Le Maroc et le groupe indépendantiste du Sahara occidental, le Front Polisario, sont convenus samedi 11 août de poursuivre leurs négociations sur l'avenir de la région occupée par Rabat, mais ont campé sur leurs positions respectives, selon un diplomate.
Lors de ce deuxième tour de discussions samedi dans l'Etat de New York, les Nations unies ont présenté deux propositions de "confiance" censées rapprocher les deux parties, selon le représentant du Front auprès de l'ONU Ahmed Boukhari, qui a affirmé qu'elles ont été rejetées par le Maroc.
Ces deux points portaient selon lui sur le déminage de la région et les droits de l'Homme. "Nous regrettons que le Maroc ait rejeté des propositions (...) visant à discuter des façons de créer le renforcement de la confiance", a déclaré Ahmed Boukhari.
Pas d’avancée depuis 7 ans ?
La mission marocaine auprès de l'ONU n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'Associated Press sur ces deux propositions, mais lors d'une conférence de presse samedi, le ministre de l'Intérieur Chakib Benmussa a critiqué le Front Polisario pour avoir maintenu "la même position qu'avant".
Ahmed Boukhari a rajouté que les discussions à Manhasset, à environ 40 kilomètres à l'est de New York, se sont apparentées à une copie conforme de la rencontre entre les deux parties en juin dernier, la première depuis sept ans.
Un référendum éxigé
A Alger, le représentant du Front et ambassadeur de la république (autoproclamée) arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Yeslem Beissat, a déclaré de son côté que son mouvement a rejeté à nouveau la "paix des braves" proposée par le Maroc, qui consiste à accorder une autonomie au Sahara Occidental sous souveraineté marocaine.
Le Front Polisario exige, pour mettre fin à ce conflit de 32 ans, que soit organisé un référendum sur l'indépendance de la région, où les Sahraouis sont désormais en infériorité numérique par rapport aux colons marocains.
"Le droit de retour à la guerre" pas exclu
Mohamed Yeslem Beissat a déclaré ne pas exclure "le droit de retour à la guerre" au cas où les négociations, dont un prochain tour est selon lui prévu en décembre dans une capitale européenne, échoueraient.
Le conflit entre le Maroc et le Polisario soutenu par l'Algérie remonte à 1975, date à laquelle le Maroc a annexé les territoires du Sahara abandonnés par l'Espagne, jusque-là puissance administrante. L'occupation marocaine avait déclenché une guerre de 16 ans.
Source: Africatime