Sur les dizaines de milliers de Mauritaniens noirs chassés de leur pays en 1989, 20.000 demeurent encore au Sénégal. Mais, tout pourrait changer, car le président mauritanien récemment élu, Sid Ould Cheikh Abdallahi, multiplie les appels à un retour collectif.
Il s’est même rendu à Dakar pour y évoquer la question et donner des assurances. Pour sonder les intéressés, le Hcr a organisé diverses réunions à travers le pays. En juillet dernier, c’était le tour de Dakar. Plus d’une centaine de réfugiés mauritaniens ont pris place dans la cour du Bureau d’orientation sociale, à l’ombre du cocotier, dans un quartier résidentiel de la capitale. La réunion, qui devait prendre une heure, en a duré trois.
« L’accueil n’était pas mauvais, mais ils ont énormément de questions », explique Mahoua Bamba-Parums, du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr). « La solution du retour est de loin la préférée du Hcr, mais il faut d’abord les consulter sur leurs projets, là-bas ». Après 18 ans d’exil, la situation n’est pas simple : les enfants nés au Sénégal ne savent pas ce qu’est la Mauritanie ; les terres ont été confisquées et sont exploitées par d’autres.
Pour Mme Bamba-Parums, l’écoute est le maître-mot si l’on veut faire aboutir une démarche de rapatriement. Et d’évoquer un récent échec : le retour des Libériens. « En Guinée, Côte d’Ivoire et au Ghana, ils ont préféré rentrer. Il n’y a qu’au Sénégal que cela n’a pas marché. Il faut dire que, dans ce pays, ils sont dispersés, coupés de leur communauté. Dans les camps, il y a souvent un effet de groupe ».
Ats
source : Le Soleil