Les résultats complets des élections de samedi, marquées par la mort d'au moins 21 personnes, devaient être communiqués lundi, et déjà se profile la victoire du parti au pouvoir qui a toutefois échoué à enlever le très convoité État de Lagos.
Selon des résultats partiels de la commission nationale électorale (INEC) diffusés par l'agence nigériane NAN, le Parti démocratique du peuple (PDP) d'Olusegun Obasanjo l'a emporté dans 17 États sur 23 comptabilisés.
L'un des résultats les plus attendus, celui de Lagos, est tombé dimanche soir donnant la victoire au candidat de l'opposition Babatunde Raji Fashola de l'Action Congress (AC).
Selon le porte-parole de la commission électorale régionale de Lagos, Femi Akinbiyi, M. Fashola a gagné dans 19 des 20 circonscriptions de l'État, n'en laissant qu'une seule à Musiliu Obanikoro, son rival du PDP.
Aux mains de l'opposition depuis huit ans, Lagos était l'un des grands enjeux du scrutin, et le PDP qui contrôle actuellement 28 des 36 États, s'était juré de conquérir l'État, estimant que sans Lagos sa victoire ne serait pas totale. Obasanjo avait d'ailleurs mis tout son poids dans la balance.
L'élection a par ailleurs été annulée par l'INEC dans l'État d'Imo (sud) en raison de violence, tandis que le couvre-feu a été décreté dans deux autres États, Bauchi (nord-est) et Ondo (sud-ouest).
Dans ce dernier État, quatre officiels de l'INEC soupçonnés de favoriser le candidat du PDP, auraient été tués selon le quotidien The Guardian. Des milliers de jeunes en colère ont envahi les rues de la capitale Agure à l'annonce de la victoire proclamée du candidat PDP.
Des soldats et des policiers ont été déployés dans la ville qui avait été le théatre de très violents incidents en 1983 (des centaines de morts) lors d'une élection similaire.
Pressentant des troubles à l'annonce des résultats à travers le pays, la police avait interdit dimanche pour au moins quarante-huit heures toutes les manifestations dans le pays.
Dans l'État de Kebbi (nord-ouest), la proclamation des résultats a été suspendue à la suite de plaintes pour fraudes.
La mission d'observation de l'Union européenne, qui a déjà parlé d'«élements inquiétants» le jour du scrutin, devait rendre son jugement final lundi en milieu de journée.
Les observateurs de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont de leur côté jugé ces élections «relativement libres et pacifiques».
«La majorité des électeurs ont pu voter de façon tranquille et ordonnée», a déclaré le chef de la mission ouest-africaine, l'ancien président gambien Dauda Jawara, tout en relevant des incidents tels que violences dans des bureaux de vote, vols d'urnes, transport d'urnes sans aucune protection, etc...
Aucun taux de participation officiel n'a été communiqué mais selon de nombreux observateurs sur le terrain, les électeurs se sont rendus en nombre dans les bureaux de vote, et ont dû parfois attendre de longues heures l'arrivée du matériel électoral.
Le vote de samedi, qui sera suivi dans une semaine des élections présidentielle et législatives, constituait la première étape d'un processus historique pour le Nigeria: la première transition de civil à civil à la tête du pays depuis l'indépendance en 1960.
Jacques Lhuillery
Agence France-Presse
Lagos
Selon des résultats partiels de la commission nationale électorale (INEC) diffusés par l'agence nigériane NAN, le Parti démocratique du peuple (PDP) d'Olusegun Obasanjo l'a emporté dans 17 États sur 23 comptabilisés.
L'un des résultats les plus attendus, celui de Lagos, est tombé dimanche soir donnant la victoire au candidat de l'opposition Babatunde Raji Fashola de l'Action Congress (AC).
Selon le porte-parole de la commission électorale régionale de Lagos, Femi Akinbiyi, M. Fashola a gagné dans 19 des 20 circonscriptions de l'État, n'en laissant qu'une seule à Musiliu Obanikoro, son rival du PDP.
Aux mains de l'opposition depuis huit ans, Lagos était l'un des grands enjeux du scrutin, et le PDP qui contrôle actuellement 28 des 36 États, s'était juré de conquérir l'État, estimant que sans Lagos sa victoire ne serait pas totale. Obasanjo avait d'ailleurs mis tout son poids dans la balance.
L'élection a par ailleurs été annulée par l'INEC dans l'État d'Imo (sud) en raison de violence, tandis que le couvre-feu a été décreté dans deux autres États, Bauchi (nord-est) et Ondo (sud-ouest).
Dans ce dernier État, quatre officiels de l'INEC soupçonnés de favoriser le candidat du PDP, auraient été tués selon le quotidien The Guardian. Des milliers de jeunes en colère ont envahi les rues de la capitale Agure à l'annonce de la victoire proclamée du candidat PDP.
Des soldats et des policiers ont été déployés dans la ville qui avait été le théatre de très violents incidents en 1983 (des centaines de morts) lors d'une élection similaire.
Pressentant des troubles à l'annonce des résultats à travers le pays, la police avait interdit dimanche pour au moins quarante-huit heures toutes les manifestations dans le pays.
Dans l'État de Kebbi (nord-ouest), la proclamation des résultats a été suspendue à la suite de plaintes pour fraudes.
La mission d'observation de l'Union européenne, qui a déjà parlé d'«élements inquiétants» le jour du scrutin, devait rendre son jugement final lundi en milieu de journée.
Les observateurs de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont de leur côté jugé ces élections «relativement libres et pacifiques».
«La majorité des électeurs ont pu voter de façon tranquille et ordonnée», a déclaré le chef de la mission ouest-africaine, l'ancien président gambien Dauda Jawara, tout en relevant des incidents tels que violences dans des bureaux de vote, vols d'urnes, transport d'urnes sans aucune protection, etc...
Aucun taux de participation officiel n'a été communiqué mais selon de nombreux observateurs sur le terrain, les électeurs se sont rendus en nombre dans les bureaux de vote, et ont dû parfois attendre de longues heures l'arrivée du matériel électoral.
Le vote de samedi, qui sera suivi dans une semaine des élections présidentielle et législatives, constituait la première étape d'un processus historique pour le Nigeria: la première transition de civil à civil à la tête du pays depuis l'indépendance en 1960.
Jacques Lhuillery
Agence France-Presse
Lagos