Classée patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en décembre 2000, l'ancienne capitale de l'Afrique occidentale française risque d'être déclassée à cause de constructions sauvages qui contribuent à défigurer le visage de l'île historique. Aussi, les Saint-Louisiens qui ont participé aux festivités marquant le septième anniversaire du classement de Saint-Louis au patrimoine mondial, ont tiré la sonnette d'alarme car estimant qu'il faut agir et réagir afin d'éviter que le pire n'arrive. Surtout que ce sont de gros bonnets du pouvoir en place, qui s'adonnent à ces constructions irrégulières en faisant fi des normes et recommandations de l'Unesco.
La cité de Saint-Louis est classée patrimoine mondial de l’humanité, depuis décembre 2000. Malgré les efforts accomplis, le patrimoine est plus que jamais menacé. Et l'avertissement d'il y a deux ans, de l'Unesco n’y a rien fait. ‘L'année dernière, nous avions célébré cet anniversaire en organisant un séminaire international qui a enregistré la participation des partenaires, des bailleurs, d'experts internationaux, de spécialistes du patrimoine, etc. Ces assises commencent à produire leurs effets, car les bailleurs commencent à venir et à s'intéresser à notre ville et à notre patrimoine’, renseigne Mamadou Diop. Le directeur de l'Agence de développement communal de préciser toutefois qu'‘il y a une menace. Notre patrimoine est menacé par les Saint-Louisiens eux-mêmes parce qu'ils démolissent et construisent en ne respectant pas les normes du patrimoine et en foulant au pied les engagements de l'Etat et de la commune. Et cela concerne de hautes personnalités saint-louisiennes qui sont au cœur de l'Etat. Censées donner le bon exemple, celles-ci s'adonnent à des constructions irrégulières. Si de tels agissements continuent, il nous sera difficile de défendre le dossier. Si nous continuons sur ce ton, il n'est pas exclu qu'en février, à l'occasion de la réunion du Conseil international des monuments et sites ou International Council on monument and Site (Icomos), la vieille cité soit inscrite sur la liste du patrimoine en péril’, fait-il noter.
Dans la foulée, Mamadou Diop a laissé entendre que ‘la menace est réelle, car nous avons actuellement, dans l'île, quarante-trois chantiers en cours. Et seuls cinq d'entre eux respectent les normes de construction de l'Unesco dans un contexte où nous avons soixante-douze bâtiments en ruine’. Et, selon le directeur de l'Agence de développement communal de la capitale du Nord, l'Etat n'est pas exempt de tout reproche. ’L'Etat avait pris l'engagement de mettre sur pied un cadre réglementaire qu'on appelle le plan de sauvegarde et de mise en valeur. Si sa rédaction et sa phase conception ont été réalisées avec les partenaires, jusqu'à présent, le décret n'est pas encore signé. Cela fait sept ans que les partenaires attendent. Le deuxième manquement, c'est au niveau de la réalisation de la maison du patrimoine. A ce niveau aussi, l'Etat s'était engagé à mettre en place, avec la commune, une maison du patrimoine. La commune a ciblé un bâtiment et a travaillé là-dessus depuis quatre ans et a bouclé les financements. A la dernière minute, on nous fait comprendre que le ministère de la Justice doit y installer une Cour d'appel. Ce qui, naturellement, crée une cacophonie pour nos partenaires, et si rien n’est fait jusqu'en février, la vieille cité risque d'être déclassée du patrimoine mondial de l'humanité’, se désole notre interlocuteur.
Face à cette situation, la ville de Saint-Louis pourrait perdre tous les privilèges liés au classement de l'île sur la liste du patrimoine. Et Mamadou Diop ne dit pas le contraire lorsqu'il soutient que ‘l'économie qui vit de la culture va régresser, notamment tous les métiers qui naissent comme la bijouterie, l'artisanat, l'hôtellerie, le transport, la photographie. Le second privilège, c'est l'appel à tous les investisseurs. Une fois que nous sommes déclassés, les bailleurs de fonds ne viendront plus à Saint-Louis. Nous perdrons leur confiance. Le troisième élément, c'est que Saint-Louis étant une ville de culture, ce que nous avons à vendre, c'est le label, c'est la beauté de la ville, son site. Donc, nous perdons une grosse partie de notre capacité de développement, de notre capacité à mettre en synergie les différents secteurs de la vie économique’, a-t-il énuméré.
Gabriel BARBIER
Source: walffad
(M)
La cité de Saint-Louis est classée patrimoine mondial de l’humanité, depuis décembre 2000. Malgré les efforts accomplis, le patrimoine est plus que jamais menacé. Et l'avertissement d'il y a deux ans, de l'Unesco n’y a rien fait. ‘L'année dernière, nous avions célébré cet anniversaire en organisant un séminaire international qui a enregistré la participation des partenaires, des bailleurs, d'experts internationaux, de spécialistes du patrimoine, etc. Ces assises commencent à produire leurs effets, car les bailleurs commencent à venir et à s'intéresser à notre ville et à notre patrimoine’, renseigne Mamadou Diop. Le directeur de l'Agence de développement communal de préciser toutefois qu'‘il y a une menace. Notre patrimoine est menacé par les Saint-Louisiens eux-mêmes parce qu'ils démolissent et construisent en ne respectant pas les normes du patrimoine et en foulant au pied les engagements de l'Etat et de la commune. Et cela concerne de hautes personnalités saint-louisiennes qui sont au cœur de l'Etat. Censées donner le bon exemple, celles-ci s'adonnent à des constructions irrégulières. Si de tels agissements continuent, il nous sera difficile de défendre le dossier. Si nous continuons sur ce ton, il n'est pas exclu qu'en février, à l'occasion de la réunion du Conseil international des monuments et sites ou International Council on monument and Site (Icomos), la vieille cité soit inscrite sur la liste du patrimoine en péril’, fait-il noter.
Dans la foulée, Mamadou Diop a laissé entendre que ‘la menace est réelle, car nous avons actuellement, dans l'île, quarante-trois chantiers en cours. Et seuls cinq d'entre eux respectent les normes de construction de l'Unesco dans un contexte où nous avons soixante-douze bâtiments en ruine’. Et, selon le directeur de l'Agence de développement communal de la capitale du Nord, l'Etat n'est pas exempt de tout reproche. ’L'Etat avait pris l'engagement de mettre sur pied un cadre réglementaire qu'on appelle le plan de sauvegarde et de mise en valeur. Si sa rédaction et sa phase conception ont été réalisées avec les partenaires, jusqu'à présent, le décret n'est pas encore signé. Cela fait sept ans que les partenaires attendent. Le deuxième manquement, c'est au niveau de la réalisation de la maison du patrimoine. A ce niveau aussi, l'Etat s'était engagé à mettre en place, avec la commune, une maison du patrimoine. La commune a ciblé un bâtiment et a travaillé là-dessus depuis quatre ans et a bouclé les financements. A la dernière minute, on nous fait comprendre que le ministère de la Justice doit y installer une Cour d'appel. Ce qui, naturellement, crée une cacophonie pour nos partenaires, et si rien n’est fait jusqu'en février, la vieille cité risque d'être déclassée du patrimoine mondial de l'humanité’, se désole notre interlocuteur.
Face à cette situation, la ville de Saint-Louis pourrait perdre tous les privilèges liés au classement de l'île sur la liste du patrimoine. Et Mamadou Diop ne dit pas le contraire lorsqu'il soutient que ‘l'économie qui vit de la culture va régresser, notamment tous les métiers qui naissent comme la bijouterie, l'artisanat, l'hôtellerie, le transport, la photographie. Le second privilège, c'est l'appel à tous les investisseurs. Une fois que nous sommes déclassés, les bailleurs de fonds ne viendront plus à Saint-Louis. Nous perdrons leur confiance. Le troisième élément, c'est que Saint-Louis étant une ville de culture, ce que nous avons à vendre, c'est le label, c'est la beauté de la ville, son site. Donc, nous perdons une grosse partie de notre capacité de développement, de notre capacité à mettre en synergie les différents secteurs de la vie économique’, a-t-il énuméré.
Gabriel BARBIER
Source: walffad
(M)