Soixante ans après sa création, les pays de la CEDEAO, Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, ont porté le premier coup de massue au franc CFA. En effet, les représentants des 15 pays membres de cette organisation viennent de signer deux accords à Dakar au Sénégal, à travers lesquels, par l’émission prochaine d’une monnaie unique indépendante, ils comptent mettre définitivement leur zone sur la voie du développement.
Crée en 1945 sous l’appellation Colonies Françaises d’Afrique, le système du CFA, désormais appelé Communauté Financière Africaine, est basé sur quatre principes qui alimentent toujours la polémique. Parmi ceux-ci, la centralisation des réserves de change au Trésor public français.
Pour bon nombre d’économistes, l’application de ce principe dépouille les pays africains de leurs recettes pour approvisionner les comptes d’opérations au Trésor public français. La France rémunérant au passage les banques centrales en intérêts, tout en se servant considérablement par des placements privés, les bénéfices se comptant en milliards d’euros sur la durée. Et, Nicolas Agbogou, auteur de l’ouvrage Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique, considère même que ce principe est une escroquerie morale et financière et que ces comptes auraient une origine nazie.
De plus, dans son livre "Histoires des faits économiques contemporains", Maurice Niveau rapporte le sentiment français concernant la technique des comptes d’opérations, qui, en réalité, était une escroquerie pourfendue par les Français eux-mêmes. Pour lui, la France exploite l’Afrique comme elle l’a été par les nazis.
Pour autant, si la décision de la CEDEAO, dont font aussi partie des pays n’ayant pas le CFA comme monnaie, est appréciable, un pessimisme semble perceptible chez certains. Ils estiment que l’absence de date pour la mise en circulation de ladite monnaie, la mauvaise perception de la concurrence qui sera faite au dollar et à l’euro ou encore la volonté de conservation du pouvoir par certains chefs d’Etat qui passe, habituellement, par l’indispensable onction occidentale, peuvent être parmi tant d’autres, les pesanteurs qui pourraient venir prononcer l’oraison funèbre du rêve monétaire tant attendu.
Quoiqu’il en soit, si jadis la question du franc CFA était un sujet tabou, les discussions de ces derniers temps et la décision de la CEDEAO, attestent que ces pays africains ont résolument opté pour une indépendance monétaire. Cette aspiration est justifiée dans la mesure où, non seulement la monnaie joue un rôle primordial dans l’ensemble des processus et des relations par lesquels une communauté se constitue en autorité souveraine, mais également, parce qu’elle est avant tout un élément de souveraineté tellement sérieux, qu’on ne peut se permettre de la laisser entre les mains d’autrui.
Source: afrik.com
Pour bon nombre d’économistes, l’application de ce principe dépouille les pays africains de leurs recettes pour approvisionner les comptes d’opérations au Trésor public français. La France rémunérant au passage les banques centrales en intérêts, tout en se servant considérablement par des placements privés, les bénéfices se comptant en milliards d’euros sur la durée. Et, Nicolas Agbogou, auteur de l’ouvrage Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique, considère même que ce principe est une escroquerie morale et financière et que ces comptes auraient une origine nazie.
De plus, dans son livre "Histoires des faits économiques contemporains", Maurice Niveau rapporte le sentiment français concernant la technique des comptes d’opérations, qui, en réalité, était une escroquerie pourfendue par les Français eux-mêmes. Pour lui, la France exploite l’Afrique comme elle l’a été par les nazis.
Pour autant, si la décision de la CEDEAO, dont font aussi partie des pays n’ayant pas le CFA comme monnaie, est appréciable, un pessimisme semble perceptible chez certains. Ils estiment que l’absence de date pour la mise en circulation de ladite monnaie, la mauvaise perception de la concurrence qui sera faite au dollar et à l’euro ou encore la volonté de conservation du pouvoir par certains chefs d’Etat qui passe, habituellement, par l’indispensable onction occidentale, peuvent être parmi tant d’autres, les pesanteurs qui pourraient venir prononcer l’oraison funèbre du rêve monétaire tant attendu.
Quoiqu’il en soit, si jadis la question du franc CFA était un sujet tabou, les discussions de ces derniers temps et la décision de la CEDEAO, attestent que ces pays africains ont résolument opté pour une indépendance monétaire. Cette aspiration est justifiée dans la mesure où, non seulement la monnaie joue un rôle primordial dans l’ensemble des processus et des relations par lesquels une communauté se constitue en autorité souveraine, mais également, parce qu’elle est avant tout un élément de souveraineté tellement sérieux, qu’on ne peut se permettre de la laisser entre les mains d’autrui.
Source: afrik.com