Retour de Me Fatimata Mbaye à Nouakchott : « C’est une reconnaissance pour toutes les ONG de droits de l’homme mauritanien»

En provenance des Etats Unis, elle a été accueillie, dés sa sortie de l’aéroport par les lauréats du prix "Trafficking in Persons Report" de 2008 et de 2010, en l’occurrence Boubacar Ould Messaoud et Aminetou Mint Moctar. Prise par l’émotion, la présidente de l’AMDH, Me Fatimata Mbaye n’a pas pu retenir ses larmes devant ses amis, sympathisants et défenseurs de droits de l’Homme « C’est une reconnaissance pour toutes les ONG de droits de l’homme qui se battent pour l’égalité dans la société et contre toutes formes de traite de la personne. C’est un pas qui couronne les efforts que nous fournissons sur le terrain. C’est aussi une interpellation qui nous demande de continuer le travail, mais aussi de passer le relai aux générations futures. Nous pensons que ca portera ses fruits et que la Mauritanie va se débarrasser la tête haute de toutes ses parties négationnistes de la personne humaine et que nous serons dans une société égalitaire, indépendante. » Malgré la fatigue du voyage, Me Fatimata Mbaye a tenu à partager ses moments de bonheur avec les membres de l’AMDH de l’IRA, de SOS-ESCLAVES, de l’AFCF et de sa famille.

Devant les journalistes, elle n’a pas caché sa joie pour évoquer le prix « Trafficking in Persons Report » « Le prix s’appelle, « les héros de la lutte contre la traite de la personne. On était dix lauréats de différents pays et de différentes disciplines. Il y’avait une commissaire de police, un magistrat de la République d’Argentine, une ancienne magistrate de la Cour Européenne de Justice, une ancienne vice-Commissaire du haut Conseil des droits de l’homme, une victime cambodgienne de l’esclavage et des travaux forcée qui a retrouvé sa liberté depuis 5 mois, un procureur de la république américaine… »

Lauréat du prix en 2008, Boubacar Ould Messaoud a rappelé que ce succès marque une confirmation de leur lutte sur le terrain. « Nous l’avons remporté en 2008, 2010 et 2012. » renchérit-il

Même son de cloche pour la lauréate de 2010, Aminetou Mint Moctar, qui déclare que ce 3e prix est une reconnaissance pour leur combat « C’est une reconnaissance de la lutte que nous menons pour le respect des droits humains, surtout l’ancrage de la démocratie et de l’état de droit en Mauritanie. »

Me Fatimata Mbaye a reçu le 19 juin, le prix "Trafficking in Persons Report » des mains de la secrétaire d’État Américain Hillary Clinton.

« Ce prix décerné par le Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes, récompense les défenseurs de droits de l’homme, des législateurs, des policiers, et les citoyens concernés qui se sont engagés à mettre fin à l'esclavage moderne. Ces personnes sont reconnus pour leurs efforts inlassables, malgré la résistance, l'opposition, et les menaces à leur vie pour protéger les victimes, punir les contrevenants, et de sensibiliser les pratiques criminelles en cours dans leurs pays et à l'étranger. »

« Fatimata M'Baye a démontré le plaidoyer cohérent et courageux des droits de l'homme… »

Selon le Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes « Fatimata M'Baye a démontré le plaidoyer cohérent et courageux des droits de l'homme pendant plus de trois décennies. Mme M'Baye est un avocat et le président et co-fondateur de l'ONG droits de l'homme Association Mauritanienne des Droits de l'Homme, l'Association Mauritanienne des Droits de l'Homme (AMDH). En tant que président de l'AMDH, Mme M'Baye a assumé un rôle proactif dans l'obtention du soutien de la primauté du droit et aux efforts visant à protéger les personnes privées de leurs droits et vulnérables, y compris les victimes de la traite de l'homme. »

Séduit par son courage, le Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes rappelle que Fatimata M'Baye a été « emprisonnée à plusieurs reprises et face à l'Etat-parrainée par le racisme contre les Afro-Mauritaniens au cours des événements de 1989-1991 connus sous le nom passif humanitaire. Comme un avocat des droits humains, elle travaille pour répondre aux plus profondes questions de droits humains en Mauritanie, y compris la défense des militants des droits devant les tribunaux et en plaidant pour la poursuite et la condamnation de trafiquants d'êtres humains. Ces contributions de lutte contre la traite l'homme en Mauritanie ont été d'une importance fondamentale. Elle a joué un rôle important en 2007 en tant qu’un des principaux rédacteurs de la loi établissant une précédente criminalisation de la traite humaine, et elle est maintenant à l'avant-garde d'une campagne visant à assurer l'application de la législation. »

Dialtabé


Source: quotiden Nouakchott