NOËL : La naissance du Christ fêtée dans la joie

La fête de Noël est célébrée ce soir dans toutes les paroisses du monde. Répondant à nos questions, l’abbé Alphonse Seck, Vicaire général de l’Archidiocèse de Dakar et curé de la paroisse Saint Paul de Grand Yoff, invite les chrétiens de son pays à porter une attention particulière aux pauvres et aux enfants qui n’ont pas de moyens, ni de familles pour fêter la naissance du Christ dans la joie. Selon lui, la joie de Noël, c’est de ne laisser personne aux bords de la route et de partager avec les pauvres, la joie de la naissance du Christ.

Noël, célébré les 24 et 25 décembre, est l’une des fêtes chrétiennes qui intéresse tout le monde, chrétiens, musulmans et animistes. Est-ce que vous pouvez revenir sur l’origine et le sens de cette fête ?

La fête Noël dans sa célébration au fil du temps a pris un aspect profane pour certains puisque beaucoup de personnes en font une occasion de se retrouver en famille, entre amis, de fêter les enfants, de leur faire des cadeaux et de se faire aussi des cadeaux. Tout cela est très bien parce que c’est une manière de célébrer la convivialité, le sens de la famille, l’attention aux enfants etc. Mais, la fête de Noël, il ne faut pas l’oublier, est d’abord une fête religieuse, et pour nous chrétiens, c’est la fête de la naissance de Jésus. Jésus étant le fils de Dieu, c’est ce mystère qu’on a appelé dans le langage chrétien, le mystère de l’incarnation, c’est-à-dire, Dieu qui n’est pas homme a choisi de se faire homme et de venir parler directement aux hommes. Et ce message sera révélé par son fils qui est Jésus qui signifie Sauveur de l’humanité. C’est cela la fête de Noël. Donc c’est la naissance de Jésus et le peuple chrétien, ainsi que le monde entier qui sont invités à la joie, parce que tout simplement le monde reçoit la visite de Dieu.

Comment un chrétien doit préparer la fête de Noël ?

Déjà, tout le temps de l’Avent qui dure quatre semaines, est un temps de préparation de Noël. Le temps de l’Avent nous met un peu dans la situation du peuple d’Israël qui était toujours dans l’attente de la venue du Messie. Donc, le temps de l’Avent a pour mission de creuser en nous cette soif de recevoir le Messie. Le temps de l’Avent est un temps où la liturgie nous invite souvent à préparer le chemin du Seigneur, à aplanir les sommets, de faire de sorte que Dieu puisse passer et arriver dans notre vie et dans notre cœur. Donc préparer Noël, c’est vivre durant ce temps, avec les liens du message de l’Avent qui est un temps de préparation, de pénitence et de conversion. La conversion signifiant le retour vers Dieu, donc la décision de l’homme de retourner vers Dieu, rencontre le don de Dieu qui vient vers l’homme en Jésus-Christ. C’est là où Noël devient une rencontre entre Dieu qui vient et l’homme qui est prêt à accueillir Dieu.

Noël, c’est aussi la fête des enfants, avec tout un cérémonial consacré à leur endroit, avec une crèche qui est visible dans les églises. Que représente cette crèche pour un chrétien ?

Cette crèche de Noël est un symbole de la pauvreté. Parce qu’elle renvoie aux bergers, aux conditions dans lesquelles Jésus vient au monde. Dieu n’est pas venu naître dans un palais, il a choisi de naître dans une crèche comme un pauvre, comme un petit. Il ne faut pas que nous perdions de vue cette dimension. Noël, c’est aussi l’attention qu’on doit porter aux plus pauvres et aux plus petits ; c’est la raison pour laquelle dans des pays occidentaux comme en France, à cette occasion, il y a des associations qui, dans un but justement chrétien, attentives aux plus pauvres, organisent des réveillons pour les pauvres, ceux qui n’ont pas la possibilité de pouvoir le fêter. Ce réveillon est organisé aussi à l’endroit de toutes les personnes qui n’ont pas la chance d’avoir une famille, tous ceux qui vivent seuls et ceux qui sont abandonnés. Je trouve que c’est un geste magnifique. Noël, la naissance de Jésus dans une crèche, nous rappelle que Dieu a choisi de rejoindre les plus pauvres et il ne faut pas que ce jour-là, nous oublions les plus pauvres. C’est pourquoi, j’ai l’habitude d’inviter les chrétiens, le jour de Noël, à partager avec ceux qui sont seuls, ceux qui ne peuvent pas fêter Noël parce qu’ils n’ont pas les moyens de partager la joie de Noël. Noël, c’est de ne laisser personne sur le bord de la route. Et pour les enfants, Jésus est venu comme un enfant et dans l’évangile, il exalte et donne les enfants en imitation, en disant « celui qui n’est pas comme un petit enfant ou qui n’accueille pas un petit enfant n’est pas digne du royaume de Dieu ». Donc, je pense que cette attention qu’ont les parents pour les enfants à travers des cadeaux qui leur font, est une manière d’accueillir Jésus qui est venu un jour comme un enfant. Ici, au niveau de Saint Paul de Grand Yoff, le 27 décembre, comme tous les ans, on organise un Noël des enfants parce que justement beaucoup d’enfants dans un quartier populaire et pauvre comme le nôtre, n’ont pas souvent l’occasion de pouvoir fêter et c’est une occasion qui leur est offerte.



Auteur: Eugène Kaly

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