Mauritaniennes, Mauritaniens, mes chers compatriotes,
Pour la 3ème fois, je viens solliciter votre suffrage, pour accéder à la magistrature suprême.
En 2007 et en 2009, la majorité parmi nous avait choisi d’autres parce qu’elle avait fondé sur eux tous les espoirs. Ils ont échoué comme tant d’autres avant eux avaient échoué pour n’avoir pas trouvé la vraie solution au vrai problème de la Mauritanie.
Et nous sommes tous d’accord aujourd’hui que notre pays, la Mauritanie, va toujours mal, très mal. Pour la 3ème fois, je viens solliciter votre suffrage, pour accéder à la magistrature suprême.
En 2007 et en 2009, la majorité parmi nous avait choisi d’autres parce qu’elle avait fondé sur eux tous les espoirs. Ils ont échoué comme tant d’autres avant eux avaient échoué pour n’avoir pas trouvé la vraie solution au vrai problème de la Mauritanie.
Il va mal parce que la jeunesse, son espoir a perdu tous ses repères, historiques, culturels et sociaux. Elle a perdu en même temps son espoir d’accéder par l’éducation et le travail à une vie meilleure, digne et organisée.
Il va mal parce que les femmes du pays, la frange la plus importante démographiquement et socialement, celle sur qui repose l’encadrement primordial de nos enfants, est en proie à de multiples tentations dues à une absence de prise en main par l’Etat et la société, des divers leviers qui commandent leur émancipation.
Il va mal parce que l’Etat qui gère nos destinées, a mal négocié notre ancrage dans la société mondiale, ce qui a pour conséquence, le pillage de nos ressources naturelles, la dépréciation de notre monnaie nationale, l’accaparement illégal des terres de culture de nos paysans travailleurs, la perte de notre souveraineté sur les choix majeurs qui fondent notre dignité dans les relations internationales.
Notre pays va surtout mal, parce que ses filles et ses fils sont jusqu’ici incapables de s’unir pour faire face à ces fléaux.
Ils ne peuvent pas s’unir parce que sa classe politique n’arrive pas à s’entendre sur les règles d’un jeu démocratique véritable, à même de relever les défis que voici.
Cette entente ne sera pas possible non plus tant que demeurera le système qui existe depuis toujours dans ce pays : un système esclavagiste, un système raciste, un système féodal, qui a permis à une seule des 4 communautés fondatrices, de dominer toutes les autres, en s’appropriant l’essentiel des secteurs de la vie nationale, en marginalisant les autres, en niant leurs cultures et même leur nationalité. Ce système qui est arrivé à saturation, ne peut plus se renouveler par lui-même, ayant épuisé tous ses ressorts de domination.
C’est pourquoi, l’unité d’action de la classe politique, ne peut être trouvée dans la mesure où, l’opposition la plus incisive, parce que elle même ancrée dans le système, est une opposition contre le régime en place et non contre le système, alors que celle des franges dominées et marginalisées, elle, veut la destruction du système lui-même.
Voila le fond du problème !
Une solution à la sud-africaine est possible, à condition que les tenants du système en place, et en particulier le régime, placent les intérêts spécifiques de la communauté dominante, pour sa survie, au devant de leur préoccupation, en sauvegardant les acquis essentiels notamment les acquis économiques, acceptent donc le partage du pouvoir politique et la redistribution des richesses nationales, dans un schéma privilégiant la discrimination positive en faveur des franges exclues, quelles qu’elles soient.
C’est la proposition que je vous fais pour éviter les confrontations qui menacent la coexistence pérenne de nos communautés.
En tant que victime physique de ce système dominant, appartenant à une des communautés marginalisées, à l’instar du sud-africain N. Mandela, je me sens en mesure de réconcilier les Mauritaniens en me basant sur les enseignements de notre Sainte Religion et dans le cadre d’un débat national patriotique pour arriver à ce consensus salvateur, capable de refonder l’état sur des bases harmonieuses, égalitaires et justes.
Le programme de campagne que je vais dérouler, ne sera qu’une proposition qui devra être amendée par tous les cadres compétents du pays quelque soit leur bord politique ou idéologique, pour nous donner la chance d’aboutir aux meilleurs choix pour la Mauritanie, qui tiennent compte du désir de cohésion nationale pour une émergence économique et sociale rapide.
Mauritaniennes, Mauritaniens, Mes chers compatriotes
En tant qu’acteur et observateur de la vie nationale depuis plus de 40 ans, je suis arrivé à la conclusion qu’en dehors du schéma que je vous propose, il n’y a pas d’alternative qui préserve l’intégrité et la cohésion du pays.
Le 6 juin 2014
Ibrahima Moctar SARR
Candidat à l'Election Présidentielle du 21 juin 2014