Une famille dans les rues de Ouagadougou, le 16 octobre 2007
Le Burkina Faso, pays pauvre enclavé au coeur du Sahel, est frappé ces derniers mois par une escalade des prix, provoquée à la fois par l'augmentation mondiale des tarifs des céréales et du pétrole et un déficit de la production céréalière dans certaines régions.
"Le pouvoir d'achat du peuple burkinabè est laminé par l'augmentation vertigineuse des prix des biens de première nécessité ces trois derniers mois", observe Tolé Sagnon, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), la principale organisation syndicale du pays.
L'augmentation des prix des céréales sur les marchés mondiaux et l'envolée des cours du pétrole aggravent les effets d'une production céréalière freinée à la fois par l'arrivée tardive de la saison des pluies, les inondations d'août-septembre et l'arrêt précoce des pluies.
Selon le gouvernement, la saison agricole s'annonce déficitaire dans 15 des 45 provinces de ce pays ouest-africain classé parmi les plus pauvres au monde et fortement dépendant de son agriculture.
Conséquence immédiate, une flambée des prix touche ces derniers mois plusieurs biens de consommation comme les céréales, dont les tarifs ont atteint les niveaux de 2001, année d'un déficit céréalier record.
Selon le ministre de l'Agriculture, Salif Diallo, le prix du sac de maïs blanc a connu en 2007 une hausse de 22%, alors que le sorgho et le mil subissent une inflation de 12% et 11%.
Les prix du lait, de l'huile ou du beurre sur les marchés ont également connu des poussées significatives. Le sac de riz de 50kg, qui se vendait entre 12.500 et 13.000 FCFA (entre 19 et 20 euros) il y a quelques mois, est passé à 15.000 FCFA et 16.000 FCFA (entre 23 et 24 euros) depuis fin septembre.
Pour juguler les effets de la spéculation sur les prix des céréales, l'Etat a entrepris de lancer sur le marché 5.042 tonnes de maïs à prix réduit.
M. Diallo a estimé à plus de quatre millions le nombre de personnes visées par cette opération, dont une seconde phase est prévue en 2008.
En parallèle, syndicats et gouvernement mènent des négociations autour d'une augmentation de 25% des salaires des fonctionnaires et de la suppression de l'impôt sur le salaire minimum notamment.
"Le gouvernement fait des efforts considérables", assure le ministre du Travail et de la Sécurité, Jérôme Bougouma. "Les prix des hydrocarbures sont bloqués à la pompe depuis juillet, alors que sur le marché international, on assiste à une véritable flambée du prix du baril du pétrole".
Syndicats et sociétés civiles saluent la bonne volonté du gouvernement mais lancent un appel à l'aide pour de nombreux agriculteurs oubliés par les pouvoirs publics.
"Cette situation est lamentable et désolante parce que la flambée des prix ne profite ni aux agriculteurs ni à la population", rappelle Jean Eloi Nombré, président de l'Union provinciale des producteurs agricoles du Noumbiel, région du sud-ouest fortement frappée par les inondations.
"Le problème ici c'est que les paysans ont tout perdu à cause des inondations. Nous sommes des milliers à ne plus rien avoir jusqu'à la saison prochaine. Où voulez-vous qu'ils trouvent l'argent pour acheter ce que le gouvernement leur propose, même à un prix social ?", interroge-t-il.
Tolé Sagnon réclame ainsi "la hausse des salaires pour tous les travailleurs", qu'il estime ne pas être "une revendication irréaliste".
Source: TV5
(M)
"Le pouvoir d'achat du peuple burkinabè est laminé par l'augmentation vertigineuse des prix des biens de première nécessité ces trois derniers mois", observe Tolé Sagnon, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), la principale organisation syndicale du pays.
L'augmentation des prix des céréales sur les marchés mondiaux et l'envolée des cours du pétrole aggravent les effets d'une production céréalière freinée à la fois par l'arrivée tardive de la saison des pluies, les inondations d'août-septembre et l'arrêt précoce des pluies.
Selon le gouvernement, la saison agricole s'annonce déficitaire dans 15 des 45 provinces de ce pays ouest-africain classé parmi les plus pauvres au monde et fortement dépendant de son agriculture.
Conséquence immédiate, une flambée des prix touche ces derniers mois plusieurs biens de consommation comme les céréales, dont les tarifs ont atteint les niveaux de 2001, année d'un déficit céréalier record.
Selon le ministre de l'Agriculture, Salif Diallo, le prix du sac de maïs blanc a connu en 2007 une hausse de 22%, alors que le sorgho et le mil subissent une inflation de 12% et 11%.
Les prix du lait, de l'huile ou du beurre sur les marchés ont également connu des poussées significatives. Le sac de riz de 50kg, qui se vendait entre 12.500 et 13.000 FCFA (entre 19 et 20 euros) il y a quelques mois, est passé à 15.000 FCFA et 16.000 FCFA (entre 23 et 24 euros) depuis fin septembre.
Pour juguler les effets de la spéculation sur les prix des céréales, l'Etat a entrepris de lancer sur le marché 5.042 tonnes de maïs à prix réduit.
M. Diallo a estimé à plus de quatre millions le nombre de personnes visées par cette opération, dont une seconde phase est prévue en 2008.
En parallèle, syndicats et gouvernement mènent des négociations autour d'une augmentation de 25% des salaires des fonctionnaires et de la suppression de l'impôt sur le salaire minimum notamment.
"Le gouvernement fait des efforts considérables", assure le ministre du Travail et de la Sécurité, Jérôme Bougouma. "Les prix des hydrocarbures sont bloqués à la pompe depuis juillet, alors que sur le marché international, on assiste à une véritable flambée du prix du baril du pétrole".
Syndicats et sociétés civiles saluent la bonne volonté du gouvernement mais lancent un appel à l'aide pour de nombreux agriculteurs oubliés par les pouvoirs publics.
"Cette situation est lamentable et désolante parce que la flambée des prix ne profite ni aux agriculteurs ni à la population", rappelle Jean Eloi Nombré, président de l'Union provinciale des producteurs agricoles du Noumbiel, région du sud-ouest fortement frappée par les inondations.
"Le problème ici c'est que les paysans ont tout perdu à cause des inondations. Nous sommes des milliers à ne plus rien avoir jusqu'à la saison prochaine. Où voulez-vous qu'ils trouvent l'argent pour acheter ce que le gouvernement leur propose, même à un prix social ?", interroge-t-il.
Tolé Sagnon réclame ainsi "la hausse des salaires pour tous les travailleurs", qu'il estime ne pas être "une revendication irréaliste".
Source: TV5
(M)