Le coup d’envoi, au siège de la Banque mondiale, 66, avenue d’Iéna, à Paris, de la réunion du Groupe Consultatif pour la Mauritanie sera donné par M. James P. Bond, représentant de la Banque mondiale qui fera une présentation de l’Agenda des réunions dans un mot de bienvenu au Premier Ministre, M. Zein Ould Zeidane et la forte délégation l'accompagnant.
Affirmant que cette rencontre devra permettre à la Mauritanie de bien préparer son programme d’avenir, M. James P. Bond donnera ensuite la parole au représentant de la République française, M. Jean Marc Chataigner, qui sera suivi par celui du représentant de la Commission européenne, M. Louis Michel, du représentant du PNUD, M. Bouna Diouf, du FMI, M. Amor Tahiri, du Fonds Monétaire Arabe, M. Jassim Al-Mannai.
La France : «Nous voulons nous situer dans la fourchette haute, très haute, pour accompagner vos efforts»
Le représentant de la République française qui ne tarira pas d’éloges sur la Mauritanie, regrettant que son Ministre absent, parti en Algérie avec le Président Sarkozy, soulignera que «la France a soutenu la Mauritanie depuis plusieurs années et se félicite du chemin déjà parcouru. Nous voulons encourager la communauté internationale pour soutenir la Mauritanie et son processus démocratique qui est décisif. Le retour des déportés, la criminalisation des pratiques de l’esclavage, la place de la femme qui siège au Parlement, au Sénat et ici à Paris, ainsi que les efforts de bonne gouvernance financière témoignent de la volonté de votre pays, M. le Premier Ministre, de réussir. Il ne faut pas que l’espoir de la démocratie soit déçu.»
«Pour nous, votre programme est ambitieux et crédible ; ce sont les deux points que nous voulons souligner. Nous voulons nous situer dans la fourchette haute, très haute, pour accompagner vos efforts, aider le pays de grande diversité culturelle et linguistique qu’est la Mauritanie», a martelé M. Jean Marc Chataigner, représentant de la République française.
Communauté Européenne : «Nous voulons que la communauté internationale soutienne la Mauritanie.»
La parole reviendra ensuite au Commissaire M. Louis Michel, membre de l’Exécutif institutionnel européen et représentant de la Commission Européenne qui affirmera que «la Mauritanie a été et restera au centre de l’intérêt de l’Europe. Vous avez, M. le Premier Ministre, trois défis fondamentaux à relever : la réduction de la pauvreté, l’élimination des sources potentielles d’instabilité et l’amélioration de la gouvernance au sens large. Nous voulons que la communauté internationale soutienne la Mauritanie car des signes encourageants ont commencé à se manifester en particulier avec le retour des déportés, le vote d’une loi criminalisant l’esclavage, une bonne gouvernance, des performances économiques appréciables, etc.»
PNUD : «Le moment choisi est tout à fait propice pour une mobilisation de financements conséquents.»
Le discours suivant sera celui de M. Bouna Sémou Diouf, représentant du PNUD, qui dira que «la présence des principaux partenaires de la Mauritanie et la participation des agences du système des Nations Unies à cette rencontre traduisent le dynamisme de la coopération déjà féconde entre la Mauritanie et la communauté internationale et la volonté de cette dernière d’accompagner les principaux acteurs nationaux dans leurs initiatives de lutte contre la pauvreté et de promotion d’une croissance durable et équitable.»
«Nous souhaitons à cet égard saluer le travail remarquable accompli par le Gouvernement dans la préparation technique de ce Groupe Consultatif et reconnaître avec vous que le moment choisi est tout à fait propice pour un dialogue de haut niveau, ouvert et constructif et une mobilisation de financements conséquents, éléments essentiels pour consolider les réformes entreprises, relever les défis des secteurs sociaux essentiels et créer un climat propice pour les investissements», a souligné M. Bouna Diouf.
FMI : ««La Mauritanie doit bénéficier d’une assistance financière»
Viendra ensuite le discours du représentant du Fonds Monétaire International, M. Amor Tahiri dans lequel il saluera l’amélioration du climat politique en Mauritanie et affirmera que les relations et le FMI ont positivement évoluées en raison notamment de certains progrès accomplis sur le plan budgétaire, les finances publiques et les performances consécutives à l’allègement de la dette multilatérale.
Il notera que la Mauritanie a accompli des efforts en matière de bonne gouvernance et que le conseil d’administration du FMI s’est réuni le 28 novembre dernier et a approuvé la 2ème revue sur la Mauritanie au titre de facilité de la dette (PTTE). «La Mauritanie doit bénéficier d’une assistance financière concessionnelle pour les objectifs de réduction de la pauvreté», dira-t-il.
BAD : «Sans cette assistance, il serait difficile pour la Mauritanie de s’approcher de la réalisation des OMD.»
La parole sera ensuite prise par le représentant de la Banque africaine de Développement qui soulignera les performances économiques récentes réalisées ces dernières années, plus précisément depuis 2005 permettant à la Mauritanie de «contenir l’inflation, améliorer la situation des finances publiques et renforcer sa position extérieure».
«Les bonnes performances que je viens d’énumérer traduisent l’engagement du Gouvernement à préparer les conditions nécessaires au développement économique de la Mauritanie, ce après avoir réussi l’impulsion de sa transition politique vers la démocratie. Ce sont là des atouts importants pour un pays confronté à de nombreuses contraintes», a dit le représentant de la BAD.
Au sujet des défis à relever, il soulignera que «cependant, dans un contexte international marqué par la hausse du prix du pétrole et du blé, la croissance trop faible enregistrée, conjuguée à l’insuffisance des infrastructures de base dans un pays étendu et à la faiblesse des capacités humaines et institutionnelles, n’a pas encore les effets attendus pour améliorer les conditions de vie des populations mauritaniennes dont environ la moitié continue à vivre au dessous du seuil de pauvreté.»
387,8 milliards UM sont nécessaires pour boucler les besoins de financement
Il ajoutera «qu’outre les financements déjà identifiés s’élevant à 429,8 milliards UM, des ressources extérieures pour un montant de 387,8 milliards UM sont nécessaires pour boucler les besoins de financement globaux du PIP qui s’élèvent à 817,6 milliards UM au cours des trois prochaines années. La mobilisation de tels montants de ressources extérieures nécessite l’assistance de la communauté internationale dont le concours est ici vivement sollicité, afin de permettre à la Mauritanie de relever les défis de cette étape critique où les attentes de la population se font sentir de plus en plus urgentes. Sans cette assistance, il serait difficile pour la Mauritanie de s’approcher de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.»
FMA : «La Mauritanie a amélioré considérablement sa situation financière et ses indicateurs économiques.»
Le représentant du Fonds Monétaire Arabe (FMA),M. Jassim Al-Mannai, dira à son tour que la Mauritanie a amélioré considérablement sa situation financière et ses indicateurs économiques. Le Fonds monétaire arabe a fourni à la Mauritanie un prêt de 41 millions de dollars à des conditionnalités favorables pour soutenir sa croissance économique et appuyer les réformes macro-économiques.
«L’assistance de l’AMF à l’appui financier et à la surveillance d’une structure au sein de la Banque centrale de Mauritanie a déjà été adoptée», a-t-il affirmé.
Après ces différents discours, la parole reviendra à M. James P. Bond, représentant de la Banque mondiale pour prononcer son discours qui sera suivi de celui du Premier Ministre M. Zein Ould Zeidane clôturant ces échanges de discours pour laisser place aux communications des ministres, conseillers et directeurs relatives à la politique nationale de développement, aux financements en cours, aux besoins de financement, à l’alignement et l’harmonisation de l’aide, à l’urbanisme et à l’habitat, au transport, à l’hydraulique et à l’énergie et à la pêche.
Banque mondiale : «Ce soutien est indispensable aujourd’hui et est largement mérité.»
Ainsi, le représentant de la Banque mondiale mettra l’accent sur l’étroite collaboration de la Banque avec le PNUD et la Communauté européenne, qui, dira-t-il, «constitue une des originalités de ce CG qui nous a donné l’occasion de rapprocher nos stratégies, de chercher de nouvelles synergies et donc, au fond, de mieux aider le pays.»
«Les objectifs de ce groupe consultatif sont clairs et nus les partageons. (…) La Mauritanie est à l’une des étapes clefs de son histoire et c’est pourquoi son Gouvernement et sa population ont besoin de nous. En effet, si à moyen terme les perspectives économiques sont encourageantes grâce, entre autres, au potentiel de valorisation des ressources naturelles, si les orientations du Gouvernement apparaissent cohérentes dans les domaines économiques et sociaux, il n’en demeure pas moins que les trois années à venir sont semées d’embûches, que l’appui des partenaires pourra aider à relever les défis. La première difficulté est de combler les gaps financiers qui, si ils subsistent empêcheraient la réalisation de certaines réformes ou ne leur permettraient pas d’avoir les effets escomptés. Autre source d’inquiétude est la résistance au changement à laquelle le Gouvernement est et continuera d’être confronté. Ainsi la lutte contre la corruption, la mise en place d’une administration efficace et indépendante, le développement d’un climat des affaires attractif supposent autant de réformes qui ne sauraient rencontrer l’adhésion de tous les acteurs et certainement pas de ceux qui ont beaucoup à perdre de ces réformes. Toutefois sans ces réformes qui ne sauraient, la population Mauritanienne ne verra pas les résultats qu’elle attend du Gouvernement démocratique qu’elle a élu. Ce dernier s’en trouvera fragilisé et en retour aura moins de poids pour développer son ambitieux plan d’action. Le soutien politique, financier et technique des partenaires externes sera donc un facteur clef de succès pour le Gouvernement dans les mois et années à venir. Par ailleurs, la tenue de cette rencontre coïncide avec le démarrage de la mise en œuvre de décision du gouvernement de rapatrier et d’insérer ses compatriotes restés hors du pays depuis 1989. Cette sage décision, qui constitue un engagement politique du Président de la République, mérite d’être saluée et soutenue par la communauté internationale, d’autant plus qu’elle exigera l’engagement de moyens importants pour réussir. Nous le voyons, ce Groupe consultatif arrive à un moment clef. Nous invitions donc tous les amis et partenaires de la Mauritanie dans cette salle à participer de manière constructive et concrète à nos échanges et travaux. (…) Notre présence aujourd’hui traduit notre volonté d’aider à mobiliser le soutien d’anciens et de nouveaux partenaires de la Mauritanie car nous savons que ce soutien est indispensable aujourd’hui et est largement mérité.»
M. Zein Ould Zeidane : «Nous n’avons pas le droit de décevoir.»
Enfin le Premier Ministre, M. Zein Ould Zeidane prendra la parole pour souhaiter, au nom du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, du peuple mauritanien et en son nom personnel, la bienvenue aux délégations et les remercier pour leur présence qui, dira-t-il, «témoigne du vif intérêt que vous accordez au développement de notre pays.»
«Ce groupe se tient à un moment crucial de notre histoire marquée par une transition démocratique réussie et la mise en place d’institutions républicaines à l’issue d’élections libres honnêtes et transparentes. Ce nouveau climat a fait naître chez nos populations un énorme espoir que nous n’avons pas le droit de décevoir.»
Le Premier Ministre poursuivra en soulignant à l’adresse des chefs des délégations : «de la capacité que nous aurons, ensemble, à trouver les solutions les plus adaptées pour répondre à ces attentes, dépendra l’avenir de l’expérience démocratique que vit notre pays et dont la réussite est importante pour nous, certes, mais aussi pour le reste du monde. C’est pour cette raison que le Président de la République a engagé, dès son investiture, le Gouvernement dans la préparation de cette réunion en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme qui a obtenu l’adhésion de la majorité des mauritaniens. Ce programme dont les principaux piliers sont la consolidation de l’unité nationale, l’approfondissement de la démocratie, la bonne gouvernance, l’accélération de la croissance économique, le développement des ressources humaines, l’accès aux services de base et la lutte contre la pauvreté et l’inégalité recoupe les priorités retenues par le Cadre Stratégique de lutte contre la Pauvreté.»
Après avoir cité quelques exemples des mesures prises pour la refondation de l’Etat et le renforcement de la démocratie, notamment la séparation effective des pouvoirs, le raffermissement des libertés individuelles et collectives, la mise en place du statut du chef de file de l’opposition et l’approfondissement de la liberté de la presse, le Premier Ministre affirmera que «les ressources aujourd’hui disponibles pour le développement du pays ne correspondent ni à notre ambition, ni à nos besoins pour le mettre sur le sentier d’une croissance durable à même de lui permettre de réduire substantiellement la pauvreté et les inégalités. Nous sommes convaincus et votre présence aujourd’hui l’atteste, que vous allez être à nos côtés pour qu’ensemble nous mobilisons les ressources nécessaires à l’exécution de la politique de développement que nous avons définie et à laquelle la majorité des mauritaniens sont attachés.»
Et de poursuivre : «Dans ce cadre, nous vous confirmons notre engagement pour la bonne gouvernance, pour le renforcement de la capacité d’absorption et pour la mise en œuvre des programmes convenus avec la communauté internationale, notamment pour la réduction de la pauvreté et la croissance soutenue par le programme la Facilité du Fonds Monétaire International.»
M. Zein Ould Zeidane devait conclure en insistant : «Après avoir réussi sa transition démocratique, grâce à sa volonté affirmée et à votre appui indéfectible, la Mauritanie doit aujourd’hui réussir sa transition économique. Cette transition, pour laquelle notre volonté de réformes ne fera jamais défaut, ne peut être obtenue sans votre soutien technique et financier. La solidarité et l’engagement que vous avez manifesté, tout au long de la préparation de ce groupe, en particulier la Banque Mondiale, l’union Européenne et le PNUD, que je remercie, nous donnent beaucoup d’espoir. Je puis vous assurer que votre apport pour la mise en œuvre de ce plan sera traduit sur le terrain à travers des réalisations concrètes et appréciées du peuple mauritanien.»
Un vibrant applaudissement accompagnera ce discours sur lequel sera levée la séance pour une pause avant que ne soient lancées les travaux de présentations des communications à débattre.
Envoyé spécial à Paris
Mohamed Ould Khattatt
mmkhattatt@hotmail.com
Affirmant que cette rencontre devra permettre à la Mauritanie de bien préparer son programme d’avenir, M. James P. Bond donnera ensuite la parole au représentant de la République française, M. Jean Marc Chataigner, qui sera suivi par celui du représentant de la Commission européenne, M. Louis Michel, du représentant du PNUD, M. Bouna Diouf, du FMI, M. Amor Tahiri, du Fonds Monétaire Arabe, M. Jassim Al-Mannai.
La France : «Nous voulons nous situer dans la fourchette haute, très haute, pour accompagner vos efforts»
Le représentant de la République française qui ne tarira pas d’éloges sur la Mauritanie, regrettant que son Ministre absent, parti en Algérie avec le Président Sarkozy, soulignera que «la France a soutenu la Mauritanie depuis plusieurs années et se félicite du chemin déjà parcouru. Nous voulons encourager la communauté internationale pour soutenir la Mauritanie et son processus démocratique qui est décisif. Le retour des déportés, la criminalisation des pratiques de l’esclavage, la place de la femme qui siège au Parlement, au Sénat et ici à Paris, ainsi que les efforts de bonne gouvernance financière témoignent de la volonté de votre pays, M. le Premier Ministre, de réussir. Il ne faut pas que l’espoir de la démocratie soit déçu.»
«Pour nous, votre programme est ambitieux et crédible ; ce sont les deux points que nous voulons souligner. Nous voulons nous situer dans la fourchette haute, très haute, pour accompagner vos efforts, aider le pays de grande diversité culturelle et linguistique qu’est la Mauritanie», a martelé M. Jean Marc Chataigner, représentant de la République française.
Communauté Européenne : «Nous voulons que la communauté internationale soutienne la Mauritanie.»
La parole reviendra ensuite au Commissaire M. Louis Michel, membre de l’Exécutif institutionnel européen et représentant de la Commission Européenne qui affirmera que «la Mauritanie a été et restera au centre de l’intérêt de l’Europe. Vous avez, M. le Premier Ministre, trois défis fondamentaux à relever : la réduction de la pauvreté, l’élimination des sources potentielles d’instabilité et l’amélioration de la gouvernance au sens large. Nous voulons que la communauté internationale soutienne la Mauritanie car des signes encourageants ont commencé à se manifester en particulier avec le retour des déportés, le vote d’une loi criminalisant l’esclavage, une bonne gouvernance, des performances économiques appréciables, etc.»
PNUD : «Le moment choisi est tout à fait propice pour une mobilisation de financements conséquents.»
Le discours suivant sera celui de M. Bouna Sémou Diouf, représentant du PNUD, qui dira que «la présence des principaux partenaires de la Mauritanie et la participation des agences du système des Nations Unies à cette rencontre traduisent le dynamisme de la coopération déjà féconde entre la Mauritanie et la communauté internationale et la volonté de cette dernière d’accompagner les principaux acteurs nationaux dans leurs initiatives de lutte contre la pauvreté et de promotion d’une croissance durable et équitable.»
«Nous souhaitons à cet égard saluer le travail remarquable accompli par le Gouvernement dans la préparation technique de ce Groupe Consultatif et reconnaître avec vous que le moment choisi est tout à fait propice pour un dialogue de haut niveau, ouvert et constructif et une mobilisation de financements conséquents, éléments essentiels pour consolider les réformes entreprises, relever les défis des secteurs sociaux essentiels et créer un climat propice pour les investissements», a souligné M. Bouna Diouf.
FMI : ««La Mauritanie doit bénéficier d’une assistance financière»
Viendra ensuite le discours du représentant du Fonds Monétaire International, M. Amor Tahiri dans lequel il saluera l’amélioration du climat politique en Mauritanie et affirmera que les relations et le FMI ont positivement évoluées en raison notamment de certains progrès accomplis sur le plan budgétaire, les finances publiques et les performances consécutives à l’allègement de la dette multilatérale.
Il notera que la Mauritanie a accompli des efforts en matière de bonne gouvernance et que le conseil d’administration du FMI s’est réuni le 28 novembre dernier et a approuvé la 2ème revue sur la Mauritanie au titre de facilité de la dette (PTTE). «La Mauritanie doit bénéficier d’une assistance financière concessionnelle pour les objectifs de réduction de la pauvreté», dira-t-il.
BAD : «Sans cette assistance, il serait difficile pour la Mauritanie de s’approcher de la réalisation des OMD.»
La parole sera ensuite prise par le représentant de la Banque africaine de Développement qui soulignera les performances économiques récentes réalisées ces dernières années, plus précisément depuis 2005 permettant à la Mauritanie de «contenir l’inflation, améliorer la situation des finances publiques et renforcer sa position extérieure».
«Les bonnes performances que je viens d’énumérer traduisent l’engagement du Gouvernement à préparer les conditions nécessaires au développement économique de la Mauritanie, ce après avoir réussi l’impulsion de sa transition politique vers la démocratie. Ce sont là des atouts importants pour un pays confronté à de nombreuses contraintes», a dit le représentant de la BAD.
Au sujet des défis à relever, il soulignera que «cependant, dans un contexte international marqué par la hausse du prix du pétrole et du blé, la croissance trop faible enregistrée, conjuguée à l’insuffisance des infrastructures de base dans un pays étendu et à la faiblesse des capacités humaines et institutionnelles, n’a pas encore les effets attendus pour améliorer les conditions de vie des populations mauritaniennes dont environ la moitié continue à vivre au dessous du seuil de pauvreté.»
387,8 milliards UM sont nécessaires pour boucler les besoins de financement
Il ajoutera «qu’outre les financements déjà identifiés s’élevant à 429,8 milliards UM, des ressources extérieures pour un montant de 387,8 milliards UM sont nécessaires pour boucler les besoins de financement globaux du PIP qui s’élèvent à 817,6 milliards UM au cours des trois prochaines années. La mobilisation de tels montants de ressources extérieures nécessite l’assistance de la communauté internationale dont le concours est ici vivement sollicité, afin de permettre à la Mauritanie de relever les défis de cette étape critique où les attentes de la population se font sentir de plus en plus urgentes. Sans cette assistance, il serait difficile pour la Mauritanie de s’approcher de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.»
FMA : «La Mauritanie a amélioré considérablement sa situation financière et ses indicateurs économiques.»
Le représentant du Fonds Monétaire Arabe (FMA),M. Jassim Al-Mannai, dira à son tour que la Mauritanie a amélioré considérablement sa situation financière et ses indicateurs économiques. Le Fonds monétaire arabe a fourni à la Mauritanie un prêt de 41 millions de dollars à des conditionnalités favorables pour soutenir sa croissance économique et appuyer les réformes macro-économiques.
«L’assistance de l’AMF à l’appui financier et à la surveillance d’une structure au sein de la Banque centrale de Mauritanie a déjà été adoptée», a-t-il affirmé.
Après ces différents discours, la parole reviendra à M. James P. Bond, représentant de la Banque mondiale pour prononcer son discours qui sera suivi de celui du Premier Ministre M. Zein Ould Zeidane clôturant ces échanges de discours pour laisser place aux communications des ministres, conseillers et directeurs relatives à la politique nationale de développement, aux financements en cours, aux besoins de financement, à l’alignement et l’harmonisation de l’aide, à l’urbanisme et à l’habitat, au transport, à l’hydraulique et à l’énergie et à la pêche.
Banque mondiale : «Ce soutien est indispensable aujourd’hui et est largement mérité.»
Ainsi, le représentant de la Banque mondiale mettra l’accent sur l’étroite collaboration de la Banque avec le PNUD et la Communauté européenne, qui, dira-t-il, «constitue une des originalités de ce CG qui nous a donné l’occasion de rapprocher nos stratégies, de chercher de nouvelles synergies et donc, au fond, de mieux aider le pays.»
«Les objectifs de ce groupe consultatif sont clairs et nus les partageons. (…) La Mauritanie est à l’une des étapes clefs de son histoire et c’est pourquoi son Gouvernement et sa population ont besoin de nous. En effet, si à moyen terme les perspectives économiques sont encourageantes grâce, entre autres, au potentiel de valorisation des ressources naturelles, si les orientations du Gouvernement apparaissent cohérentes dans les domaines économiques et sociaux, il n’en demeure pas moins que les trois années à venir sont semées d’embûches, que l’appui des partenaires pourra aider à relever les défis. La première difficulté est de combler les gaps financiers qui, si ils subsistent empêcheraient la réalisation de certaines réformes ou ne leur permettraient pas d’avoir les effets escomptés. Autre source d’inquiétude est la résistance au changement à laquelle le Gouvernement est et continuera d’être confronté. Ainsi la lutte contre la corruption, la mise en place d’une administration efficace et indépendante, le développement d’un climat des affaires attractif supposent autant de réformes qui ne sauraient rencontrer l’adhésion de tous les acteurs et certainement pas de ceux qui ont beaucoup à perdre de ces réformes. Toutefois sans ces réformes qui ne sauraient, la population Mauritanienne ne verra pas les résultats qu’elle attend du Gouvernement démocratique qu’elle a élu. Ce dernier s’en trouvera fragilisé et en retour aura moins de poids pour développer son ambitieux plan d’action. Le soutien politique, financier et technique des partenaires externes sera donc un facteur clef de succès pour le Gouvernement dans les mois et années à venir. Par ailleurs, la tenue de cette rencontre coïncide avec le démarrage de la mise en œuvre de décision du gouvernement de rapatrier et d’insérer ses compatriotes restés hors du pays depuis 1989. Cette sage décision, qui constitue un engagement politique du Président de la République, mérite d’être saluée et soutenue par la communauté internationale, d’autant plus qu’elle exigera l’engagement de moyens importants pour réussir. Nous le voyons, ce Groupe consultatif arrive à un moment clef. Nous invitions donc tous les amis et partenaires de la Mauritanie dans cette salle à participer de manière constructive et concrète à nos échanges et travaux. (…) Notre présence aujourd’hui traduit notre volonté d’aider à mobiliser le soutien d’anciens et de nouveaux partenaires de la Mauritanie car nous savons que ce soutien est indispensable aujourd’hui et est largement mérité.»
M. Zein Ould Zeidane : «Nous n’avons pas le droit de décevoir.»
Enfin le Premier Ministre, M. Zein Ould Zeidane prendra la parole pour souhaiter, au nom du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, du peuple mauritanien et en son nom personnel, la bienvenue aux délégations et les remercier pour leur présence qui, dira-t-il, «témoigne du vif intérêt que vous accordez au développement de notre pays.»
«Ce groupe se tient à un moment crucial de notre histoire marquée par une transition démocratique réussie et la mise en place d’institutions républicaines à l’issue d’élections libres honnêtes et transparentes. Ce nouveau climat a fait naître chez nos populations un énorme espoir que nous n’avons pas le droit de décevoir.»
Le Premier Ministre poursuivra en soulignant à l’adresse des chefs des délégations : «de la capacité que nous aurons, ensemble, à trouver les solutions les plus adaptées pour répondre à ces attentes, dépendra l’avenir de l’expérience démocratique que vit notre pays et dont la réussite est importante pour nous, certes, mais aussi pour le reste du monde. C’est pour cette raison que le Président de la République a engagé, dès son investiture, le Gouvernement dans la préparation de cette réunion en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme qui a obtenu l’adhésion de la majorité des mauritaniens. Ce programme dont les principaux piliers sont la consolidation de l’unité nationale, l’approfondissement de la démocratie, la bonne gouvernance, l’accélération de la croissance économique, le développement des ressources humaines, l’accès aux services de base et la lutte contre la pauvreté et l’inégalité recoupe les priorités retenues par le Cadre Stratégique de lutte contre la Pauvreté.»
Après avoir cité quelques exemples des mesures prises pour la refondation de l’Etat et le renforcement de la démocratie, notamment la séparation effective des pouvoirs, le raffermissement des libertés individuelles et collectives, la mise en place du statut du chef de file de l’opposition et l’approfondissement de la liberté de la presse, le Premier Ministre affirmera que «les ressources aujourd’hui disponibles pour le développement du pays ne correspondent ni à notre ambition, ni à nos besoins pour le mettre sur le sentier d’une croissance durable à même de lui permettre de réduire substantiellement la pauvreté et les inégalités. Nous sommes convaincus et votre présence aujourd’hui l’atteste, que vous allez être à nos côtés pour qu’ensemble nous mobilisons les ressources nécessaires à l’exécution de la politique de développement que nous avons définie et à laquelle la majorité des mauritaniens sont attachés.»
Et de poursuivre : «Dans ce cadre, nous vous confirmons notre engagement pour la bonne gouvernance, pour le renforcement de la capacité d’absorption et pour la mise en œuvre des programmes convenus avec la communauté internationale, notamment pour la réduction de la pauvreté et la croissance soutenue par le programme la Facilité du Fonds Monétaire International.»
M. Zein Ould Zeidane devait conclure en insistant : «Après avoir réussi sa transition démocratique, grâce à sa volonté affirmée et à votre appui indéfectible, la Mauritanie doit aujourd’hui réussir sa transition économique. Cette transition, pour laquelle notre volonté de réformes ne fera jamais défaut, ne peut être obtenue sans votre soutien technique et financier. La solidarité et l’engagement que vous avez manifesté, tout au long de la préparation de ce groupe, en particulier la Banque Mondiale, l’union Européenne et le PNUD, que je remercie, nous donnent beaucoup d’espoir. Je puis vous assurer que votre apport pour la mise en œuvre de ce plan sera traduit sur le terrain à travers des réalisations concrètes et appréciées du peuple mauritanien.»
Un vibrant applaudissement accompagnera ce discours sur lequel sera levée la séance pour une pause avant que ne soient lancées les travaux de présentations des communications à débattre.
Envoyé spécial à Paris
Mohamed Ould Khattatt
mmkhattatt@hotmail.com