La police tchadienne a arrêté jeudi dans l'est du Tchad neuf Français, accusés d'avoir "enlevé" une centaine d'enfants originaires de ce pays et du Darfour, région soudanaise frontalière en proie à une guerre civile, pour les faire "accueillir" en France moyennant finances.
Les 103 enfants, "enlevés" à la frontière tchado-soudanaise et "sur le point d'être acheminés à Paris", sous prétexte d'évacuation sanitaire, ont été récupérés jeudi matin par la police d'Abéché avant leur embarquement, a rapporté la radio publique tchadienne.
Le secrétaire d'Etat tchadien à l'Intérieur Abderamane Djasnabaille a affirmé jeudi soir à l'AFP que les neuf Français étaient soupçonnés de "trafic d'enfants" et qu'ils avaient été placés en garde à vue à Abéché, la principale ville de l'est du Tchad. Ils ont été "remis" au procureur d'Abéché "pour faire toute la lumière sur cette affaire", a déclaré à l'AFP son collègue de l'Intérieur Ahmat Mahamat Bachir.
La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme, Rama Yade, a estimé que l'enlèvement d'une centaine d'enfants originaires du Darfour par l'association L'Arche de Zoé était "illégal et irresponsable", dans un entretien à Aujourd'hui en France/Le Parisien de vendredi.
"Les enlever comme cela est - de mon point de vue - illégal et irresponsable", a déclaré Rama Yade, précisant que "dès le 22 juillet, toutes les ONG travaillant au Darfour que j'avais réunies ont été unanimes pour condamner cette opération".
Selon la secrétaire d'Etat française, "on ne sait rien des conditions de regroupement de ces enfants. On ne connait rien de leurs origines, de leur nationalité et de la réalité de leur situation familiale et communautaire".
Rappelant qu'elle avait saisi la justice jeudi matin pour "déterminer toutes les responsabilités de cette opération", Rama Yade a indiqué que "les responsables de cette association devront rendre des comptes".
Auparavant, le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé "avec fermeté" l'opération. "Nous dénonçons avec fermeté les conditions dans lesquelles cette opération semble avoir été organisée", a déclaré le ministère dans un communiqué.
"Une enquête pénale est actuellement en cours au Tribunal de grande instance de Paris pour faire la lumière sur ce dossier", avait ajouté le Quai d'Orsay.
La police tchadienne a empêché l'avion de quitter Abéché et les enfants ont été confiés à un centre social de la ville, sous la protection des autorités locales.
L'apparteil avion était attendu à l'aéroport de Reims-Vatry, à quelque 160 km à l'est de Paris, où une cinquantaine de familles d'accueil étaient rassemblées jeudi en fin d'après-midi.
Parmi les Français arrêtés figurent huit membres de Arche de Zoé, Ong française à l'origine de l'opération baptisée "Children Rescue". Cette petite association avait annoncé en juin une opération controversée d'évacuation de 1.000 enfants du Darfour, "pour les sauver d'une mort certaine" et les faire accueillir par des familles françaises.
Le président de l'Ong, Eric Breteau, qui fait partie des personnes arrêtées, a affirmé que les 103 enfants devaient faire l'objet d'une "évacuation sanitaire en direction de Paris", a rapporté la radio tchadienne.
Mais, selon la radio, "ces enfants ne sont pas du tout malades, ils (les responsables de l'Ong) ont bandé leur tête et pieds pour donner l'impression que ces enfants sont malades".
La neuvième personne arrêtée est un journaliste de l'agence Capa, Marc Garmirian, a annoncé son agence dans un communiqué.
Des membres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sont allés voir les enfants dans le centre social. "Les enfants ont eu peur, sont très choqués, mais ont l'air en bonne santé", a affirmé une porte-parole du HCR au Tchad, Annette Rehrl, soulignant qu'ils avaient besoin "d'eau, de lait, de nourriture".
Selon elle, ces enfants sont âgés de un à neuf ans, mais la majorité ont entre quatre et cinq ans. "Demain, avec l'Unicef, nous allons vérifier d'où ils viennent et comment ils sont arrivés là", a-t-elle expliqué.
Les enfants venaient "très probablement" en majorité du Darfour, et "sans doute aussi du Tchad", où sont installés de nombreux camps de réfugiés originaires de cette région soudanaise, a précisé une source diplomatique à Paris.
Selon cette même source, quelque 300 familles, principalement françaises, ont versé entre 2.800 et 6.000 euros pour recevoir un enfant.
La radio française Europe 1, qui a révélé l'information, a affirmé que les enfants auraient été enlevés au Soudan puis transportés au Tchad dans le cadre d'un "trafic" d'adoption.
"Il ne s'agit pas d'un trafic d'enfants. Le but de cette opération était de sauver des enfants de la mort", a déclaré à l'AFP Delphine Philibert, une mère de famille qui s'était portée volontaire pour accueillir un enfant en France.
Selon l'ONU, quelque 236.000 réfugiés du Darfour se trouvent au Tchad, tandis que 173.000 Tchadiens ont été déplacés par les violences dans l'est de leur pays.
La guerre au Darfour et ses conséquences ont fait, depuis février 2003, 200.000 morts, et ont déplacé plus de deux millions de personnes, selon des estimations généralement admises mais contestées par Khartoum.
AFP via JA
Les 103 enfants, "enlevés" à la frontière tchado-soudanaise et "sur le point d'être acheminés à Paris", sous prétexte d'évacuation sanitaire, ont été récupérés jeudi matin par la police d'Abéché avant leur embarquement, a rapporté la radio publique tchadienne.
Le secrétaire d'Etat tchadien à l'Intérieur Abderamane Djasnabaille a affirmé jeudi soir à l'AFP que les neuf Français étaient soupçonnés de "trafic d'enfants" et qu'ils avaient été placés en garde à vue à Abéché, la principale ville de l'est du Tchad. Ils ont été "remis" au procureur d'Abéché "pour faire toute la lumière sur cette affaire", a déclaré à l'AFP son collègue de l'Intérieur Ahmat Mahamat Bachir.
La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme, Rama Yade, a estimé que l'enlèvement d'une centaine d'enfants originaires du Darfour par l'association L'Arche de Zoé était "illégal et irresponsable", dans un entretien à Aujourd'hui en France/Le Parisien de vendredi.
"Les enlever comme cela est - de mon point de vue - illégal et irresponsable", a déclaré Rama Yade, précisant que "dès le 22 juillet, toutes les ONG travaillant au Darfour que j'avais réunies ont été unanimes pour condamner cette opération".
Selon la secrétaire d'Etat française, "on ne sait rien des conditions de regroupement de ces enfants. On ne connait rien de leurs origines, de leur nationalité et de la réalité de leur situation familiale et communautaire".
Rappelant qu'elle avait saisi la justice jeudi matin pour "déterminer toutes les responsabilités de cette opération", Rama Yade a indiqué que "les responsables de cette association devront rendre des comptes".
Auparavant, le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé "avec fermeté" l'opération. "Nous dénonçons avec fermeté les conditions dans lesquelles cette opération semble avoir été organisée", a déclaré le ministère dans un communiqué.
"Une enquête pénale est actuellement en cours au Tribunal de grande instance de Paris pour faire la lumière sur ce dossier", avait ajouté le Quai d'Orsay.
La police tchadienne a empêché l'avion de quitter Abéché et les enfants ont été confiés à un centre social de la ville, sous la protection des autorités locales.
L'apparteil avion était attendu à l'aéroport de Reims-Vatry, à quelque 160 km à l'est de Paris, où une cinquantaine de familles d'accueil étaient rassemblées jeudi en fin d'après-midi.
Parmi les Français arrêtés figurent huit membres de Arche de Zoé, Ong française à l'origine de l'opération baptisée "Children Rescue". Cette petite association avait annoncé en juin une opération controversée d'évacuation de 1.000 enfants du Darfour, "pour les sauver d'une mort certaine" et les faire accueillir par des familles françaises.
Le président de l'Ong, Eric Breteau, qui fait partie des personnes arrêtées, a affirmé que les 103 enfants devaient faire l'objet d'une "évacuation sanitaire en direction de Paris", a rapporté la radio tchadienne.
Mais, selon la radio, "ces enfants ne sont pas du tout malades, ils (les responsables de l'Ong) ont bandé leur tête et pieds pour donner l'impression que ces enfants sont malades".
La neuvième personne arrêtée est un journaliste de l'agence Capa, Marc Garmirian, a annoncé son agence dans un communiqué.
Des membres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sont allés voir les enfants dans le centre social. "Les enfants ont eu peur, sont très choqués, mais ont l'air en bonne santé", a affirmé une porte-parole du HCR au Tchad, Annette Rehrl, soulignant qu'ils avaient besoin "d'eau, de lait, de nourriture".
Selon elle, ces enfants sont âgés de un à neuf ans, mais la majorité ont entre quatre et cinq ans. "Demain, avec l'Unicef, nous allons vérifier d'où ils viennent et comment ils sont arrivés là", a-t-elle expliqué.
Les enfants venaient "très probablement" en majorité du Darfour, et "sans doute aussi du Tchad", où sont installés de nombreux camps de réfugiés originaires de cette région soudanaise, a précisé une source diplomatique à Paris.
Selon cette même source, quelque 300 familles, principalement françaises, ont versé entre 2.800 et 6.000 euros pour recevoir un enfant.
La radio française Europe 1, qui a révélé l'information, a affirmé que les enfants auraient été enlevés au Soudan puis transportés au Tchad dans le cadre d'un "trafic" d'adoption.
"Il ne s'agit pas d'un trafic d'enfants. Le but de cette opération était de sauver des enfants de la mort", a déclaré à l'AFP Delphine Philibert, une mère de famille qui s'était portée volontaire pour accueillir un enfant en France.
Selon l'ONU, quelque 236.000 réfugiés du Darfour se trouvent au Tchad, tandis que 173.000 Tchadiens ont été déplacés par les violences dans l'est de leur pays.
La guerre au Darfour et ses conséquences ont fait, depuis février 2003, 200.000 morts, et ont déplacé plus de deux millions de personnes, selon des estimations généralement admises mais contestées par Khartoum.
AFP via JA