Oui, où est donc passé le 28 Novembre ? Vous savez? Le 28 Novembre date de l'Indépendance de notre République des sables et des marigots? Si, si.... Vous n'êtes pas amnésiques au point d'avoir oublié que notre Etat Nation a vu le jour officiellement le 28 Novembre 1960.
Rappelez vous les images d'archives émouvantes, en noir et blanc avec un tout jeune Mokhtar ould Daddah qui prononce ces mots devant une salle en délire « je déclare l'Indépendance de la République Islamique de Mauritanie »...Allez...un petit effort, même si pour certains d'entre vous le noir et le blanc c'est de la préhistoire!
Bref, depuis ces premières heures du nouvel Etat il était de coutume de célébrer et de commémorer ce jour où le rêve fou de femmes et d'hommes a vu le jour, insolent pied de nez à la face du monde et pari osé et magnifique : faire de notre conglomérat de peuples, de cultures, de langues, de chefferies, de désert et marigots, un Etat viable, multicolore, multiculturel, main tendue entre l'Afrique Noire et l'Afrique du Maghreb.
Cela fait maintenant si longtemps que nous ne célébrons plus le 28 Novembre que c'est à se demander si les Nous Z'Autres n'avons pas oublié qu'elle est la date la plus importante de notre existence, passée, présente et future : sans ce 28 Novembre nous ne serions pas là aujourd'hui non?
Alors je m'attendais, avec quelques brontosaures des temps anciens, à ce que ce jour là, dans notre République Réctifiée, nos dirigeants (je dis « nos », faut sauvegarder l'apparence démocratique) reviennent enfin à la commémoration de ce jour de mémoire et d'Histoire.
Je jubilais à l'idée de revoir défiler les forces armées sur l'avenue Gamal Abdel Nasser, comme cela se faisait dans mon enfance et le tout début de mon adolescence, ce temps où votre servante a elle même défilé en tant que scout (oui, oui, j'ai été scout....), fièrement comme seuls savent être fiers des enfants lors d'un événement important. Ce temps où le Capitaine M'Breyka, Prince de nos coeurs de midinettes de l'époque, sautait avec ses hommes au dessus de notre petite capitale pas encore devenue ce monstre hydrocéphale sans gouts, sans saveurs, moche, schizophrénique....
Ce temps où les méharistes nous faisaient monter sur leurs chameaux à grands coups de rire et de plaisanteries. Ce temps où nos parents éprouvaient une fierté toute des Indépendances à aller applaudir le défilé de nos maigres forces armées.
Nous avons eu le 28 Novembre. Puis nous avons eu le 12/12. Et, maintenant, nous avons le 25 Novembre!!!
Mais qu'est ce qu'ils ont donc nos politiques à réécrire l'Histoire comme ils veulent et comme ça leur chante???? Sont-ils et militaires et historiens?
Ok. Vous me direz que le 25 Novembre est la date de la création de notre Armée nationale, le 25 Novembre 1960. Mais, à ce que je sache, l'Indépendance fut proclamée le 28 novembre non?
La création de l'armée est-elle l'Indépendance en elle-même?
Pauvre, pauvre 28 Novembre, passé aux oubliettes de l'Histoire maintes fois rectifiée de notre pays qui n'en demandait pas tant.
Que l'on fête les forces armées nationales, soit. Choisir une date, décider d'en faire la fête de l'Armée, glorifier nos soldats, entretenir le souvenir de tous ceux qui sont morts au cours des 50 dernières années, oui.... Cela aurait été bien de commencer, d'ailleurs, par un monument aux soldats morts.
Mais choisir de le faire 3 jours avant le 28 Novembre et, surtout, décider que la joyeuse démonstration de « montrage de muscles » guerriers se déroule le 25 Novembre est un crime contre l'Histoire de notre pays.
Qu'et ce qu'ils ont donc les militaires pour ne pas savoir compter? Et décider que notre pays se doit de glorifier son armée, cette armée qui a donné au pays et aux Nous Z'Autres tant de présidents! Je comprends que, vu sous cet angle de « l'armée, première citoyenne et citoyenne première », les militaires décident d'avoir leur jour. C'est qu'ils en ont abattu du travail depuis 1978 et la chute du premier gouvernement civil! Cela mérite sûrement récompense et auto glorification, et médailles, et discours, et clap clap et youyous.
SI j'étais conseiller de notre Roi, ex militaire et militaire toujours (être militaire c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas), j'aurais proposé qu'il y ait, pour aller jusqu'au bout de la fiesta réctifiée, 3 jours de teuf :
• le 24 Novembre : Fête de la Préparation du 25 Novembre
• le 25 Novembre : Fête de l'armée, défilé et petis fours
• le 26 Novembre : Fête du débrieffing du 25 Novembre et quelques décapitations en public pour les petis couacs éventuels
Et j'aurais demandé à des spécialistes de gommer définitivement le 28 Novembre de tous les calendriers.
Bref : dans l'indifférence quasi générale, le 28 Novembre vient de connaître sa énième mort, sûrement définitive celle-ci.
Quand les derniers représentants de la génération du 28 Novembre 1960 auront disparu, il ne restera plus rien dans la mémoire collective de cette date de naissance et d'envol.
Ne nous restera que la glorification des militaires et de l'armée.
Pauvres de nous....
Rendez nous notre 28 Novembre!
Salut
Mariem mint DERWICH
Source: Kassataya
Rappelez vous les images d'archives émouvantes, en noir et blanc avec un tout jeune Mokhtar ould Daddah qui prononce ces mots devant une salle en délire « je déclare l'Indépendance de la République Islamique de Mauritanie »...Allez...un petit effort, même si pour certains d'entre vous le noir et le blanc c'est de la préhistoire!
Bref, depuis ces premières heures du nouvel Etat il était de coutume de célébrer et de commémorer ce jour où le rêve fou de femmes et d'hommes a vu le jour, insolent pied de nez à la face du monde et pari osé et magnifique : faire de notre conglomérat de peuples, de cultures, de langues, de chefferies, de désert et marigots, un Etat viable, multicolore, multiculturel, main tendue entre l'Afrique Noire et l'Afrique du Maghreb.
Cela fait maintenant si longtemps que nous ne célébrons plus le 28 Novembre que c'est à se demander si les Nous Z'Autres n'avons pas oublié qu'elle est la date la plus importante de notre existence, passée, présente et future : sans ce 28 Novembre nous ne serions pas là aujourd'hui non?
Alors je m'attendais, avec quelques brontosaures des temps anciens, à ce que ce jour là, dans notre République Réctifiée, nos dirigeants (je dis « nos », faut sauvegarder l'apparence démocratique) reviennent enfin à la commémoration de ce jour de mémoire et d'Histoire.
Je jubilais à l'idée de revoir défiler les forces armées sur l'avenue Gamal Abdel Nasser, comme cela se faisait dans mon enfance et le tout début de mon adolescence, ce temps où votre servante a elle même défilé en tant que scout (oui, oui, j'ai été scout....), fièrement comme seuls savent être fiers des enfants lors d'un événement important. Ce temps où le Capitaine M'Breyka, Prince de nos coeurs de midinettes de l'époque, sautait avec ses hommes au dessus de notre petite capitale pas encore devenue ce monstre hydrocéphale sans gouts, sans saveurs, moche, schizophrénique....
Ce temps où les méharistes nous faisaient monter sur leurs chameaux à grands coups de rire et de plaisanteries. Ce temps où nos parents éprouvaient une fierté toute des Indépendances à aller applaudir le défilé de nos maigres forces armées.
Nous avons eu le 28 Novembre. Puis nous avons eu le 12/12. Et, maintenant, nous avons le 25 Novembre!!!
Mais qu'est ce qu'ils ont donc nos politiques à réécrire l'Histoire comme ils veulent et comme ça leur chante???? Sont-ils et militaires et historiens?
Ok. Vous me direz que le 25 Novembre est la date de la création de notre Armée nationale, le 25 Novembre 1960. Mais, à ce que je sache, l'Indépendance fut proclamée le 28 novembre non?
La création de l'armée est-elle l'Indépendance en elle-même?
Pauvre, pauvre 28 Novembre, passé aux oubliettes de l'Histoire maintes fois rectifiée de notre pays qui n'en demandait pas tant.
Que l'on fête les forces armées nationales, soit. Choisir une date, décider d'en faire la fête de l'Armée, glorifier nos soldats, entretenir le souvenir de tous ceux qui sont morts au cours des 50 dernières années, oui.... Cela aurait été bien de commencer, d'ailleurs, par un monument aux soldats morts.
Mais choisir de le faire 3 jours avant le 28 Novembre et, surtout, décider que la joyeuse démonstration de « montrage de muscles » guerriers se déroule le 25 Novembre est un crime contre l'Histoire de notre pays.
Qu'et ce qu'ils ont donc les militaires pour ne pas savoir compter? Et décider que notre pays se doit de glorifier son armée, cette armée qui a donné au pays et aux Nous Z'Autres tant de présidents! Je comprends que, vu sous cet angle de « l'armée, première citoyenne et citoyenne première », les militaires décident d'avoir leur jour. C'est qu'ils en ont abattu du travail depuis 1978 et la chute du premier gouvernement civil! Cela mérite sûrement récompense et auto glorification, et médailles, et discours, et clap clap et youyous.
SI j'étais conseiller de notre Roi, ex militaire et militaire toujours (être militaire c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas), j'aurais proposé qu'il y ait, pour aller jusqu'au bout de la fiesta réctifiée, 3 jours de teuf :
• le 24 Novembre : Fête de la Préparation du 25 Novembre
• le 25 Novembre : Fête de l'armée, défilé et petis fours
• le 26 Novembre : Fête du débrieffing du 25 Novembre et quelques décapitations en public pour les petis couacs éventuels
Et j'aurais demandé à des spécialistes de gommer définitivement le 28 Novembre de tous les calendriers.
Bref : dans l'indifférence quasi générale, le 28 Novembre vient de connaître sa énième mort, sûrement définitive celle-ci.
Quand les derniers représentants de la génération du 28 Novembre 1960 auront disparu, il ne restera plus rien dans la mémoire collective de cette date de naissance et d'envol.
Ne nous restera que la glorification des militaires et de l'armée.
Pauvres de nous....
Rendez nous notre 28 Novembre!
Salut
Mariem mint DERWICH
Source: Kassataya