Djibril Yade, père de la benjamine du gouvernement français
"Elle a toujours été brave, je l’attends à Dakar en juillet..."
lundi 25 juin 2007 L´ACTUEL
A défaut d’une Française née à Ouakam comme président de la République (Ségolène Royal), en remplacement de Jacques Chirac, contentons-nous d’une ouakamoise pur jus dans le gouvernement de Sarkozy, pardon, de Fillon. "Beau sang ne saurait mentir", dit l’adage. Commandeur de l’ordre national du Lion, Commandeur de l’ordre du mérite, ancien collaborateur des présidents Mamadou Dia, Senghor et Abdou Diouf, Djibril Yade, l’homme qui a fait le tour du monde avec Papa-Léo et qui dispose d’une valise de médailles, est le père de la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’Homme en France. Il a accepté de revisiter pour nos lecteurs, le royaume d’enfance de sa fille chérie et homonyme de sa grand-mère : Mame Ramatoulaye Yade.
Ouakam. Il est midi et demi. Le village traditionnel lébou bruit de mille sonorités. Quelques vieilles guimbardes, garées à côté des maisons qui bordent la petite ruelle perpendiculaire à la brigade de gendarmerie de Ouakam occupent en partie la moitié de la chaussée. Un camion transportant du sable marin se gare devant nous et, ainsi, nous obstrue le passage. Il faut patienter. Notre colère ou notre précipitation, son conducteur n’en a cure. Sa devise, "c’est moi avant tout". Le soleil est au zénith. Le ciel un peu menaçant ne fait qu’ajouter un plus de tiédeur, pour ne pas dire de chaleur, au temps qui pousserait le baromètre aux environs des 39°. C’est là où habite le père de notre compatriote, la benjamine du gouvernement français depuis le 17 juin dernier, Mme Rama Yade Zimet. Djibril Yade, c’est son nom. Ancien membre du corps des rédacteurs intendants et secrétaires d’administration qui finira diplomate, le père de la toute nouvelle secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme dans le gouvernement de Fillon est bien connu chez lui. Il suffit de prononcer son nom pour que l’on vous dise : "le père de Rama Yade". Sa fille est une fierté nationale. Et les passants de vous indiquer sa belle maison rose, recouverte de carreaux de couleur ocre et située à quelques encablures de la brigade gendarmerie de la ville de Samba Bathily Diallo, le peul devenu maire d’une cité léboue, comme Mame Ramatoulaye, la léboue devenue ministre au pays de Marianne, chez les Toubabs. Le teint noir, caractéristique de la plupart des lébous, recouvert d’un beau boubou bazin "bakha", M. Yade, le diplomate, nous reçoit avec beaucoup de courtoisie. Il répond à une interrogation d’une des demi-sœurs de Rama Yade avant de nous laisser guider à l’intérieur de son premier salon, par sa première épouse. Celle avec qui, il a passé 53 ans de compagnie "sincère" parce que consolidée par les liens sacrés du ménage. Après les salamalecs d’usage, Mme Yade nous envoie dans un salon beaucoup plus grand que le premier. Nous y serons rejoints par le maître des lieux qui ne cesse de se confondre en excuses pour le retard apporté au démarrage de notre entretien. Il est excusé d’avance. Ses deux collègues Moustapha Diaw et Oumar Ly qui ont travaillé dans les ambassades avec lui sous l’aile protectrice de feu Alioune Sène, ancien ambassadeur du Sénégal en Egypte et ancien ministre de la Culture, viennent s’ajouter à nous.
Pages d’une vie professionnelle
La voix petite, mais tranquille, M. Yade commence à feuilleter, une à une, les pages de sa vie professionnelle. Il fut secrétaire particulier du Grand Maodo Mamadou Dia en 1960, avant de jouer le même rôle auprès de Senghor, mais, a aussi, été de 1963, année de son détachement aux Affaires étrangères, à 1964, à l’Ambassade du Sénégal au Congo-Léopoldville (actuel Rdc ou Congo Zaïre), de 1964 à 1973, en Egypte avec compétence sur le Liban, la Libye, la Syrie... Il reviendra en 1974 à Dakar pour occuper le poste de chargé de mission auprès du ministre des Affaires étrangères, M. Abdou Karim Gaye. Il entrera, plus tard, dans le cabinet de Senghor qu’il ne quittera plus jusqu’à sa retraite en 1991, et son retour définitif à Dakar, laissant celle qui devait devenir la benjamine du gouvernement français aux côtés de sa mère à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, en France. Appelé à se prononcer sur le choix porté par la France sur sa fille, M. Yade remerciera d’abord le bon Dieu avant de s’exclamer : C’est le destin. Je ne suis pas content parce que ce choix est porté sur ma fille, mais pour le fait qu’il soit porté sur la peau noire. Ce n’est ni moi ni sa mère, mais Dieu qui lui a donné cette distinction. Ce n’est pas donné à n’importe qui, en Europe en général et, principalement, en France de devenir ministre. Mais cela ne me surprend pas beaucoup. Elle est brave et a fait de bonnes études. En vérité, née à la clinique Yamilé, près de la Grande Cathédrale de Dakar, le 13 décembre 1976, Rama est allée en France quand, Senghor m’a demandé de venir en France travailler chez lui. C’était juste après sa retraite de président de la république quand il est allé vivre à Verson. Sa mère, Aminata Kandji venait de sortir de l’Ens, mais comme décisionnaire et non fonctionnaire. Cela m’a énervé, mais vu ma proximité avec le Chef de l’Etat, je ne voulais pas faire de bruit, alors je suis partie avec elle en France dans l’optique qu’elle puisse continuer ses études. Et c’est ce qu’elle a fait, alignant plusieurs Dea". Votre fille parle d’un tryptique qui a rythmé sa vie : enfance heureuse au Sénégal, enfance paisible à Colombes et vie scolaire riche à Colombes. Qu’en pensez-vous ? "Elle a raison. Elle a passé une enfance heureuse au Sénégal, une vie bourgeoise à Colombes. Une de ses petites sœurs est née à l’hôpital militaire de Neuilly-sur- Seine. A notre arrivée en France, je l’ai inscrit à l’école publique Jean-Jacques Rousseau dans le 18ème. Puis, j’ai préféré les amener à une école privée catholique Jean de la Fontaine à Colombes. Nous étions la seule famille noire de cette ville à cette époque. Elle était brillante à l’école. D’ailleurs, `vous me donnez l’occasion de lever un amalgame. Sa mère Aminata Kandji est toujours mon épouse. Donc, nous ne sommes pas séparés. Il y a seulement quatre jours qu’elle a quitté le Sénégal. Je l’ai raccompagné jusqu’à l’aéroport". Quant à la filiation de Khombole de Rama Yade, son père rappelle qu’elle porte le nom de ma grand-mère Mame Ramatoulaye Yade. C’est plutôt ses grands parents maternels qui sont de Khombole. Principalement, sa grand-mère Aminata Fall, la mère d’Aminata Kandji, ma seconde épouse. Je ne les ai jamais abandonnés, même si compte tenu du changement de mon statut, avec ma retraite en 1991, ce fut dur. C’est indéniable. Mais en prévision de cette nouvelle situation, je leur avais laissé des meubles de 10 millions de francs de valeur à vendre à chaque fois qu’ils en sentaient le besoin. Sa mère en sait quelque chose. Rama et ses sœurs sont toutes, mes amies comme le demi-frère Salla Yade qui est délégué médical à Angoulême, après de bonnes études à Lyon. En 1991, je me suis engagé dans les affaires avec l’ancien ministre ivoirien Mohamed Diawara qui a fini en prison après. C’était le pétrole, mais cela m’a ruiné. A Paris, sa mère Aminata Kandji a obtenu plusieurs licences et Dea. Je la remercie beaucoup de m’avoir supplée dans l’éducation des enfants. Contrairement à la rumeur, on est encore mari et femme. On s’est appelé, il y a moins d’une heure. Rama est brave. Elle est entrée major à Hypokhâgne et est sortie major de l’Iep de Paris. Elle a fait son stage chez mon ami Famara Ibrahima Sagna au Conseil économique et social du Sénégal, avant sa dissolution. Rama vient d’envoyer un exemplaire de sa monographie : "Noirs de France", avec une dédicace à son oncle Famara. Je rappelle qu’elle fut aussi la meilleure de sa classe en Allemand. On me rapporte que même dans les ascenseurs, elle étudiait. Militante des grandes causes, elle est membre de plusieurs clubs comme Averroès et 21ème siècle. Comme elle, ses sœurs sont aussi studieuses. Bineta Yade vient d’avoir sa licence. Seynabou (21 ans), la plus petite aussi était candidate à la licence". Drapé dans son beau boubou, M. Yade, s’aide de la main droite qu’il agite pour se remémorer de quelques pans de son histoire enfouie dans sa mémoire, mais que les archives nichées dans sa grande maison constituée d’un étage à plusieurs compartiments (qui lui servent de bureau ou de bibliothèques) , lui ont permis de sauver de l’oubli. Parlant de la mère de Rama Yade, son père dira qu’elle est très pieuse. "Elle connaît mieux que moi, la mosquée de Paris". Et dans ce cas, comment le mariage de Rama avec un chrétien a-t-il été possible. Comme devant une question-colle, M. Yade se perd... Il se tait longtemps et poursuit : "Vous savez, elle est majeure".
En France, la majorité sert à quelque chose
Et de poursuivre : "En France, la majorité sert à quelque chose. Mais ce qui est important c’est qu’elle est heureuse de son ménage et est contente de son mari Joseph Zimet qui serait son ex-camarade de promotion". A quand le retour de l’enfant prodige, ne serait-ce que pour quelques jours de vacances ? Et comment sera-t-elle accueillie ? M. Yade, très versé dans la religion musulmane et au visage qui rappelle celui du Dr Oumar Ndoye de la Dass à la mairie de Dakar, dont il dit être son cousin germain, de répondre du tic au tac. "Elle parle de venir en juillet prochain. Et en ce moment, je l’accueillerai comme j’accueille mes enfants". Se prononçant sur la diplomatie sénégalaise, M. Yade laissera entendre que "dans l’ensemble, la diplomatie sénégalaise est merveilleuse. Nous sommes enviés par tout le monde". Et il pointe son doigt sur ses amis Diaw et Ly qui ont tout fait pour le Sénégal, et qui méritent encore des choses dans ce pays. Il n’oubliera pas de saluer des amis comme Rawane Mbaye, Mbaye Jacques Diop, Ibra Déguène Kâ et Doudou Sall Diop.
Alassane DIALLO
"Elle a toujours été brave, je l’attends à Dakar en juillet..."
lundi 25 juin 2007 L´ACTUEL
A défaut d’une Française née à Ouakam comme président de la République (Ségolène Royal), en remplacement de Jacques Chirac, contentons-nous d’une ouakamoise pur jus dans le gouvernement de Sarkozy, pardon, de Fillon. "Beau sang ne saurait mentir", dit l’adage. Commandeur de l’ordre national du Lion, Commandeur de l’ordre du mérite, ancien collaborateur des présidents Mamadou Dia, Senghor et Abdou Diouf, Djibril Yade, l’homme qui a fait le tour du monde avec Papa-Léo et qui dispose d’une valise de médailles, est le père de la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’Homme en France. Il a accepté de revisiter pour nos lecteurs, le royaume d’enfance de sa fille chérie et homonyme de sa grand-mère : Mame Ramatoulaye Yade.
Ouakam. Il est midi et demi. Le village traditionnel lébou bruit de mille sonorités. Quelques vieilles guimbardes, garées à côté des maisons qui bordent la petite ruelle perpendiculaire à la brigade de gendarmerie de Ouakam occupent en partie la moitié de la chaussée. Un camion transportant du sable marin se gare devant nous et, ainsi, nous obstrue le passage. Il faut patienter. Notre colère ou notre précipitation, son conducteur n’en a cure. Sa devise, "c’est moi avant tout". Le soleil est au zénith. Le ciel un peu menaçant ne fait qu’ajouter un plus de tiédeur, pour ne pas dire de chaleur, au temps qui pousserait le baromètre aux environs des 39°. C’est là où habite le père de notre compatriote, la benjamine du gouvernement français depuis le 17 juin dernier, Mme Rama Yade Zimet. Djibril Yade, c’est son nom. Ancien membre du corps des rédacteurs intendants et secrétaires d’administration qui finira diplomate, le père de la toute nouvelle secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme dans le gouvernement de Fillon est bien connu chez lui. Il suffit de prononcer son nom pour que l’on vous dise : "le père de Rama Yade". Sa fille est une fierté nationale. Et les passants de vous indiquer sa belle maison rose, recouverte de carreaux de couleur ocre et située à quelques encablures de la brigade gendarmerie de la ville de Samba Bathily Diallo, le peul devenu maire d’une cité léboue, comme Mame Ramatoulaye, la léboue devenue ministre au pays de Marianne, chez les Toubabs. Le teint noir, caractéristique de la plupart des lébous, recouvert d’un beau boubou bazin "bakha", M. Yade, le diplomate, nous reçoit avec beaucoup de courtoisie. Il répond à une interrogation d’une des demi-sœurs de Rama Yade avant de nous laisser guider à l’intérieur de son premier salon, par sa première épouse. Celle avec qui, il a passé 53 ans de compagnie "sincère" parce que consolidée par les liens sacrés du ménage. Après les salamalecs d’usage, Mme Yade nous envoie dans un salon beaucoup plus grand que le premier. Nous y serons rejoints par le maître des lieux qui ne cesse de se confondre en excuses pour le retard apporté au démarrage de notre entretien. Il est excusé d’avance. Ses deux collègues Moustapha Diaw et Oumar Ly qui ont travaillé dans les ambassades avec lui sous l’aile protectrice de feu Alioune Sène, ancien ambassadeur du Sénégal en Egypte et ancien ministre de la Culture, viennent s’ajouter à nous.
Pages d’une vie professionnelle
La voix petite, mais tranquille, M. Yade commence à feuilleter, une à une, les pages de sa vie professionnelle. Il fut secrétaire particulier du Grand Maodo Mamadou Dia en 1960, avant de jouer le même rôle auprès de Senghor, mais, a aussi, été de 1963, année de son détachement aux Affaires étrangères, à 1964, à l’Ambassade du Sénégal au Congo-Léopoldville (actuel Rdc ou Congo Zaïre), de 1964 à 1973, en Egypte avec compétence sur le Liban, la Libye, la Syrie... Il reviendra en 1974 à Dakar pour occuper le poste de chargé de mission auprès du ministre des Affaires étrangères, M. Abdou Karim Gaye. Il entrera, plus tard, dans le cabinet de Senghor qu’il ne quittera plus jusqu’à sa retraite en 1991, et son retour définitif à Dakar, laissant celle qui devait devenir la benjamine du gouvernement français aux côtés de sa mère à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, en France. Appelé à se prononcer sur le choix porté par la France sur sa fille, M. Yade remerciera d’abord le bon Dieu avant de s’exclamer : C’est le destin. Je ne suis pas content parce que ce choix est porté sur ma fille, mais pour le fait qu’il soit porté sur la peau noire. Ce n’est ni moi ni sa mère, mais Dieu qui lui a donné cette distinction. Ce n’est pas donné à n’importe qui, en Europe en général et, principalement, en France de devenir ministre. Mais cela ne me surprend pas beaucoup. Elle est brave et a fait de bonnes études. En vérité, née à la clinique Yamilé, près de la Grande Cathédrale de Dakar, le 13 décembre 1976, Rama est allée en France quand, Senghor m’a demandé de venir en France travailler chez lui. C’était juste après sa retraite de président de la république quand il est allé vivre à Verson. Sa mère, Aminata Kandji venait de sortir de l’Ens, mais comme décisionnaire et non fonctionnaire. Cela m’a énervé, mais vu ma proximité avec le Chef de l’Etat, je ne voulais pas faire de bruit, alors je suis partie avec elle en France dans l’optique qu’elle puisse continuer ses études. Et c’est ce qu’elle a fait, alignant plusieurs Dea". Votre fille parle d’un tryptique qui a rythmé sa vie : enfance heureuse au Sénégal, enfance paisible à Colombes et vie scolaire riche à Colombes. Qu’en pensez-vous ? "Elle a raison. Elle a passé une enfance heureuse au Sénégal, une vie bourgeoise à Colombes. Une de ses petites sœurs est née à l’hôpital militaire de Neuilly-sur- Seine. A notre arrivée en France, je l’ai inscrit à l’école publique Jean-Jacques Rousseau dans le 18ème. Puis, j’ai préféré les amener à une école privée catholique Jean de la Fontaine à Colombes. Nous étions la seule famille noire de cette ville à cette époque. Elle était brillante à l’école. D’ailleurs, `vous me donnez l’occasion de lever un amalgame. Sa mère Aminata Kandji est toujours mon épouse. Donc, nous ne sommes pas séparés. Il y a seulement quatre jours qu’elle a quitté le Sénégal. Je l’ai raccompagné jusqu’à l’aéroport". Quant à la filiation de Khombole de Rama Yade, son père rappelle qu’elle porte le nom de ma grand-mère Mame Ramatoulaye Yade. C’est plutôt ses grands parents maternels qui sont de Khombole. Principalement, sa grand-mère Aminata Fall, la mère d’Aminata Kandji, ma seconde épouse. Je ne les ai jamais abandonnés, même si compte tenu du changement de mon statut, avec ma retraite en 1991, ce fut dur. C’est indéniable. Mais en prévision de cette nouvelle situation, je leur avais laissé des meubles de 10 millions de francs de valeur à vendre à chaque fois qu’ils en sentaient le besoin. Sa mère en sait quelque chose. Rama et ses sœurs sont toutes, mes amies comme le demi-frère Salla Yade qui est délégué médical à Angoulême, après de bonnes études à Lyon. En 1991, je me suis engagé dans les affaires avec l’ancien ministre ivoirien Mohamed Diawara qui a fini en prison après. C’était le pétrole, mais cela m’a ruiné. A Paris, sa mère Aminata Kandji a obtenu plusieurs licences et Dea. Je la remercie beaucoup de m’avoir supplée dans l’éducation des enfants. Contrairement à la rumeur, on est encore mari et femme. On s’est appelé, il y a moins d’une heure. Rama est brave. Elle est entrée major à Hypokhâgne et est sortie major de l’Iep de Paris. Elle a fait son stage chez mon ami Famara Ibrahima Sagna au Conseil économique et social du Sénégal, avant sa dissolution. Rama vient d’envoyer un exemplaire de sa monographie : "Noirs de France", avec une dédicace à son oncle Famara. Je rappelle qu’elle fut aussi la meilleure de sa classe en Allemand. On me rapporte que même dans les ascenseurs, elle étudiait. Militante des grandes causes, elle est membre de plusieurs clubs comme Averroès et 21ème siècle. Comme elle, ses sœurs sont aussi studieuses. Bineta Yade vient d’avoir sa licence. Seynabou (21 ans), la plus petite aussi était candidate à la licence". Drapé dans son beau boubou, M. Yade, s’aide de la main droite qu’il agite pour se remémorer de quelques pans de son histoire enfouie dans sa mémoire, mais que les archives nichées dans sa grande maison constituée d’un étage à plusieurs compartiments (qui lui servent de bureau ou de bibliothèques) , lui ont permis de sauver de l’oubli. Parlant de la mère de Rama Yade, son père dira qu’elle est très pieuse. "Elle connaît mieux que moi, la mosquée de Paris". Et dans ce cas, comment le mariage de Rama avec un chrétien a-t-il été possible. Comme devant une question-colle, M. Yade se perd... Il se tait longtemps et poursuit : "Vous savez, elle est majeure".
En France, la majorité sert à quelque chose
Et de poursuivre : "En France, la majorité sert à quelque chose. Mais ce qui est important c’est qu’elle est heureuse de son ménage et est contente de son mari Joseph Zimet qui serait son ex-camarade de promotion". A quand le retour de l’enfant prodige, ne serait-ce que pour quelques jours de vacances ? Et comment sera-t-elle accueillie ? M. Yade, très versé dans la religion musulmane et au visage qui rappelle celui du Dr Oumar Ndoye de la Dass à la mairie de Dakar, dont il dit être son cousin germain, de répondre du tic au tac. "Elle parle de venir en juillet prochain. Et en ce moment, je l’accueillerai comme j’accueille mes enfants". Se prononçant sur la diplomatie sénégalaise, M. Yade laissera entendre que "dans l’ensemble, la diplomatie sénégalaise est merveilleuse. Nous sommes enviés par tout le monde". Et il pointe son doigt sur ses amis Diaw et Ly qui ont tout fait pour le Sénégal, et qui méritent encore des choses dans ce pays. Il n’oubliera pas de saluer des amis comme Rawane Mbaye, Mbaye Jacques Diop, Ibra Déguène Kâ et Doudou Sall Diop.
Alassane DIALLO