Contrat rempli pour Patrice Neveu au lendemain d’une victoire 2-0 face au Sénégal. Le Français a qualifié l’équipe de Mauritanie pour la phase finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2014). Le sélectionneur des Mourabitounes se dit satisfait d’avoir conduit les Mauritaniens à leur premier grand tournoi. Entretien.
RFI : Patrice Neveu, que ressentez-vous quelques heures après la qualification historique de la Mauritanie pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2014) ?
Patrice Neveu : Une grande satisfaction par rapport à la joie que cette qualification procure au peuple mauritanien. Quand je suis arrivé ici, il y a dix-huit mois, le football n’avait pas une grosse portée sur la population. Or, c’est un peuple qui a besoin de reconnaissance. Je pense que ce match-là a fait vibrer beaucoup de Mauritaniens et de Mauritaniennes.
Est-ce que vous aviez imaginé que le public pourrait déferler de la sorte, sur la pelouse, après la victoire et la qualification ?
Non. Ça a dépassé les limites de ce que je pouvais penser. C’est vraiment une grande émotion que le peuple a partagé avec les joueurs et moi. […]
Comment avez-vous vécu ce match retour gagné 2-0 face au Sénégal ? Etiez-vous plutôt confiant, plutôt calme ?
Calme, oui. Confiant… Notre adversaire était le Sénégal, un adversaire coriace. On les avait affrontés au match aller et ils avaient démontré de réelles qualités physiques et techniques. Après, j’ai apporté deux petites touches techniques à mon équipe. Elles se sont avérées payantes puisque les gars ont eu un bon rendement sur le terrain.
Après le match, c'est toujours facile de tirer des conclusions. Mais, je savais qu’on avait un but à remonter pour aller, au moins, à la séance de tirs au but. Quand on a marqué le premier but en fin de première mi-temps, la porte s’est entrouverte. Après, il fallait ne pas prendre de but, continuer à pratiquer notre football et profiter d’une ouverture pour marquer une deuxième fois. C’est ce que les joueurs ont su faire.
Vos joueurs ont paru sans complexe face au Sénégal, qui est pourtant une référence en Afrique. Est-ce que vous les avez conditionnés pour qu’ils soient décomplexés ou est-ce qu’ils l’ont naturellement été ?
Quand je suis arrivé, mes jeunes joueurs étaient très renfermés sur eux-mêmes. Ils faisaient des complexes d’infériorité par rapport aux autres équipes. Donc, on a voyagé, on a multiplié les matches. On a essayé de les confronter à plusieurs types d’adversaires pour développer leurs qualités morales. Si j’ai réussi un pari, c’est celui d’avoir donné confiance à ces jeunes joueurs. […] Ça leur a permis de se mettre en phase avec leurs qualités techniques.
Avec cette qualification, avez-vous l’impression d’avoir déjà rempli votre mission ?
J’avais eu un échange avec Monsieur le chef de l’Etat (le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, Ndlr) deux mois après mon arrivée. Il m’avait demandé s’il y avait le potentiel pour construire quelque chose. Il m’avait dit qu’obtenir des victoires serait difficile. Mais il m’avait aussi demandé si je pouvais relancer le football mauritanien.
Avec le soutien de la Fédération, je pense qu’on a fait mieux que relancer le football mauritanien. On a obtenu cette qualification qui est un besoin essentiel, ici. […] La Mauritanie est un pays de football méconnu sur la scène africaine et encore plus sur la scène internationale.
Il fallait participer à une grande compétition pour que le football mauritanien prenne son envol. Je pense donc pouvoir dire modestement que, oui, ma mission est accomplie.
Pensez-vous poursuivre avec la Mauritanie au-delà du CHAN 2014 ?
Il me reste quelques mois de contrat (jusqu’en janvier 2014, Ndlr). J’ai l’ambition de rejouer de grandes compétitions et d’entraîner les équipes qui ont le potentiel pour disputer ces grandes compétitions. Je suis un entraîneur qui adore l’Afrique. Je ne sais pas du tout quel sera mon avenir, si je vais continuer ici ou si je vais découvrir un autre pays. Ça dépendra de beaucoup de facteurs.
Que peut espérer la Mauritanie lors du CHAN 2014 ?
Il faut voir, déjà, si on ne perd pas de joueurs (1). Quelques uns ont été contactés pour partir (à l’étranger). Il faut que la Fédération, aidée par l’Etat, puisse gérer cette situation. Sinon, je pense qu’on est capable de bien figurer au CHAN.
Entre temps, il va y avoir les éliminatoires pour la Coupe d’Afrique (CAN 2015). Je vais avoir l’équipe professionnelle à gérer (la sélection A, Ndlr). Mais, pour le CHAN 2014, on a les moyens de représenter dignement la Mauritanie.
(1) Le CHAN est une compétition réservée aux joueurs qui évoluent dans leur pays. Un joueur qui part jouer à l’étranger ne peut plus participer au Championnat d’Afrique des nations, la CAN des locaux.
Par David Kalfa
Source : Radio France Internationale
via cridem.org
RFI : Patrice Neveu, que ressentez-vous quelques heures après la qualification historique de la Mauritanie pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2014) ?
Patrice Neveu : Une grande satisfaction par rapport à la joie que cette qualification procure au peuple mauritanien. Quand je suis arrivé ici, il y a dix-huit mois, le football n’avait pas une grosse portée sur la population. Or, c’est un peuple qui a besoin de reconnaissance. Je pense que ce match-là a fait vibrer beaucoup de Mauritaniens et de Mauritaniennes.
Est-ce que vous aviez imaginé que le public pourrait déferler de la sorte, sur la pelouse, après la victoire et la qualification ?
Non. Ça a dépassé les limites de ce que je pouvais penser. C’est vraiment une grande émotion que le peuple a partagé avec les joueurs et moi. […]
Comment avez-vous vécu ce match retour gagné 2-0 face au Sénégal ? Etiez-vous plutôt confiant, plutôt calme ?
Calme, oui. Confiant… Notre adversaire était le Sénégal, un adversaire coriace. On les avait affrontés au match aller et ils avaient démontré de réelles qualités physiques et techniques. Après, j’ai apporté deux petites touches techniques à mon équipe. Elles se sont avérées payantes puisque les gars ont eu un bon rendement sur le terrain.
Après le match, c'est toujours facile de tirer des conclusions. Mais, je savais qu’on avait un but à remonter pour aller, au moins, à la séance de tirs au but. Quand on a marqué le premier but en fin de première mi-temps, la porte s’est entrouverte. Après, il fallait ne pas prendre de but, continuer à pratiquer notre football et profiter d’une ouverture pour marquer une deuxième fois. C’est ce que les joueurs ont su faire.
Vos joueurs ont paru sans complexe face au Sénégal, qui est pourtant une référence en Afrique. Est-ce que vous les avez conditionnés pour qu’ils soient décomplexés ou est-ce qu’ils l’ont naturellement été ?
Quand je suis arrivé, mes jeunes joueurs étaient très renfermés sur eux-mêmes. Ils faisaient des complexes d’infériorité par rapport aux autres équipes. Donc, on a voyagé, on a multiplié les matches. On a essayé de les confronter à plusieurs types d’adversaires pour développer leurs qualités morales. Si j’ai réussi un pari, c’est celui d’avoir donné confiance à ces jeunes joueurs. […] Ça leur a permis de se mettre en phase avec leurs qualités techniques.
Avec cette qualification, avez-vous l’impression d’avoir déjà rempli votre mission ?
J’avais eu un échange avec Monsieur le chef de l’Etat (le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, Ndlr) deux mois après mon arrivée. Il m’avait demandé s’il y avait le potentiel pour construire quelque chose. Il m’avait dit qu’obtenir des victoires serait difficile. Mais il m’avait aussi demandé si je pouvais relancer le football mauritanien.
Avec le soutien de la Fédération, je pense qu’on a fait mieux que relancer le football mauritanien. On a obtenu cette qualification qui est un besoin essentiel, ici. […] La Mauritanie est un pays de football méconnu sur la scène africaine et encore plus sur la scène internationale.
Il fallait participer à une grande compétition pour que le football mauritanien prenne son envol. Je pense donc pouvoir dire modestement que, oui, ma mission est accomplie.
Pensez-vous poursuivre avec la Mauritanie au-delà du CHAN 2014 ?
Il me reste quelques mois de contrat (jusqu’en janvier 2014, Ndlr). J’ai l’ambition de rejouer de grandes compétitions et d’entraîner les équipes qui ont le potentiel pour disputer ces grandes compétitions. Je suis un entraîneur qui adore l’Afrique. Je ne sais pas du tout quel sera mon avenir, si je vais continuer ici ou si je vais découvrir un autre pays. Ça dépendra de beaucoup de facteurs.
Que peut espérer la Mauritanie lors du CHAN 2014 ?
Il faut voir, déjà, si on ne perd pas de joueurs (1). Quelques uns ont été contactés pour partir (à l’étranger). Il faut que la Fédération, aidée par l’Etat, puisse gérer cette situation. Sinon, je pense qu’on est capable de bien figurer au CHAN.
Entre temps, il va y avoir les éliminatoires pour la Coupe d’Afrique (CAN 2015). Je vais avoir l’équipe professionnelle à gérer (la sélection A, Ndlr). Mais, pour le CHAN 2014, on a les moyens de représenter dignement la Mauritanie.
(1) Le CHAN est une compétition réservée aux joueurs qui évoluent dans leur pays. Un joueur qui part jouer à l’étranger ne peut plus participer au Championnat d’Afrique des nations, la CAN des locaux.
Par David Kalfa
Source : Radio France Internationale
via cridem.org