(Correspondance) - Le dossier du retour des réfugiés tant réclamé par le Sénégal et la Mauritanie et par le Hcr serait-il plombé ? Cette question, les 20 mille réfugiés installés le long de la vallée du fleuve Sénégal se la posent. Dans les camps de réfugiés de Ndioum, Dagana, Bokhol, Pété et Dodel, nombreux sont ceux qui sont, en effet, restés sceptiques et ce, malgré les assurances faites par la mission mauritanienne qui a séjourné dans la zone au mois de juillet dernier. Dans les nombreux camps visités, beaucoup de réfugiés continuent de s’interroger sur la date de leur retour dans leur pays d’origine. Si Amadou Diagne Niang, réfugié basé à Podor, se réjouit de l’initiative des nouvelles autorités mauritaniennes, il n’en fait pas moins remarquer que, ‘ aujourd’hui, il est du devoir des autorités des deux pays de jouer la carte de concertations sérieuses pour que le retour se fasse dans les normes’. Et de poser ses conditions : ‘avant de partir, nous exigeons de retrouver tous nos droits, notre nationalité et tous nos biens spoliés’. Ceci explique, peut-être, le peu d’empressement noté de la part des réfugiés qui traînent les pieds pour prendre les moyens de locomotion mis à leur disposition. En effet, au niveau du bureau du Hcr de Podor, ce sont huit camions qui sont stationnés pour transporter les éventuels candidats au départ. Malheureusement, pour un problème de communication, la plupart des réfugiés ont laissé entendre qu’ils ignorent l’heure, le jour, le nombre de réfugiés et les conditions dans lesquelles ils doivent retourner au pays.
C’est le cas de ce réfugié du nom de Bâ. Installé au camp de Ndioum depuis plus de 10 ans, il avoue n’être au courant de rien et n’être informé de rien. ‘A part que j’ai eu à remplir un formulaire qui m’avait été présenté par les membres du Hcr’, nuance-t-il.
Au niveau du camp de Dodel, un réfugié que nous y avons rencontré et qui totalise plus de 15 ans de présence sur le sol sénégalais souligne qu’il ne partira pas ‘tant que tout n’est pas clair’. ‘J’exige que toutes les conditions d’un retour organisé soient réunies. Nous avons laissé beaucoup de biens là-bas : nos maisons, notre bétail, des voitures, des boutiques, etc.
Vous croyez qu’on va passer tout cela par pertes et profits ?’, demande-t-il. S’y ajoute que beaucoup parmi les réfugiés avaient réussi leur intégration dans la société sénégalaise. Ainsi, dans de nombreux camps de réfugiés, c’est la mort dans l’âme, que certains vont devoir quitter le Sénégal. ‘Nous n’avons jamais pensé qu’un jour, on allait devoir retourner en Mauritanie. Parce qu’on avait même oublié que nous étions des réfugiés, convaincus que nous étions ici chez nous’, témoigne le jeune Sidi, confortablement installé dans son atelier de soudure.
Aujourd’hui, le Hcr, principal maître d’œuvre de ce rapatriement, compte sur la collaboration de toutes les parties à ce dossier vieux de plus de 18 ans pour la réussite de l’opération de retour. Un retour qui a été, plusieurs fois, ajourné faute d’un accord tripartite entre les deux Etats et l’organisme onusien. Sur le terrain, les principaux concernés continuent d’exiger la signature de cet accord avant de traverser le fleuve.
Abou KANE
walfadjiri
C’est le cas de ce réfugié du nom de Bâ. Installé au camp de Ndioum depuis plus de 10 ans, il avoue n’être au courant de rien et n’être informé de rien. ‘A part que j’ai eu à remplir un formulaire qui m’avait été présenté par les membres du Hcr’, nuance-t-il.
Au niveau du camp de Dodel, un réfugié que nous y avons rencontré et qui totalise plus de 15 ans de présence sur le sol sénégalais souligne qu’il ne partira pas ‘tant que tout n’est pas clair’. ‘J’exige que toutes les conditions d’un retour organisé soient réunies. Nous avons laissé beaucoup de biens là-bas : nos maisons, notre bétail, des voitures, des boutiques, etc.
Vous croyez qu’on va passer tout cela par pertes et profits ?’, demande-t-il. S’y ajoute que beaucoup parmi les réfugiés avaient réussi leur intégration dans la société sénégalaise. Ainsi, dans de nombreux camps de réfugiés, c’est la mort dans l’âme, que certains vont devoir quitter le Sénégal. ‘Nous n’avons jamais pensé qu’un jour, on allait devoir retourner en Mauritanie. Parce qu’on avait même oublié que nous étions des réfugiés, convaincus que nous étions ici chez nous’, témoigne le jeune Sidi, confortablement installé dans son atelier de soudure.
Aujourd’hui, le Hcr, principal maître d’œuvre de ce rapatriement, compte sur la collaboration de toutes les parties à ce dossier vieux de plus de 18 ans pour la réussite de l’opération de retour. Un retour qui a été, plusieurs fois, ajourné faute d’un accord tripartite entre les deux Etats et l’organisme onusien. Sur le terrain, les principaux concernés continuent d’exiger la signature de cet accord avant de traverser le fleuve.
Abou KANE
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