A presque une semaine de l'ouverture de la campagne présidentielle, je me permets de réagir par rapport à ce qui devrait constituer l'essentiel du programme des différents candidats pour sauver la Mauritanie et la débarrasser du mal qui la gangrène depuis l'indépendance. Le véritable problème de la Mauritanie est celui de la COHABITATION.
Parlant justement de cette cohabitation, il devient logique de devoir obligatoirement aborder les conflits inter-communautaires qui ont secoué la Mauritanie et dont les victimes sont les Négro-Africains, il s'agit des événements de 1966, 1986, 1987, 1989, 1990 et 1991, je précise que je n'ai pas du tout omis la grande grogne du MEN en 1979. Les négationnistes vont sans aucun doute me taxer de vouloir réveiller les vieux démons, je dirai qu'ils n'ont jamais dormi du moment que la communauté Négro-Mauritanienne continue de subir, elle reste encore marginalisée. Si nous ne cessons de reposer ce problème épineux c'est dans le but de trouver des solutions pour aboutir à une Mauritanie unie, juste, égalitaire dans les faits et non dans la parole.
Alors quels sont les véritables problèmes des négro-Mauritaniens? et dans cette logique j'aimerais bien et en toute honnêteté préciser que le problème négro- Mauritanien est bien différent de celui des hratins, et je ne comprends pas ceux qui prétendent le contraire, je demeure convaincu qu'ils savent au fond d'eux mêmes qu'il y a une grande différence. Finalement je considère ce comportement sur lequel je ne m'attarderai pas comme une volonté de récupération.
De 1966 à 1991, seule la communauté négro-mauritanienne a été victime de multiples tentatives d'épuration, génocides planifiés par le système et exécutés par des éléments maures et hratins.
La question des langues, il s'agit du pulaar, du wolof , du soninké et du Bambara, ces langues sont marginalisées et reléguées au second plan sans parler des programmes des médias presque entièrement présentés en hassaniya, et pourtant les hratins se retrouvent bien dans ce programme pour la simple et bonne raison que la langue de communication est la leur, et ils n'en ont aucune autre. Je rajoute que dans les écoles également c'est la même langue qui est utilisée.
La question des terres, seuls les négro-mauritaniens sont victimes de spoliation à grande échelle dans la vallée, parfois ou le plus souvent ce sont les hratins qui occupent ces terres, et jusqu'à preuve du contraire aucun leader de cette communauté n'a dénoncé ces occupations injustes et dissuadé ses frères de quitter les terres du Fouta, du walo et du Guidimakha.
La question du passif humanitaire dans ses deux volets: déportations et massacres entre 1989 et 1991, là encore seuls les habitants de la vallée ont été ciblés et les mêmes hratins ont participé directement à la persécution, y a-t-il encore un leader de cette communauté qui a demandé pardon au nom de ses frères? c'est ce qui devait être la première étape avant de chercher à s'imposer comme le défenseur des négro-Africains.
Je ne saurais finir sans aborder un exemple qui va paraître banal pour certains mais qui à nos yeux exprime tout. Combien d'entre nous ont été retenus lors d'un voyage entre la vallée et la capitale Nouakchott par ce qu'ils ont omis une pièce d'identité ou parce qu'ils n'en n'ont pas? le constat est clair, ne sont visés dans de pareils cas que les négro-mauritaniens. Le turban, le boubou et le hassaniyas partagés par maures et hratins constituent à eux seuls une pièce d'identité mauritanienne, oui c'est ce qu'on nous a démontré par de pareils actes .
Dans ces conditions comment peut-on nous faire croire que les problèmes des négro-mauritaniens et ceux des hratins sont identiques? non, nous ne marchons pas dans cette sale combine.
Il est temps que nos leaders( qui ont connu Walata, Inal et autres) prennent leurs responsabilités en prenant en charge nos propres problèmes sans les confier à qui que ce soit, la lutte par procuration nous l'avons rangée dans les armoires de l'histoire ancienne, "jom boru loppata boru mum". Qui est mieux placé que nous pour poser les problèmes que nous avons vécus nous mêmes? Chacun est libre d'inclure tous les problèmes dans son programme, mais vouloir s'approprier notre cause à des fins non connues encore, nous disons non et un non catégorique. Même parmi nous, nous seront exigeants par rapport à ceux qui doivent parler au nom de notre communauté longtemps marginalisée et exploitée.
Bass Oumar
Cincinnati-Ohio.
U.S.A
Source: Oumar BASS
Parlant justement de cette cohabitation, il devient logique de devoir obligatoirement aborder les conflits inter-communautaires qui ont secoué la Mauritanie et dont les victimes sont les Négro-Africains, il s'agit des événements de 1966, 1986, 1987, 1989, 1990 et 1991, je précise que je n'ai pas du tout omis la grande grogne du MEN en 1979. Les négationnistes vont sans aucun doute me taxer de vouloir réveiller les vieux démons, je dirai qu'ils n'ont jamais dormi du moment que la communauté Négro-Mauritanienne continue de subir, elle reste encore marginalisée. Si nous ne cessons de reposer ce problème épineux c'est dans le but de trouver des solutions pour aboutir à une Mauritanie unie, juste, égalitaire dans les faits et non dans la parole.
Alors quels sont les véritables problèmes des négro-Mauritaniens? et dans cette logique j'aimerais bien et en toute honnêteté préciser que le problème négro- Mauritanien est bien différent de celui des hratins, et je ne comprends pas ceux qui prétendent le contraire, je demeure convaincu qu'ils savent au fond d'eux mêmes qu'il y a une grande différence. Finalement je considère ce comportement sur lequel je ne m'attarderai pas comme une volonté de récupération.
De 1966 à 1991, seule la communauté négro-mauritanienne a été victime de multiples tentatives d'épuration, génocides planifiés par le système et exécutés par des éléments maures et hratins.
La question des langues, il s'agit du pulaar, du wolof , du soninké et du Bambara, ces langues sont marginalisées et reléguées au second plan sans parler des programmes des médias presque entièrement présentés en hassaniya, et pourtant les hratins se retrouvent bien dans ce programme pour la simple et bonne raison que la langue de communication est la leur, et ils n'en ont aucune autre. Je rajoute que dans les écoles également c'est la même langue qui est utilisée.
La question des terres, seuls les négro-mauritaniens sont victimes de spoliation à grande échelle dans la vallée, parfois ou le plus souvent ce sont les hratins qui occupent ces terres, et jusqu'à preuve du contraire aucun leader de cette communauté n'a dénoncé ces occupations injustes et dissuadé ses frères de quitter les terres du Fouta, du walo et du Guidimakha.
La question du passif humanitaire dans ses deux volets: déportations et massacres entre 1989 et 1991, là encore seuls les habitants de la vallée ont été ciblés et les mêmes hratins ont participé directement à la persécution, y a-t-il encore un leader de cette communauté qui a demandé pardon au nom de ses frères? c'est ce qui devait être la première étape avant de chercher à s'imposer comme le défenseur des négro-Africains.
Je ne saurais finir sans aborder un exemple qui va paraître banal pour certains mais qui à nos yeux exprime tout. Combien d'entre nous ont été retenus lors d'un voyage entre la vallée et la capitale Nouakchott par ce qu'ils ont omis une pièce d'identité ou parce qu'ils n'en n'ont pas? le constat est clair, ne sont visés dans de pareils cas que les négro-mauritaniens. Le turban, le boubou et le hassaniyas partagés par maures et hratins constituent à eux seuls une pièce d'identité mauritanienne, oui c'est ce qu'on nous a démontré par de pareils actes .
Dans ces conditions comment peut-on nous faire croire que les problèmes des négro-mauritaniens et ceux des hratins sont identiques? non, nous ne marchons pas dans cette sale combine.
Il est temps que nos leaders( qui ont connu Walata, Inal et autres) prennent leurs responsabilités en prenant en charge nos propres problèmes sans les confier à qui que ce soit, la lutte par procuration nous l'avons rangée dans les armoires de l'histoire ancienne, "jom boru loppata boru mum". Qui est mieux placé que nous pour poser les problèmes que nous avons vécus nous mêmes? Chacun est libre d'inclure tous les problèmes dans son programme, mais vouloir s'approprier notre cause à des fins non connues encore, nous disons non et un non catégorique. Même parmi nous, nous seront exigeants par rapport à ceux qui doivent parler au nom de notre communauté longtemps marginalisée et exploitée.
Bass Oumar
Cincinnati-Ohio.
U.S.A
Source: Oumar BASS