Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi poids lourd parmi les dirigeants africains, à la tête depuis deux décennies d'une puissance majeure sur le continent, est décédé à l'hôpital dans la nuit de lundi à mardi à l'âge de 57 ans à Bruxelles.
Son corps, rapatrié par avion, est arrivé mardi soir à Addis Abeba, où l'attendait, outre des responsables politiques, militaires, religieux et diplomatiques, une foule de plusieurs milliers de personnes. Le cerceuil, recouvert du drapeau éthiopien, a été porté vers un corbillard au son d'une fanfare militaire, avant de quitter l'aéroport.
De nombreux dirigeants mondiaux ont salué mardi son rôle stratégique en Afrique, plusieurs ONG dénonçant toutefois un héritage répressif en matière de droits de l'homme.
Le vice-Premier ministre Hailemariam Desalegn, 47 ans, qui va assurer l'intérim du pouvoir dans ce pays dont Meles avait fait au fil des ans un allié-clé des Etats-Unis contre l'extrémisme islamiste dans l'instable Corne de l'Afrique, était présent à l'aéroport pour accueillir la dépouille.
"Le Premier ministre Meles Zenawi est décédé hier soir aux environs de minuit," à l'étranger, a annoncé mardi matin à l'AFP le porte-parole du gouvernement Bereket Simon. La Commission européenne a précisé qu'il était décédé à Bruxelles.
M. Meles n'avait plus été vu en public depuis juin et son état de santé faisait l'objet de nombreuses spéculations. En juillet, des sources diplomatiques avaient indiqué à l'AFP que M. Meles était hospitalisé dans un état critique dans la capitale belge.
"Il récupérait bien mais tout d'un coup il s'est passé quelque chose et il a dû être emmené d'urgence en unité de soins intensifs et ils n'ont pu le maintenir en vie," a expliqué M. Bereket, sans donner de précision sur sa maladie.
D'après le porte-parole, M. Meles se débattait avec ses problèmes de santé depuis un an, mais "ne s'est jamais considéré comme malade" et n'avait jamais cessé de travailler.
"Conformément à la Constitution éthiopienne, le vice-Premier ministre devra aller devant le Parlement et prêter serment," a-t-il expliqué, en souhaitant que le Parlement soit convoqué "le plus vite possible". "Je vous garantis que tout est stable," a assuré M. Bereket.
Ces dernières semaines, Addis Abeba s'était voulu rassurant sur l'état de santé de Meles Zenawi, mais l'incertitude régnait sur qui était effectivement aux commandes du deuxième pays le plus peuplé d'Afrique.
Deuil national, éloges et critiques
Le corps a été transporté vers le Palais national, résidence officielle du Premier ministre à Addis, où il restera jusqu'aux funérailles, selon la télévision nationale, qui diffusait en direct la procession de milliers d'Ethiopiens suivant la lente progression du corbillard dans les rues de la capitale.
La date des funérailles n'a pas été précisée. M. Bereket a indiqué seulement que le pays était en "deuil national" d'ici là.
Meles Zenawi dirigeait l'Ethiopie d'une poigne de fer depuis qu'il avait pris le pouvoir en 1991 à la tête d'une guérilla qui venait de faire tomber le dictateur Mengistu Haile Mariam.
Crédité d'avoir placé son pays sur le chemin de la croissance économique, qui reste néanmoins très inégalement répartie, cet homme austère était entré dans le club fermé des dirigeants africains en poste depuis plus de deux décennies après une victoire écrasante aux élections de 2010, au cours desquels sa coalition avait raflé 99% des voix.
Il incarnait à lui seul le pouvoir dans son pays, pouvoir largement monopolisé par des ressortissants du Tigré, sa région d'origine, et qui fait face à divers mouvements rebelles. En juillet, une source diplomatique avait souligné que sa disparition aurait de sérieuses conséquences pour la région très instable de la Corne.
"Il a su imposer son autorité à ses voisins", et il est "un pôle de stabilité entre le Soudan, l'Erythrée et la Somalie", avait expliqué cette source.
Les mandats de M. Meles ont notamment été marqués par une guerre frontalière très meurtrière avec l'Erythrée voisine entre 1998 et 2000 et deux interventions militaires en Somalie -- la première de fin 2006 à début 2009, la deuxième depuis novembre 2011 contre les insurgés islamistes shebab.
Les chefs d'Etat africains ont salué un dirigeant africain "fort" et rendu hommage à son rôle de médiateur dans diverses crises africaines, Addis Abeba accueillant le siège de l'Union africaine (UA).
Le président américain Barack Obama a exprimé son "admiration" pour la politique de lutte contre la pauvreté de M. Meles, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon saluant un "défenseur exceptionnel de la cause africaine".
Plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme ont néanmoins rappelé l'héritage répressif que laisse Meles Zenawi, envers l'opposition et la presse.
Les shebab islamistes se sont eux ouvertement réjouis de la mort de celui qui a envoyé son armée les combattre en Somalie.
Source: nouvelobs
Son corps, rapatrié par avion, est arrivé mardi soir à Addis Abeba, où l'attendait, outre des responsables politiques, militaires, religieux et diplomatiques, une foule de plusieurs milliers de personnes. Le cerceuil, recouvert du drapeau éthiopien, a été porté vers un corbillard au son d'une fanfare militaire, avant de quitter l'aéroport.
De nombreux dirigeants mondiaux ont salué mardi son rôle stratégique en Afrique, plusieurs ONG dénonçant toutefois un héritage répressif en matière de droits de l'homme.
Le vice-Premier ministre Hailemariam Desalegn, 47 ans, qui va assurer l'intérim du pouvoir dans ce pays dont Meles avait fait au fil des ans un allié-clé des Etats-Unis contre l'extrémisme islamiste dans l'instable Corne de l'Afrique, était présent à l'aéroport pour accueillir la dépouille.
"Le Premier ministre Meles Zenawi est décédé hier soir aux environs de minuit," à l'étranger, a annoncé mardi matin à l'AFP le porte-parole du gouvernement Bereket Simon. La Commission européenne a précisé qu'il était décédé à Bruxelles.
M. Meles n'avait plus été vu en public depuis juin et son état de santé faisait l'objet de nombreuses spéculations. En juillet, des sources diplomatiques avaient indiqué à l'AFP que M. Meles était hospitalisé dans un état critique dans la capitale belge.
"Il récupérait bien mais tout d'un coup il s'est passé quelque chose et il a dû être emmené d'urgence en unité de soins intensifs et ils n'ont pu le maintenir en vie," a expliqué M. Bereket, sans donner de précision sur sa maladie.
D'après le porte-parole, M. Meles se débattait avec ses problèmes de santé depuis un an, mais "ne s'est jamais considéré comme malade" et n'avait jamais cessé de travailler.
"Conformément à la Constitution éthiopienne, le vice-Premier ministre devra aller devant le Parlement et prêter serment," a-t-il expliqué, en souhaitant que le Parlement soit convoqué "le plus vite possible". "Je vous garantis que tout est stable," a assuré M. Bereket.
Ces dernières semaines, Addis Abeba s'était voulu rassurant sur l'état de santé de Meles Zenawi, mais l'incertitude régnait sur qui était effectivement aux commandes du deuxième pays le plus peuplé d'Afrique.
Deuil national, éloges et critiques
Le corps a été transporté vers le Palais national, résidence officielle du Premier ministre à Addis, où il restera jusqu'aux funérailles, selon la télévision nationale, qui diffusait en direct la procession de milliers d'Ethiopiens suivant la lente progression du corbillard dans les rues de la capitale.
La date des funérailles n'a pas été précisée. M. Bereket a indiqué seulement que le pays était en "deuil national" d'ici là.
Meles Zenawi dirigeait l'Ethiopie d'une poigne de fer depuis qu'il avait pris le pouvoir en 1991 à la tête d'une guérilla qui venait de faire tomber le dictateur Mengistu Haile Mariam.
Crédité d'avoir placé son pays sur le chemin de la croissance économique, qui reste néanmoins très inégalement répartie, cet homme austère était entré dans le club fermé des dirigeants africains en poste depuis plus de deux décennies après une victoire écrasante aux élections de 2010, au cours desquels sa coalition avait raflé 99% des voix.
Il incarnait à lui seul le pouvoir dans son pays, pouvoir largement monopolisé par des ressortissants du Tigré, sa région d'origine, et qui fait face à divers mouvements rebelles. En juillet, une source diplomatique avait souligné que sa disparition aurait de sérieuses conséquences pour la région très instable de la Corne.
"Il a su imposer son autorité à ses voisins", et il est "un pôle de stabilité entre le Soudan, l'Erythrée et la Somalie", avait expliqué cette source.
Les mandats de M. Meles ont notamment été marqués par une guerre frontalière très meurtrière avec l'Erythrée voisine entre 1998 et 2000 et deux interventions militaires en Somalie -- la première de fin 2006 à début 2009, la deuxième depuis novembre 2011 contre les insurgés islamistes shebab.
Les chefs d'Etat africains ont salué un dirigeant africain "fort" et rendu hommage à son rôle de médiateur dans diverses crises africaines, Addis Abeba accueillant le siège de l'Union africaine (UA).
Le président américain Barack Obama a exprimé son "admiration" pour la politique de lutte contre la pauvreté de M. Meles, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon saluant un "défenseur exceptionnel de la cause africaine".
Plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme ont néanmoins rappelé l'héritage répressif que laisse Meles Zenawi, envers l'opposition et la presse.
Les shebab islamistes se sont eux ouvertement réjouis de la mort de celui qui a envoyé son armée les combattre en Somalie.
Source: nouvelobs