Le défunt Senghor disait que « les contestataires d’aujourd’hui seront les contestés de demain ». Cette assertion trouve sa signification dans notre paysage politique où les velléités de conquête du pouvoir ont tant de fois remis en cause l’ordre constitutionnel et poussé à la porte de sortie l’homme fort du pouvoir. Le tout sans la volonté du peuple.
Mais à leur tour, les auteurs de ce changement anti-démocratique qui font péricliter les institutions en place ne mettront pas trop de temps pour être contestés par d’autres hommes jusqu’à ce que le système dominant se fissure avant de s’écrouler. Une quadrature du cercle dans laquelle s’enferme le destin de tout un pays.
Les scénarios risquent encore longtemps de se suivre et la démocratie encore remise en question par des révolutions militaires ou populaires. Aujourd’hui il est clair que les cercles de contestations se forment sur plusieurs fronts : politiques, social, religieux.
A l’intérieur comme à l’extérieur, la combinaison peut être dangereuse dans un pays qui a du mal à se remettre sur les rails de la démocratie maintes fois dévoyée. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz se trouve devant deux positions ambiguës : il est d’une part placé sous le viseur de Aqmi qui se dispute rageusement le sort de son pouvoir ; d’autre part, il y a ses adversaires politiques qui , faute de pouvoir dialoguer avec lui pour trouver des solutions consensuelles durcissent le ton appelant souvent à son départ comme ce fut le cas pour certains acteurs politiques qui ont renoué avec la méthode cavalière pour secouer le locataire du palais.
Plus le discours contestataire se nourrit d’ambitions de conquêtes du terrain présidentiel avant même l’échéance alternative perçue comme lointaine, mieux les acteurs sont gagnés par le virus de l’impatience frondeuse. Quand après le renversement de Taya, le CMJD conduisit la transition démocratique, la classe politique accueillit au départ cette parenthèse avec espoir avant de douter du fameux discours sur « le vote blanc » lâché par Ely Ould Mohamed Vall.
Ce dernier se ravisa que les délices du pouvoir transitionnel sont éphémères face à une armée de politiciens en attente de se lancer dans la bataille politique. Mais le chef de la transition finit par céder non sans regrets sous les pressions de celui qui se cachait derrière les rideaux, aujourd’hui aux commandes.
L’histoire allait bien pu se répéter si Ely avait décidé de garder le pouvoir provisoire qui lui était confié. Que serait-il advenu de la Mauritanie si cette hypothèse avait eu lieu ? Le processus qui allait suivre, lui, n’est pas allé jusqu’à son terme pour se refermer sur une nouvelle transition démocratique. Et si aujourd’hui Sidi était encore au pouvoir où en serions-nous avec la démocratie en Mauritanie ? Le coup de sifflet de son tombeur est venu mettre fin à la partie sans donner le temps à la démocratie mauritanienne naissante de se mettre en marche.
Là aussi la main politique du Challenger de Sidioca aidée par la fronde parlementaire commandée a remis au lendemain l’éclair démocratique. Cette sorte de malédiction qui hante le fauteuil présidentiel est-elle consubstantielle d’un destin politique imprimé sur l’histoire de nos mœurs politiques où la stabilité finit par user les hommes mais où l’instabilité n’apporte rien de durable ?
Cheikh Tidiane Dia
Le Rénovateur Quotidien
Mais à leur tour, les auteurs de ce changement anti-démocratique qui font péricliter les institutions en place ne mettront pas trop de temps pour être contestés par d’autres hommes jusqu’à ce que le système dominant se fissure avant de s’écrouler. Une quadrature du cercle dans laquelle s’enferme le destin de tout un pays.
Les scénarios risquent encore longtemps de se suivre et la démocratie encore remise en question par des révolutions militaires ou populaires. Aujourd’hui il est clair que les cercles de contestations se forment sur plusieurs fronts : politiques, social, religieux.
A l’intérieur comme à l’extérieur, la combinaison peut être dangereuse dans un pays qui a du mal à se remettre sur les rails de la démocratie maintes fois dévoyée. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz se trouve devant deux positions ambiguës : il est d’une part placé sous le viseur de Aqmi qui se dispute rageusement le sort de son pouvoir ; d’autre part, il y a ses adversaires politiques qui , faute de pouvoir dialoguer avec lui pour trouver des solutions consensuelles durcissent le ton appelant souvent à son départ comme ce fut le cas pour certains acteurs politiques qui ont renoué avec la méthode cavalière pour secouer le locataire du palais.
Plus le discours contestataire se nourrit d’ambitions de conquêtes du terrain présidentiel avant même l’échéance alternative perçue comme lointaine, mieux les acteurs sont gagnés par le virus de l’impatience frondeuse. Quand après le renversement de Taya, le CMJD conduisit la transition démocratique, la classe politique accueillit au départ cette parenthèse avec espoir avant de douter du fameux discours sur « le vote blanc » lâché par Ely Ould Mohamed Vall.
Ce dernier se ravisa que les délices du pouvoir transitionnel sont éphémères face à une armée de politiciens en attente de se lancer dans la bataille politique. Mais le chef de la transition finit par céder non sans regrets sous les pressions de celui qui se cachait derrière les rideaux, aujourd’hui aux commandes.
L’histoire allait bien pu se répéter si Ely avait décidé de garder le pouvoir provisoire qui lui était confié. Que serait-il advenu de la Mauritanie si cette hypothèse avait eu lieu ? Le processus qui allait suivre, lui, n’est pas allé jusqu’à son terme pour se refermer sur une nouvelle transition démocratique. Et si aujourd’hui Sidi était encore au pouvoir où en serions-nous avec la démocratie en Mauritanie ? Le coup de sifflet de son tombeur est venu mettre fin à la partie sans donner le temps à la démocratie mauritanienne naissante de se mettre en marche.
Là aussi la main politique du Challenger de Sidioca aidée par la fronde parlementaire commandée a remis au lendemain l’éclair démocratique. Cette sorte de malédiction qui hante le fauteuil présidentiel est-elle consubstantielle d’un destin politique imprimé sur l’histoire de nos mœurs politiques où la stabilité finit par user les hommes mais où l’instabilité n’apporte rien de durable ?
Cheikh Tidiane Dia
Le Rénovateur Quotidien