Un militant rwandais des droits de l'Homme, François-Xavier Byuma, a été condamné à 19 ans de prison par un tribunal populaire de Kigali pour sa participation au génocide de 1994, a-t-on appris de source concordantes lundi.
"Le verdict est tombé (dimanche). Byuma a été condamné à 19 ans de prison", a déclaré un autre militant des droits de l'Homme, Jean-Paul Tulindwanamungu, de la Ligue rwandaise pour la promotion et la défense des droits de l'Homme (Liprodhor), une des organisations dont le condamné est membre.
François-Xavier Byuma a été condamné notamment pour "association de malfaiteurs" et "coups et blessures" contre une femme tutsie pendant le génocide de 1994, selon le jugement lu à l'issue du procès par le président de la juridiction "gacaca" du secteur de Biryogo, Sudi Imanzi.
Les "gacacas", juridictions populaires inspirées des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages tranchaient des différends assis sur le gazon (gacaca en langue kinyarwanda), peuvent juger tous les présumés auteurs du génocide de 1994, sauf les planificateurs et les violeurs, qui sont jugés par les tribunaux ordinaires.
Les deux co-accusés de M. Byuma, Shinani Mugoboka et Aloys Ndabarinze, ont été acquittés.
Placé en détention préventive le 13 mai sur ordre de la même juridiction, M. Byuma avait été provisoirement relâché le 20 mai. Le condamné a immédiatement fait savoir qu'il allait faire appel.
"Ce n'est pas un procès, ce n'est qu'un règlement de comptes comme on en voit partout dans ce pays", a déclaré sous couvert de l'anonymat un proche de M. Byuma, joint au téléphone.
Le condamné est président de l'association "Turengere abana" ("Protégeons les enfants") qui, dans un rapport, affirme que le juge Sudi Imanzi est impliqué dans un viol perpétré sur une fillette.
M. Byuma est aussi connu pour ses pièces de théâtre jouées surtout dans les écoles secondaires de ce petit pays d'Afrique centrale.
Le génocide de 1994, minutieusement planifié par le régime de l'époque, a fait environ 800.000 morts, parmi les Tutsis (ethnie minoritaire) et les Hutus modérés, selon l'ONU.
Source: jeuneafrique.com