L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a appelé jeudi, dans un rapport, le gouvernement de la République du Congo à enquêter sur les accusations de tortures et tueries portées à l'encontre des forces de sécurité gouvernementales.
Amnesty concentre son attention sur les violences commises à Kinshasa en marge des élections de 2006, considérées comme les premiers scrutins libres et démocratiques en 41 ans dans l'ex-Zaïre.
L'organisation, basée à Londres, pointe du doigt la Garde républicaine (GR) et la Direction des renseignements généraux et services spéciaux de la police (DRGS) pour des attaques menées contre des opposants du président Joseph Kabila.
"De nombreuses personnes ont été ciblées par les forces de sécurité simplement parce qu'elles partagent la même origine ethnique que Jean-Pierre Bemba, le principal opposant politique de Kabila pendant ces élections", a déclaré Erwin van der Borght, responsable du programme Afrique d'Amnesty.
"Nombre d'entre elles sont encore emprisonnées sans avoir été inculpées ni être passées en procès", a-t-il affirmé. Les chercheurs d'Amnesty ont aussi rapporté des cas de "torture et mauvais traitements" en prison, a-t-il indiqué, soulignant: "En conséquence de cela, le climat d'intimidation et de peur à Kinshasa s'est intensifié".
Le rapport met également en cause la Garde républicaine pour des violations des droits de l'Homme lors des combats meurtriers de mars 2007, qui ont causé, selon Amnesty, la mort d'environ 600 personnes.
Il implique de même les fidèles de Jean-Pierre Bemba, qui séjourne au Portugal depuis le 11 avril, pour des abus des droits de l'Homme à la même période.
Amnesty appelle donc le gouvernement à accélérer ses efforts pour créer une armée, une police et des services de renseignements représentatifs des diverses composantes de la société, afin de résoudre ces problèmes.
L'organisation demande aussi que des mesures soient prises pour mettre fin à "une culture institutionnelle permissive au regard des violations des droits de l'Homme", due selon elle à la désorganisation des systèmes judiciaire et policier.
"De nombreuses forces de sécurité continuent à servir des intérêts politiques et c'est au coeur du manque de confiance ressenti par la plupart des Congolais", a estimé M. van der Borght.
Amnesty a cependant salué certains "récents développements bienvenus" en ce qui concerne la protection humanitaire, avec l'établissement de comités provinciaux chargés d'établir la véracité ou non des accusations de violations des droits de l'Homme à l'endroit des services de sécurité.
Ce rapport intervient deux jours après des conclusions alarmantes d'Human Rights Watch (HRW), qui a dénoncé des crimes "épouvantables" perpétrés contre des civils au Nord-Kivu (est) et exhorté Kinshasa et l'ONU à favoriser une solution politique à la crise.
Foyer de rébellions ayant déjà plongé à deux reprises l'ex-Zaïre dans la guerre (1996-97 et 1998-2003), le Nord-Kivu est depuis fin août le théâtre d'affrontements entre l'armée régulière, des troupes dissidentes ralliées à l'ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda, mais aussi des milices locales Maï Maï et des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), tous deux hostiles à Nkunda.
Source: TV5
(M)
Amnesty concentre son attention sur les violences commises à Kinshasa en marge des élections de 2006, considérées comme les premiers scrutins libres et démocratiques en 41 ans dans l'ex-Zaïre.
L'organisation, basée à Londres, pointe du doigt la Garde républicaine (GR) et la Direction des renseignements généraux et services spéciaux de la police (DRGS) pour des attaques menées contre des opposants du président Joseph Kabila.
"De nombreuses personnes ont été ciblées par les forces de sécurité simplement parce qu'elles partagent la même origine ethnique que Jean-Pierre Bemba, le principal opposant politique de Kabila pendant ces élections", a déclaré Erwin van der Borght, responsable du programme Afrique d'Amnesty.
"Nombre d'entre elles sont encore emprisonnées sans avoir été inculpées ni être passées en procès", a-t-il affirmé. Les chercheurs d'Amnesty ont aussi rapporté des cas de "torture et mauvais traitements" en prison, a-t-il indiqué, soulignant: "En conséquence de cela, le climat d'intimidation et de peur à Kinshasa s'est intensifié".
Le rapport met également en cause la Garde républicaine pour des violations des droits de l'Homme lors des combats meurtriers de mars 2007, qui ont causé, selon Amnesty, la mort d'environ 600 personnes.
Il implique de même les fidèles de Jean-Pierre Bemba, qui séjourne au Portugal depuis le 11 avril, pour des abus des droits de l'Homme à la même période.
Amnesty appelle donc le gouvernement à accélérer ses efforts pour créer une armée, une police et des services de renseignements représentatifs des diverses composantes de la société, afin de résoudre ces problèmes.
L'organisation demande aussi que des mesures soient prises pour mettre fin à "une culture institutionnelle permissive au regard des violations des droits de l'Homme", due selon elle à la désorganisation des systèmes judiciaire et policier.
"De nombreuses forces de sécurité continuent à servir des intérêts politiques et c'est au coeur du manque de confiance ressenti par la plupart des Congolais", a estimé M. van der Borght.
Amnesty a cependant salué certains "récents développements bienvenus" en ce qui concerne la protection humanitaire, avec l'établissement de comités provinciaux chargés d'établir la véracité ou non des accusations de violations des droits de l'Homme à l'endroit des services de sécurité.
Ce rapport intervient deux jours après des conclusions alarmantes d'Human Rights Watch (HRW), qui a dénoncé des crimes "épouvantables" perpétrés contre des civils au Nord-Kivu (est) et exhorté Kinshasa et l'ONU à favoriser une solution politique à la crise.
Foyer de rébellions ayant déjà plongé à deux reprises l'ex-Zaïre dans la guerre (1996-97 et 1998-2003), le Nord-Kivu est depuis fin août le théâtre d'affrontements entre l'armée régulière, des troupes dissidentes ralliées à l'ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda, mais aussi des milices locales Maï Maï et des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), tous deux hostiles à Nkunda.
Source: TV5
(M)