Kassataya (radio), dont je fais partie, n'a pas obtenu son autorisation d'émettre. Contre toute attente et contre toute logique.
Contre toute honnêteté de la part de la Hapa et des autorités qui ont préféré porter leur choix vers soit des « inconnus », soit vers des médias qui préparent depuis fort longtemps et à grands coups de millions ( millions dont on peut s'interroger sur les sources), leur entrée dans la libéralisation.
Et la Hapa a fait du très politiquement officiel et correct : le paysage médiatique se doit d'être arabe et arabisant. Foin d'une radio qui a choisi le français comme élément de compréhension mutuelle entre les différentes communautés, tout en laissant une grande part aux langues nationales et à l'arabe.
Pourtant nous avions fais les choses de façon professionnelle, déposant un dossier « béton », monté par un cabinet d'expertise reconnu pour son professionnalisme.
Mais peut-être n'avons nous pas rencontré les bonnes personnes. Peut-être avons nous eu tort de ne pas nous transformer en courtisans afin d'aller caresser dans le bon sens du poil les gens qui « peuvent ».
Peut-être avons nous eu tort de vouloir à tous prix conserver notre indépendance et ne pas aller quémander l'argent de tel ou tel parti politique.
Peut-être aurions nous du faire les « peshmergas », encensant les forts du moment, dansant au gré des girouettes de tous nos cynismes.
Peut-être aurions-nous du chanter les louanges du régime en place.
Peut-être aurions nous du aller chercher des financements de pays étrangers...
Peut-être, peut être....
Mais nous ne l'avons pas fais.
Et c'est pour cela que Kassataya a gagné.
Nous émettons depuis 3 ans via le net. Sans argent, sans financement aucun.
Juste à la bonne volonté des animateurs et journalistes et accrochés au rêve « Liberté d'expression ».
Quand l'arlésienne « libéralisation des ondes » s'est précisée, nous avons construit notre dossier, confiants en la volonté du régime de démocratiser notre pays. Nous avons trouvé les financements, privés. Nous avons tout fait dans le respect du cahier des charges, même si celui ci pouvait parfois paraître « obscur » et compliqué.
Nous avons déposé dans les temps.
Et voilà que le régime, via la Hapa, vient de nous mettre sur la touche.
Par delà l'immense déception que ce refus a provoqué à Kassataya, par delà la colère, les interrogations, la tristesse, je considère que nous avons gagné.
Gagné la bataille de la liberté de paroles et d'idées dans un pays où les militaires ont sclérosé les pensées et accommodé les idéaux démocratiques à leur sauce.
Gagné la bataille de l'indépendance dans un pays où il n'existe que 2 ou 3 (et là encore je suis généreuse) organes de presse réellement « indépendants » et où l'on confond droit à l'information avec médiocrité, paresse intellectuelle, peshmerguisme, pots devin, pressions, lobbying, etc....
Gagner le pari d'une Mauritanie nouvelle, non engluée dans ses communautarismes et ses exclusions.
Alors, oui, nous avons perdu une bataille mais nous n'avons pas perdu la guerre.
Kassataya est entrée dans l'histoire des médias libres mauritaniens, elle et elle seule, comme étant la première radio libre. LIBRE, non pas « libre » comme DavaTV par exemple, télé pirate qui a soutenu le candidat Aziz que tout le monde peut regarder sans que nos autorités fassent ne serait-ce que semblant d'interdire sur les ondes, mais LIBRE comme média libre.
Aujourd'hui je pense aux milliers d'auditeurs et de lecteurs de www.kassataya.com et à leur rêve confisqué.
Je pense aux amis, aux démocrates, aux hommes politiques de tous bords que nous avons reçu sur Kassataya, aux inconnus et anonymes que nous avons suivi, tous ces mauritaniens dont nous vous avons fais partager les quotidiens, les combats....
Je pense à notre Président qui nous avait accordé une interview et qui avait reconnu notre valeur, notre travail, nous laissant espérer...
Je pense à nous, journalistes de Kassataya qui, pendant que nos pseudo journalistes se complaisaient dans la stricte dénonciation, nous retroussions les manches et mettions en application nos idéaux.
Kassataya nous a fais. Elle nous a construits. Elle a été et demeurera le lieu de la liberté de parole, d'expressions et d'opinions, le lieu de toutes les Mauritanie.
Je tiens à remercier la Hapa qui, en nous refusant contre toute logique une licence, nous a rendu un hommage détourné : la reconnaissance que dans notre pays le professionnalisme fait peur, la déontologie aussi, le mot liberté, le mot indépendance, le mot honnêteté, transparence des financements,....
Nous redéposerons un dossier dès que les autorités « compétentes » et « indépendantes » rouvriront un appel d'offres.
Oui, Kassataya a gagné son pari et j'en suis fière.
Salut
Mariem Mint DERWICH
Source : lecalame.info via http://www.kassataya.com/
Contre toute honnêteté de la part de la Hapa et des autorités qui ont préféré porter leur choix vers soit des « inconnus », soit vers des médias qui préparent depuis fort longtemps et à grands coups de millions ( millions dont on peut s'interroger sur les sources), leur entrée dans la libéralisation.
Et la Hapa a fait du très politiquement officiel et correct : le paysage médiatique se doit d'être arabe et arabisant. Foin d'une radio qui a choisi le français comme élément de compréhension mutuelle entre les différentes communautés, tout en laissant une grande part aux langues nationales et à l'arabe.
Pourtant nous avions fais les choses de façon professionnelle, déposant un dossier « béton », monté par un cabinet d'expertise reconnu pour son professionnalisme.
Mais peut-être n'avons nous pas rencontré les bonnes personnes. Peut-être avons nous eu tort de ne pas nous transformer en courtisans afin d'aller caresser dans le bon sens du poil les gens qui « peuvent ».
Peut-être avons nous eu tort de vouloir à tous prix conserver notre indépendance et ne pas aller quémander l'argent de tel ou tel parti politique.
Peut-être aurions nous du faire les « peshmergas », encensant les forts du moment, dansant au gré des girouettes de tous nos cynismes.
Peut-être aurions-nous du chanter les louanges du régime en place.
Peut-être aurions nous du aller chercher des financements de pays étrangers...
Peut-être, peut être....
Mais nous ne l'avons pas fais.
Et c'est pour cela que Kassataya a gagné.
Nous émettons depuis 3 ans via le net. Sans argent, sans financement aucun.
Juste à la bonne volonté des animateurs et journalistes et accrochés au rêve « Liberté d'expression ».
Quand l'arlésienne « libéralisation des ondes » s'est précisée, nous avons construit notre dossier, confiants en la volonté du régime de démocratiser notre pays. Nous avons trouvé les financements, privés. Nous avons tout fait dans le respect du cahier des charges, même si celui ci pouvait parfois paraître « obscur » et compliqué.
Nous avons déposé dans les temps.
Et voilà que le régime, via la Hapa, vient de nous mettre sur la touche.
Par delà l'immense déception que ce refus a provoqué à Kassataya, par delà la colère, les interrogations, la tristesse, je considère que nous avons gagné.
Gagné la bataille de la liberté de paroles et d'idées dans un pays où les militaires ont sclérosé les pensées et accommodé les idéaux démocratiques à leur sauce.
Gagné la bataille de l'indépendance dans un pays où il n'existe que 2 ou 3 (et là encore je suis généreuse) organes de presse réellement « indépendants » et où l'on confond droit à l'information avec médiocrité, paresse intellectuelle, peshmerguisme, pots devin, pressions, lobbying, etc....
Gagner le pari d'une Mauritanie nouvelle, non engluée dans ses communautarismes et ses exclusions.
Alors, oui, nous avons perdu une bataille mais nous n'avons pas perdu la guerre.
Kassataya est entrée dans l'histoire des médias libres mauritaniens, elle et elle seule, comme étant la première radio libre. LIBRE, non pas « libre » comme DavaTV par exemple, télé pirate qui a soutenu le candidat Aziz que tout le monde peut regarder sans que nos autorités fassent ne serait-ce que semblant d'interdire sur les ondes, mais LIBRE comme média libre.
Aujourd'hui je pense aux milliers d'auditeurs et de lecteurs de www.kassataya.com et à leur rêve confisqué.
Je pense aux amis, aux démocrates, aux hommes politiques de tous bords que nous avons reçu sur Kassataya, aux inconnus et anonymes que nous avons suivi, tous ces mauritaniens dont nous vous avons fais partager les quotidiens, les combats....
Je pense à notre Président qui nous avait accordé une interview et qui avait reconnu notre valeur, notre travail, nous laissant espérer...
Je pense à nous, journalistes de Kassataya qui, pendant que nos pseudo journalistes se complaisaient dans la stricte dénonciation, nous retroussions les manches et mettions en application nos idéaux.
Kassataya nous a fais. Elle nous a construits. Elle a été et demeurera le lieu de la liberté de parole, d'expressions et d'opinions, le lieu de toutes les Mauritanie.
Je tiens à remercier la Hapa qui, en nous refusant contre toute logique une licence, nous a rendu un hommage détourné : la reconnaissance que dans notre pays le professionnalisme fait peur, la déontologie aussi, le mot liberté, le mot indépendance, le mot honnêteté, transparence des financements,....
Nous redéposerons un dossier dès que les autorités « compétentes » et « indépendantes » rouvriront un appel d'offres.
Oui, Kassataya a gagné son pari et j'en suis fière.
Salut
Mariem Mint DERWICH
Source : lecalame.info via http://www.kassataya.com/