L’assassinat de l’opposant tunisien Chokri Belaïd pose la question du sens de l’alternance démocratique dans des pays où le règne de la dictature avait instauré un climat de terreur. Il y a comme une impossibilité structurelle et institutionnelle à sortir de l’engrenage de la violence. Si ce n’est pas l’extrémisme religieux, c’est le sectarisme idéologique ou politique qui autorise le crime politique. Il faut dire que cette violence politique est le fait de l’obscurantisme qui nourrit des impasses qui se transforment en politique de la désespérance. Politique incapable de mettre en avant le respect de la vie et de la dignité humaine.
Maître Chokri Benlaïd avait contribué à la chute de l’ancien dictateur. Son assassinat est une mise en garde au peuple tunisien qui a payé de son sang pour l’avènement d’une autre forme de gouvernance. La cruauté et la lâcheté de l’assassinat de l’opposant tunisien sont révélatrices de l’incapacité de la gouvernance actuelle à redonner de l’espoir au peuple tunisien. Après les années sombres de la tyrannie de Ben Ali, les tunisiens attendaient de leurs dirigeants, qu’elle que soit l’idéologie au pouvoir, une nouvelle donne, celle de l’espoir et de la remobilisation des forces vives, les jeunes, les femmes, les étudiants, les travailleurs, toutes les composantes de la société pour engager la bataille de la démocratie, de la prospérité et du bien-être. Voilà que les méthodes de l’ancien régime sont mises en application, oubliant que c’est le meurtre d’un jeune tunisien qui avait provoqué la chute de Ben Ali et l’avènement du nouveau régime.
Il n’est plus possible que cette façon de gouverner, de faire la politique puisse être acceptée par l’humanité. Ce crime est une atteinte à la liberté d’opinion, une violation des droits humains et un défi à toutes les forces démocratiques et de progrès. Si la sphère du religieux, dans son fonctionnement public, ne peut donner à voir que le crime, il va falloir que les peuples redéfinissent la place de la religion dans les sociétés arabo-musulmanes qui ont du mal, au nom du religieux à s’inscrire dans la logique du raisonnable pour garantir la sécurité et le respect du vivre ensemble. Il est clair que le vivre ensemble ne peut se fonder sur l’intolérance, le terrorisme et la politique du meurtre. En Egypte, en Algérie, au Mali, en Libye, en Somalie, au Soudan, en Afghanistan, en Iran, au nom de l’extrémisme, la vie est détruite, la dignité humaine est piétinée, les droits de la personne humaine sont niés.
Des mises en scène par des techniques et des pratiques de la terreur fondées sur une négation radicale de la vie sont à l’œuvre. Une machine de guerre effroyable inhibe toute perspective d’avenir, toute possibilité de vivre en sécurité dans ces pays. Les droits des femmes ne sont pas respectés, la vie des enfants est en danger. Comment peut-on en arriver à cette volonté de négation de la vie au nom de l’idéologie politique fondée sur une violence qui n’a pour objet que la destruction ? Qui a le droit de vie et de mort ? Au nom de quoi refuser aux êtres humains, le droit le plus fondamental, celui de vivre? Quel sens peut avoir une religion, une idéologie, une politique, une philosophie, si elle ne met pas en avant la préservation de la vie ?
Il n’est plus possible d’accepter cette logique de la destruction. La vie des personnes est plus sacrée que tout. Dès lors que la vie est mise en danger, il n’est plus possible de reconnaître le sens d’une foi. S’il faut une politique du meurtre pour justifier une forme de gouvernance, le peuple doit se dresser contre cette barbarie jusqu’à la victoire totale. La seule légitimité est celle de la souveraineté du peuple, dans le sens où cette souveraineté politique se traduit par le respect de la vie, des droits des femmes, de la protection des enfants et des plus vulnérables. Aucune société, sous quelle que forme que ce soit, ne doit accepter la destruction de la vie par l’intolérance, le sectarisme et l’extrémisme. Nul ne peut confisquer le droit à la vie. La démocratie est le seul régime porteur de sens pour un vivre ensemble humain et civilisé. Aucune politique, aucune morale, aucune religion ne peut déroger à cette exigence éthique et démocratique du respect de la vie. Il faut barrer la route à l’extrémisme et à la politique du meurtre. Les contradictions et les divergences politiques et idéologiques doivent se régler par la force du consensus majoritaire.
Seul ce consensus réfléchi, fruit de la discussion publique doit fonder et réguler le vivre ensemble. Une politique du meurtre est de fait disqualifiée et n’a plus de légitimité. Au sortir de la dictature de Ben Ali, le peuple tunisien a besoin d’une politique de la vie et de l’espoir et non d’une politique du meurtre et du désespoir.
Non à la barbarie et à l’extrémisme !
Hamdou Rabby SY
Philosophe et militant des droits de l’Homme
Paris le 8 février 13
avomm.com
Maître Chokri Benlaïd avait contribué à la chute de l’ancien dictateur. Son assassinat est une mise en garde au peuple tunisien qui a payé de son sang pour l’avènement d’une autre forme de gouvernance. La cruauté et la lâcheté de l’assassinat de l’opposant tunisien sont révélatrices de l’incapacité de la gouvernance actuelle à redonner de l’espoir au peuple tunisien. Après les années sombres de la tyrannie de Ben Ali, les tunisiens attendaient de leurs dirigeants, qu’elle que soit l’idéologie au pouvoir, une nouvelle donne, celle de l’espoir et de la remobilisation des forces vives, les jeunes, les femmes, les étudiants, les travailleurs, toutes les composantes de la société pour engager la bataille de la démocratie, de la prospérité et du bien-être. Voilà que les méthodes de l’ancien régime sont mises en application, oubliant que c’est le meurtre d’un jeune tunisien qui avait provoqué la chute de Ben Ali et l’avènement du nouveau régime.
Il n’est plus possible que cette façon de gouverner, de faire la politique puisse être acceptée par l’humanité. Ce crime est une atteinte à la liberté d’opinion, une violation des droits humains et un défi à toutes les forces démocratiques et de progrès. Si la sphère du religieux, dans son fonctionnement public, ne peut donner à voir que le crime, il va falloir que les peuples redéfinissent la place de la religion dans les sociétés arabo-musulmanes qui ont du mal, au nom du religieux à s’inscrire dans la logique du raisonnable pour garantir la sécurité et le respect du vivre ensemble. Il est clair que le vivre ensemble ne peut se fonder sur l’intolérance, le terrorisme et la politique du meurtre. En Egypte, en Algérie, au Mali, en Libye, en Somalie, au Soudan, en Afghanistan, en Iran, au nom de l’extrémisme, la vie est détruite, la dignité humaine est piétinée, les droits de la personne humaine sont niés.
Des mises en scène par des techniques et des pratiques de la terreur fondées sur une négation radicale de la vie sont à l’œuvre. Une machine de guerre effroyable inhibe toute perspective d’avenir, toute possibilité de vivre en sécurité dans ces pays. Les droits des femmes ne sont pas respectés, la vie des enfants est en danger. Comment peut-on en arriver à cette volonté de négation de la vie au nom de l’idéologie politique fondée sur une violence qui n’a pour objet que la destruction ? Qui a le droit de vie et de mort ? Au nom de quoi refuser aux êtres humains, le droit le plus fondamental, celui de vivre? Quel sens peut avoir une religion, une idéologie, une politique, une philosophie, si elle ne met pas en avant la préservation de la vie ?
Il n’est plus possible d’accepter cette logique de la destruction. La vie des personnes est plus sacrée que tout. Dès lors que la vie est mise en danger, il n’est plus possible de reconnaître le sens d’une foi. S’il faut une politique du meurtre pour justifier une forme de gouvernance, le peuple doit se dresser contre cette barbarie jusqu’à la victoire totale. La seule légitimité est celle de la souveraineté du peuple, dans le sens où cette souveraineté politique se traduit par le respect de la vie, des droits des femmes, de la protection des enfants et des plus vulnérables. Aucune société, sous quelle que forme que ce soit, ne doit accepter la destruction de la vie par l’intolérance, le sectarisme et l’extrémisme. Nul ne peut confisquer le droit à la vie. La démocratie est le seul régime porteur de sens pour un vivre ensemble humain et civilisé. Aucune politique, aucune morale, aucune religion ne peut déroger à cette exigence éthique et démocratique du respect de la vie. Il faut barrer la route à l’extrémisme et à la politique du meurtre. Les contradictions et les divergences politiques et idéologiques doivent se régler par la force du consensus majoritaire.
Seul ce consensus réfléchi, fruit de la discussion publique doit fonder et réguler le vivre ensemble. Une politique du meurtre est de fait disqualifiée et n’a plus de légitimité. Au sortir de la dictature de Ben Ali, le peuple tunisien a besoin d’une politique de la vie et de l’espoir et non d’une politique du meurtre et du désespoir.
Non à la barbarie et à l’extrémisme !
Hamdou Rabby SY
Philosophe et militant des droits de l’Homme
Paris le 8 février 13
avomm.com