La fin de l’opération de rapatriement de réfugiés mauritaniens ou de ce qui semble l’être pour les officiels, n’a pas encore suscité, à la stupéfaction générale, de réactions de la part des acteurs politiques sur un événement de portée nationale, plutôt occupés par leurs querelles d’alternance au pouvoir. L’AJD/MR, qui semble évoluer sur une autre planète politique plus réaliste, loin du bras de fer stérile entre la COD et le régime de Ould Abdel Aziz, ne pouvait s’empêcher de donner une note à un dossier qu’il lui tient particulièrement à cœur et à son grand regret progresse à pas de tortue.
Réagissant à l’arrivée samedi dernier à Rosso du dernier contingent de réfugiés mauritaniens r inscrit pour le retour dans le cadre de l’accord tripartite conclu entre la Mauritanie, le Sénégal et le HCR, le parti d’Ibrahima Moctar Sarr dit apprécier « à leur juste valeur les actions faites par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz , notamment la prière pour les morts, la politique de réparation sous forme d’indemnisation financière en direction des militaires. Néanmoins, l’AJD/MR indique qu’elle continue de penser que cela n’est pas suffisant, et que des efforts supplémentaires devront être faits pour soulager davantage les souffrances des victimes.
Le parti rapporte également sur la base d’informations concordantes de l’existence au Sénégal de 15 000 déportés « qui, jusqu’ici, n’arrivent pas à être identifiés parmi les volontaires au retour, alors même qu’ils n’ont pas choisi d’être au Sénégal, mais y ont été déportés par les forces de sécurité de la Mauritanie », précisant aussi que cette opération d’identification et de rapatriement des déportés n’a pas été étendue aux déportés mauritaniens au Mali. Evoquant le cas des réfugiés déjà rapatriés au pays, l’AJD/MR indique qu’en « plus de leurs mauvaises conditions d’existence, ils n’arrivent pas encore à récupérer leurs terres d’habitation et de culture conformément à ce qui était convenu dans l’accord tripartite ».
A propos des dédommagements des militaires « si la première vague a effectivement été indemnisée », il reste une autre qui ne l’a pas été encore, dans laquelle beaucoup d’omissions ont été notées ajoute le parti, rappelant que le dossier des fonctionnaires de 1986 à 1991, victimes des licenciements abusifs n’est pas encore traité, de même que celui des nombreux villageois qui, « pendant ces événements ont été fusillés à proximité de leurs villages par les militaires mauritaniens », citant également au menu de ces manquements « l’impérieuse nécessité du devoir de mémoire ». Pour la formation d’Ibrahima Moctar Sarr, ce devoir de mémoire « ne saurait se limiter à la prière de Kaédi qui devait être le prélude à la réhabilitation de tous les martyrs de Walata (de 1986 à 1987), des pendus d’Inal, des officiers exécutés en 1987 », affirmant que « l’épilogue de ce travail de mémoire et de vérité devra être l’identification des bourreaux et leur traduction devant la Justice ». Commentant les propos du président de la république à Rosso selon lesquels , il reconnait avoir identifié dans les marches organisées par ses opposants « des individus responsables du génocide des négro- africains », Sarr estime que ces révélations augurent d’éventuelles poursuites judiciaires, s’étonnant « que le premier responsable de l’Etat se limite à la seule dénonciation des présumés acteurs de ce drame national » sans juger les auteurs de ces crimes barbares.
L’AJD/MR conclut à propos de la réconciliation nationale que pour être effective, cette dernière « devra se faire par le règlement total de tous les volets du passif humanitaire » avant toute discussion sereine du problème de la cohabitation entre les différentes composantes du pays. Ce style politique, plutôt axé sur le droit de justice sociale, a été sans doute celui qui a toujours caractérisé le parti de Sarr, mais sa réitération lève désormais tout équivoque sur cette rupture définitive entre l’AJD/MR et ses anciens camarades de la majorité, voire même avec le chef de l’Etat Ould Abdel Aziz, puisque sur le passif humanitaire, ces deux poids lourds de la scène nationale ont des positions diamétralement opposées.
Md O Md Lemine
Source: Le Rénovateur
Réagissant à l’arrivée samedi dernier à Rosso du dernier contingent de réfugiés mauritaniens r inscrit pour le retour dans le cadre de l’accord tripartite conclu entre la Mauritanie, le Sénégal et le HCR, le parti d’Ibrahima Moctar Sarr dit apprécier « à leur juste valeur les actions faites par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz , notamment la prière pour les morts, la politique de réparation sous forme d’indemnisation financière en direction des militaires. Néanmoins, l’AJD/MR indique qu’elle continue de penser que cela n’est pas suffisant, et que des efforts supplémentaires devront être faits pour soulager davantage les souffrances des victimes.
Le parti rapporte également sur la base d’informations concordantes de l’existence au Sénégal de 15 000 déportés « qui, jusqu’ici, n’arrivent pas à être identifiés parmi les volontaires au retour, alors même qu’ils n’ont pas choisi d’être au Sénégal, mais y ont été déportés par les forces de sécurité de la Mauritanie », précisant aussi que cette opération d’identification et de rapatriement des déportés n’a pas été étendue aux déportés mauritaniens au Mali. Evoquant le cas des réfugiés déjà rapatriés au pays, l’AJD/MR indique qu’en « plus de leurs mauvaises conditions d’existence, ils n’arrivent pas encore à récupérer leurs terres d’habitation et de culture conformément à ce qui était convenu dans l’accord tripartite ».
A propos des dédommagements des militaires « si la première vague a effectivement été indemnisée », il reste une autre qui ne l’a pas été encore, dans laquelle beaucoup d’omissions ont été notées ajoute le parti, rappelant que le dossier des fonctionnaires de 1986 à 1991, victimes des licenciements abusifs n’est pas encore traité, de même que celui des nombreux villageois qui, « pendant ces événements ont été fusillés à proximité de leurs villages par les militaires mauritaniens », citant également au menu de ces manquements « l’impérieuse nécessité du devoir de mémoire ». Pour la formation d’Ibrahima Moctar Sarr, ce devoir de mémoire « ne saurait se limiter à la prière de Kaédi qui devait être le prélude à la réhabilitation de tous les martyrs de Walata (de 1986 à 1987), des pendus d’Inal, des officiers exécutés en 1987 », affirmant que « l’épilogue de ce travail de mémoire et de vérité devra être l’identification des bourreaux et leur traduction devant la Justice ». Commentant les propos du président de la république à Rosso selon lesquels , il reconnait avoir identifié dans les marches organisées par ses opposants « des individus responsables du génocide des négro- africains », Sarr estime que ces révélations augurent d’éventuelles poursuites judiciaires, s’étonnant « que le premier responsable de l’Etat se limite à la seule dénonciation des présumés acteurs de ce drame national » sans juger les auteurs de ces crimes barbares.
L’AJD/MR conclut à propos de la réconciliation nationale que pour être effective, cette dernière « devra se faire par le règlement total de tous les volets du passif humanitaire » avant toute discussion sereine du problème de la cohabitation entre les différentes composantes du pays. Ce style politique, plutôt axé sur le droit de justice sociale, a été sans doute celui qui a toujours caractérisé le parti de Sarr, mais sa réitération lève désormais tout équivoque sur cette rupture définitive entre l’AJD/MR et ses anciens camarades de la majorité, voire même avec le chef de l’Etat Ould Abdel Aziz, puisque sur le passif humanitaire, ces deux poids lourds de la scène nationale ont des positions diamétralement opposées.
Md O Md Lemine
Source: Le Rénovateur