Depuis son exil où il suit de près l’évolution politique en Mauritanie, l’ex-président renversé par ses hommes de confiance en 2005 a du mal à digérer cette épreuve qu’il avait infligée lui aussi à Ould Haidallah en 1984.L’homme qui a dirigé le pays pendant deux longues décennies d’une main de fer est considéré comme le premier responsable des faits commis à l’encontre de milliers de mauritaniens noirs de 1986 jusqu'au début des années 90.Du côté de ses détracteurs comme de celui de ses nostalgiques, Taya hors du pays doit lever le silence sur certains sujets politiques.
Pour les victimes de son régime, l’ex-dictateur doit répondre de ses actes devant l’histoire en acceptant d’assumer les faits dont on lui reproche ou en prouvant son innocence si cela serait soutenable.
Nous écrivions il y a deux ans à ce sujet « Et si Taya écrivait ses mémoires » ? Aujourd’hui on apprend d’un livre de lui sur les arabes, sans donner l’occasion aux mauritaniens de visiter à travers sa mémoire et sa pensée les années de son règne, par rapport aux différents événements qui ont émaillé le pays. Si ce livre existe, il y a lieu de s’intéresser sur ce qu’il aura raconté en rapport avec des faits dont il est le témoin oculaire et principal instigateur. Dans ce cadre il y a encore un travail de mémoire à faire et auquel certains s’attachent à porter à l’attention des mauritaniens et à la conscience universelle.
Pourquoi Taya en premier ? Loin d’être le seul impliqué dans un dossier abominable et avec lequel il partage les responsabilités avec des éléments de l’institution militaire et sécuritaire et des lobbies extrémistes, le retour de cet homme au pays ne se fera pas sans heurts.
Si ses adulateurs pensent qu’il pourrait encore trouver des soutiens en mesure de le propulser sur la scène politique, ses victimes prient pour sa traduction devant le TPI. C’est pourquoi il constitue la pièce maitresse du dossier du passif humanitaire qui ne sera soldé qu’une fois la vérité et la justice auront rendu leur verdict. « Pourquoi Taya » n’est pas seulement une interrogation sur les rapports entre l’homme avec les tragédies des années de dictature, c’est aussi un appel à la réhabilitation par le droit et la morale des préjudices subis par des milliers de mauritaniens noirs sans qu’il aient à savoir pourquoi ils ont été liquidés , torturés , humiliés ?
« Pourquoi Taya » c’est une inquiétude de voir un homme couler des années tranquilles lui et sa machine répressive face au désespoir grandissant des ayants droits. Pourquoi Taya c’est parce que toute la classe politique s’est faite complice par son silence face aux crimes de sang commis sous le règne de cet homme qu’une simple prière de l’absent a voulu absoudre de ses crimes. Les réparations matérielles c’était le projet de Taya à la fin de son règne quand il envoya des missionnaires prêcher cette parole auprès des victimes. C’est là une question angoissante, lancinante qui se profile derrière ce dossier où des marchés occultes, des démarches iniques ont tenté d’ensevelir la vérité. Si Taya n’a pas eu le temps de solder ce dossier, ce n’est pas qu’il ne le chercha pas mais qu’il a sur les épaules et dans la conscience des pesanteurs qui ont eu raison sur sa chance de se repentir.
Cheikh Tidiane Dia
Source: Le rénovateur
Pour les victimes de son régime, l’ex-dictateur doit répondre de ses actes devant l’histoire en acceptant d’assumer les faits dont on lui reproche ou en prouvant son innocence si cela serait soutenable.
Nous écrivions il y a deux ans à ce sujet « Et si Taya écrivait ses mémoires » ? Aujourd’hui on apprend d’un livre de lui sur les arabes, sans donner l’occasion aux mauritaniens de visiter à travers sa mémoire et sa pensée les années de son règne, par rapport aux différents événements qui ont émaillé le pays. Si ce livre existe, il y a lieu de s’intéresser sur ce qu’il aura raconté en rapport avec des faits dont il est le témoin oculaire et principal instigateur. Dans ce cadre il y a encore un travail de mémoire à faire et auquel certains s’attachent à porter à l’attention des mauritaniens et à la conscience universelle.
Pourquoi Taya en premier ? Loin d’être le seul impliqué dans un dossier abominable et avec lequel il partage les responsabilités avec des éléments de l’institution militaire et sécuritaire et des lobbies extrémistes, le retour de cet homme au pays ne se fera pas sans heurts.
Si ses adulateurs pensent qu’il pourrait encore trouver des soutiens en mesure de le propulser sur la scène politique, ses victimes prient pour sa traduction devant le TPI. C’est pourquoi il constitue la pièce maitresse du dossier du passif humanitaire qui ne sera soldé qu’une fois la vérité et la justice auront rendu leur verdict. « Pourquoi Taya » n’est pas seulement une interrogation sur les rapports entre l’homme avec les tragédies des années de dictature, c’est aussi un appel à la réhabilitation par le droit et la morale des préjudices subis par des milliers de mauritaniens noirs sans qu’il aient à savoir pourquoi ils ont été liquidés , torturés , humiliés ?
« Pourquoi Taya » c’est une inquiétude de voir un homme couler des années tranquilles lui et sa machine répressive face au désespoir grandissant des ayants droits. Pourquoi Taya c’est parce que toute la classe politique s’est faite complice par son silence face aux crimes de sang commis sous le règne de cet homme qu’une simple prière de l’absent a voulu absoudre de ses crimes. Les réparations matérielles c’était le projet de Taya à la fin de son règne quand il envoya des missionnaires prêcher cette parole auprès des victimes. C’est là une question angoissante, lancinante qui se profile derrière ce dossier où des marchés occultes, des démarches iniques ont tenté d’ensevelir la vérité. Si Taya n’a pas eu le temps de solder ce dossier, ce n’est pas qu’il ne le chercha pas mais qu’il a sur les épaules et dans la conscience des pesanteurs qui ont eu raison sur sa chance de se repentir.
Cheikh Tidiane Dia
Source: Le rénovateur