur. Serigne Mansour Sy est la personne la plus habilitée à parler de la famille Tall. Si El Hadji Omar Tall a pu disposer du ‘çalatoul fatikha’, qui lui a valu toutes ses prouesses, c’est grâce au grand père de Serigne Mansour Sy. Si chacun doit se plier aux exigences de son marabout, je peux vous dire aisément que notre famille se plierait à celles des Sy de Tivaouane. Les Sy demeurent nos marabouts. Et si quelqu’un peut se permettre de contester leurs propos, advienne que pourra.

Walfadjri : Quelle serait la particularité de la famille omarienne ?

Habibou Mountaga Daha Tall : La famille Tall est comme toutes les autres familles. Parler de particularité de la famille omarienne, c’est une honte. Arrêtons d’embrouiller les gens, toutes les familles religieuses sont pareilles (...) Au sein de chaque famille religieuse de ce pays, chacun sait que le plus âgé doit être le chef. On nous parle de personnes plus âgées que l’actuel khalife au Mali et au Niger. Et même si c’est le cas, il existait des gens de la famille plus âgés que le khalife Thierno Mountaga Tall de son vivant. Et pourtant, on n’en a jamais entendu parler. La famille de Cheikh Omar Tall est vaste et éparpillée à travers le monde. Partout où se trouvent ses fils, ils gèrent le khalifat. Que l’on ne nous parle pas d’un successeur hors du Sénégal. Les gens ne sont pas fous. L’actuel khalife doit être respecté comme il l’avait fait avec le défunt khalife. Malheureusement, au Sénégal, les gens croient qu’il faut sortir d’un daara avec la tête bien pleine pour prétendre diriger quoique ce soit.

‘Lorsque Thierno Saïdou recevait la maquette du Mausolée, il voulait même que l’on en fasse deux étages, mais il y a eu une erreur dans la construction. La maquette a été modifiée parce que l’argent qui devait être utilisé pour la construction du mausolée a été détourné’

Walfadjri : Justement, le nouveau khalife est accusé de n’avoir pas fait des études coraniques poussées. N’est-ce pas une raison suffisante pour le contester ?

Habibou Mountaga Daha Tall : El Hadji Omar Tall n’a pas d’enfants illettrés. Et même si, parmi ses petits-fils, il y en a qui n’ont pas fait des études coraniques poussées, force est de reconnaître que tous disposent de connaissances. L’actuel khalife de la famille a été choisi par le bon Dieu, son khalifat n’est pas une œuvre humaine. Il y a quelque chose en lui comme dans tous les descendants d’El Hadji Omar Tall qui fait qu’il dispose toujours de sagesse. J’ai entendu dire ce genre de choses, mais c’est du vent. Dans la famille Tall, on n’a pas besoin de connaissances purement livresques pour prétendre diriger. El Hadji Omar Tall, dans sa quête de bonté, a acquis des niveaux faisant que le bon Dieu lui a accordé plusieurs grâces. Sa famille également n’a pas été épargnée. Et je regrette aujourd’hui le chemin qu’empruntent certains fils et talibés dans la famille. Cela ne nous mènera qu’à la déchéance et la famille Tall a toujours été respectée et vénérée. Elle a toujours été un modèle en Afrique et dans le monde. Il y a des ambitions personnelles et purement financières dans cette affaire de succession. J’ai même entendu parler d’un héritage du Mausolée. Ça, c’est le comble ! Où a-t-on vu une personne hériter d’une mosquée ? C’est trop facile de s’approprier d’un lieu aussi saint que le Mausolée. J’entends certains dire que le mausolée, a été construit par leur père. Mais lorsque Thierno Saïdou recevait la maquette de ce mausolée, il voulait même que l’on en fasse deux étages, mais il y a eu une erreur dans la construction. La maquette a été modifiée. Parce que l’argent qui devait être utilisé pour la construction du mausolée a servi à autre chose. La mosquée devait être prête depuis longtemps. Des collectes de fonds ont été faites par feu Abdoul Aziz Sy et le président Abdou Diouf. Même des rois des pays arabes ont donné une participation pour que cette mosquée soit construite. Cet argent a été utilisé à des fins que nous, membres de la famille, nous connaissons. Et si, un jour, nous jugeons nécessaire d’en parler, nous le ferons. Cet argent a été détourné et utilisé pour des affaires personnelles. Aujourd’hui, la finition a été presque faite par le président de la République, Me Abdoulaye Wade.

Walfadjri : A vous entendre parler, on dirait que le Mausolée est l’objet principal de convoitise. Mais qu’y a-t-il qui aiguiserait tant d’appétit ?

Habibou Mountaga Daha Tall : Justement ! Vous venez de toucher du doigt ce que les gens effleurent et murmurent. C’est à ce niveau que se situe le problème. Il y a beaucoup d’argent dans ce mausolée. Des magasins sont même en train d’être construits à cet endroit. Vous imaginez des magasins dans un lieu où reposent des saints ? Et je suis sûr que ces magasins sont destinés à la location. La mosquée a été offerte à Thierno Saïdou Nourou, mais ce n’est pas la propriété d’une seule personne, elle appartient à tous les musulmans. Et quiconque veut en faire un lieu de commerce se trompe. Le problème de la famille Tall, c’est ça. Et c’est aux chefs religieux, mais particulièrement aux chefs toucouleurs d’intervenir. C’était la même chose qui s’était passée avec ‘Lamdo Julbé’, ça avait séparé la famille d’El Hadji Oumar. Dieu punira ceux qui ne diront pas la vérité dans cette affaire. On n’a jamais noté de problèmes quand mon papa Thierno Mountaga était là. Mais on ne peut concevoir qu’aujourd’hui qu’il n’est plus là, ses fils veulent s’accaparer du mausolée. Le mausolée n’est pas un titre foncier qu’un père laisse à son fils. Ce mausolée doit être dirigé par le khalife de la famille omarienne qui en a la responsabilité. Et cette gestion est définie par des règles. Tout ce bruit que vous entendez est lié au Mausolée. Parce que cet endroit génère de l’argent de plusieurs manières. Là où repose un guide spirituel comme Saïdou Nourou Tall, les talibés s’y rendent toujours et y déposent beaucoup d’argent. En cas de Ziarra annuelle également, c’est la même chose. Les gens donnent de l’argent en guise ‘d’adiya’ au saint qui repose à l’endroit. Alors, comment une personne peut-il se réveiller et dire que ce mausolée lui appartient. Il y a des endroits qui sont des héritages communs. Le Mausolée est le symbole de la famille omarienne. On raconte même que les papiers du mausolée ont été falsifiés. On a mis des noms sur le foncier. Si c’est avéré, les auteurs ont fait une grosse erreur.

Walfadjri : Et qui sont ces auteurs ?

Habibou Mountaga Daha Tall : Il s’agit de ceux qui essaient de faire du Mausolée un bien particulier. Mais qu’ils comprennent bien une chose : ils auront des comptes à rendre à Dieu.

Walfadjri : Quand les religieux se crêpent le chignon, que feront les talibés ?

Habibou Mountaga Daha Tall : Votre question est pertinente dans la mesure où si l’on se réfère aux recommandations de Dieu et de son prophète, jamais on n’aurait eu des problèmes ni entre nous, ni avec nos talibés. Mais c’est malheureux de voir aujourd’hui la manière dont le temporel piétine le spirituel. Et la responsabilité première nous incombe, nous autres familles de marabouts. Il faut que les gens se ressaisissent et qu’ils arrêtent de jouer avec la religion.

Walfadjri : Pouvez-vous revenir sur les rapports entre l’actuel khalife de la famille omarienne et l’église catholique qui, dès l’annonce de sa désignation comme khalife général de la famille, a pris fait et cause pour lui ?

Habibou Mountaga Daha Tall : Les gens se posent beaucoup de questions sur les relations entre Thierno Habibou et l’église catholique. Cette relation entre les deux familles a commencé avec mon grand-père Thierno Saïdou Nourou et le cardinal Yacinthe Thiandoum. D’ailleurs, chaque dimanche, le cardinal venait lui rendre visite. Ils étaient de grands amis. Une bonne partie du mausolée lui a été offerte par le cardinal Thiandoum. A l’époque, des gens de notre famille s’y opposaient. En réponse à ces individus, le cardinal Thiandoum avait soutenu que la terre n’est ni chrétienne, ni musulmane, elle a une provenance divine. De son vivant, mon grand-père Saïdou Nourou a transmis ces pratiques à Thierno Habibou à qui, il demandait d’aller rendre visite à la famille catholique et d’entretenir de bonnes relations avec elle. Ceux qui lui reprochent d’être proche de l’église catholique sont vraiment ridicules. Chacun est libre de choisir ses amis et cela ne peut en rien l’empêcher d’honorer ses engagements en tant que khalife général.



Auteur: Amadou NDIAYE

Lundi 17 Septembre 2007 - 10:59
Lundi 17 Septembre 2007 - 11:00
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