Une des grandes maladies du Mali est la confusion entre l’univers des renseignements et celui de la prise des décisions par les gouvernants. On peut sans nul doute situer ce tournant à l’après-démocratie dans notre pays.
Il nous revient d’attester que déjà en 2009 l’alerte avait été donnée sur l’imminence d’une rébellion qui se préparait en Mauritanie. Les autorités d’alors avaient été informées et par négligence, elles n’ont pas accordé un grand crédit à ces informations. Voilà que nous sommes attaqués maintenant par les mains armées par la France de Sarkozy et la Mauritanie et vilipendés par leurs médias. Enquête !
Aguelhok- « 100 militaires mauritaniens ont combattu aux côtés du MNLA »
Samedi 11 août 2012, nous sommes dans un des nombreux marchés de Nouakchott chez un vendeur de ferrailles. Vers 16 heures, arrive un jeune homme, la trentaine bien sonnée. Il porte un colis de bronze : des douilles de cartouches d’armes de guerre. La marchandise pèse un peu plus d’une tonne. Pour la première fois, nous voyons une telle quantité de douilles. Pour satisfaire notre curiosité, nous lui posions donc la question :
-D’où vient tout çà ?
-Des champs d’entraînements. Nous nous ne sommes pas comme les militaires maliens. A l’entraînement, il nous arrive de tirer jusqu’à nous crisper les doigts.
-Sur quoi vous basez-vous pour juger la capacité des militaires maliens ?
-J’étais à Aguelhok.
Après son départ, le vendeur de ferrailles nous apprend que notre interlocuteur est un soldat de l’armée mauritanienne. Intrigués, nous nous sommes alors mis à chercher dans nos récents souvenirs de la rébellion pour tomber sur ce que nous cherchions.
L’embuscade tendue par le MNLA au convoi de renforts maliens en provenance de Gao à destination d’Aguelhok, le 20 janvier 2012, à 15 Km de la ville aurait duré de dix heures le matin, jusqu’au début de l’après-midi. Bilan : 101 soldats assassinés, 65 prisonniers, 2 hélicoptères, 40 véhicules 4X4 Pick-up, 5 engins blindés, des camions de transport de troupes détruits (Source MNLA)
C’est à Aguelhok que l’attaque a été la plus violente et les pertes militaires effroyables. Ces combats ont été menés par Iyad ag Ghali et Cheick Houssa pour le MNLA avec l’appui d’AQMI. Un charnier sera découvert lors de l’arrivée de l’armée malienne à Aguelhok. C’est après cette aventure sanglante qu’Iyad ag Ghali va créer formellement son mouvement islamique dur, ce que n’approuveront pas le MNLA et ses soutiens étrangers : la France de Sarkozy et la Mauritanie.
Nos souvenirs sont assez édifiants, cependant nous voulons en savoir davantage. C’est ainsi que nous avons fait sonder un officier de l’armée mauritanienne par un ami commun. Le gradé mauritanien affirme que cent soldats de son armée étaient engagés aux côtés du MNLA à Aguelhok.
La Mauritanie chargée de déstabiliser le Mali
Lors de nos recoupements, dans les milieux diplomatiques, nous apprenons qu’effectivement il y avait des mauritaniens à Aguelhok, mais nos sources ne confirment pas toutefois le nombre 100. Un diplomate d’un pays ami du Mali nous dira qu’après Wagadou, l’armée mauritanienne n’a jamais quitté le sol malien où elle avait installé une base avancée.
Avant de donner l’indépendance au Mali, la France proposait la création d’une Organisation des Communautés des États Riverains du Sahara (OCRS), préfiguration de l’État de l’Azawad. Depuis, au gré de ses relations avec le Mali, la France a régulièrement tenté de déstabiliser notre pays (1963, 1990, 2006, 2012). A partir de 96, la Mauritanie et le Burkina Faso sont mis en contribution par Paris pour aider les forces rebelles maliennes armées et financées par la France.
Ainsi, d’après des informations bien recoupées, en 1994, le Directeur de la Société Nationale d’Exploitation Minière de Mauritanie a remis deux milliards d’Ouguiya (monnaie mauritanienne) aux rebelles maliens dans le camp militaire à Zouerate. L’argent provenait de l’Ambassade de France à Nouakchott.
En 2009, le chef d’état-major particulier du président Mohamed Ould Abdoul Aziz et l’ambassadeur de la France ont assisté à des scènes d’entraînements des éléments touaregs dans le camp toujours de Zouerate.
En son temps, l’ancien président du Mali, Amadou Toumani Touré, en avait été informé. De sources proches d’ATT, nous avons eu confirmation. Selon des informations concordantes, des touaregs en tenues militaires ont été aperçus dans plusieurs camps mauritaniens, notamment à Zouerate et Ayoune. Un informateur nous dira que face à l’inertie des gouvernants d’alors, il s’est vu contraint de filer les informations à Oumar Mariko, qui, à ses yeux, est le seul homme politique qui adore le Mali.
« Bédouinisation » de l’économie malienne !
De nos enquêtes, il ressort qu’il y a une politique bédouine pour permettre aux populations blanches de contrôler l’économie malienne. Après la signature du Pacte National, sous la pression de la France, les deux présidents du Mali, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, sont contraints au respect de la paix en envoyant des valises de billets de banque aux chefs rebelles. Systématiquement, tous les projets présentés par les populations blanches sont financés par différents bailleurs européens et les ONG locales.
Une banque mauritanienne de capitaux mauritaniens s’installe au Mali dans le but express de faciliter la bédouinisation de l’économie malienne. Une compagnie pétrolière serait dans le même registre.
Une société qui a construit un tronçon routier dans la région de Kayes ne déroge pas à cette règle. Ahmed Diané Séméga avait attribué le marché (plusieurs milliards de francs CFA) de gré à gré à cette entreprise de droit mauritanien, dont ATT et certains de ses proches seraient actionnaires.
Plusieurs boutiques de vente de produits d’alimentation, qui s’ouvrent à Bamako et dans d’autres grandes villes du Mali et qui appartiennent aux communautés blanches (touaregs, maures et arabes) sont financées par les banques mauritaniennes et les marchandises importées de Mauritanie. Au même moment, cinq compagnies maliennes de transport sont bloquées au profit d’une Compagnie de Mauritaniens.
Les renseignements mauritaniens au cœur de la Sécurité malienne
Selon certaines informations de sources concordantes, les services de renseignements mauritaniens disposent d’importants relais dans l’armée malienne (éléments intégrés et arabophones). Les maîtres de trois écoles qui enseignent le programme mauritanien au Mali, émargent à la Direction de renseignements mauritaniens.
Pas seulement ! Deux journaux maliens ont eu des fonds des renseignements mauritaniens. Dans tous les pays bien gouvernés, les analystes de renseignements militaires mettent au point des « plans de campagnes médiatiques » afin de livrer des messages, de contrecarrer la propagande adverse, et d’amener la population à coopérer avec les troupes engagées. Un gradé anglais rappelle que les médias les plus divers, radio, télévision, Internet, presse écrite, affiches, tracts, etc., doivent être mobilisés dans le but de « dominer pour affaiblir » et « faire douter de la cause adverse, de la capacité de ses chefs, de leur intégrité et de leur habilité. »
Le peuple meurtri du Mali et les jeunes militaires qui voulaient renverser la vapeur à la faveur du coup d’État en prennent pour leur grade. Cependant, tout le monde sait que le drame dont vit notre pays aujourd’hui, n’est autre que les conséquences des négligences cumulées des gouvernements successifs et leurs Services de Renseignements depuis 1992. Et pour cause.
A suivre !
Par Abdoul Karim Dramé
Source: Malijet
Il nous revient d’attester que déjà en 2009 l’alerte avait été donnée sur l’imminence d’une rébellion qui se préparait en Mauritanie. Les autorités d’alors avaient été informées et par négligence, elles n’ont pas accordé un grand crédit à ces informations. Voilà que nous sommes attaqués maintenant par les mains armées par la France de Sarkozy et la Mauritanie et vilipendés par leurs médias. Enquête !
Aguelhok- « 100 militaires mauritaniens ont combattu aux côtés du MNLA »
Samedi 11 août 2012, nous sommes dans un des nombreux marchés de Nouakchott chez un vendeur de ferrailles. Vers 16 heures, arrive un jeune homme, la trentaine bien sonnée. Il porte un colis de bronze : des douilles de cartouches d’armes de guerre. La marchandise pèse un peu plus d’une tonne. Pour la première fois, nous voyons une telle quantité de douilles. Pour satisfaire notre curiosité, nous lui posions donc la question :
-D’où vient tout çà ?
-Des champs d’entraînements. Nous nous ne sommes pas comme les militaires maliens. A l’entraînement, il nous arrive de tirer jusqu’à nous crisper les doigts.
-Sur quoi vous basez-vous pour juger la capacité des militaires maliens ?
-J’étais à Aguelhok.
Après son départ, le vendeur de ferrailles nous apprend que notre interlocuteur est un soldat de l’armée mauritanienne. Intrigués, nous nous sommes alors mis à chercher dans nos récents souvenirs de la rébellion pour tomber sur ce que nous cherchions.
L’embuscade tendue par le MNLA au convoi de renforts maliens en provenance de Gao à destination d’Aguelhok, le 20 janvier 2012, à 15 Km de la ville aurait duré de dix heures le matin, jusqu’au début de l’après-midi. Bilan : 101 soldats assassinés, 65 prisonniers, 2 hélicoptères, 40 véhicules 4X4 Pick-up, 5 engins blindés, des camions de transport de troupes détruits (Source MNLA)
C’est à Aguelhok que l’attaque a été la plus violente et les pertes militaires effroyables. Ces combats ont été menés par Iyad ag Ghali et Cheick Houssa pour le MNLA avec l’appui d’AQMI. Un charnier sera découvert lors de l’arrivée de l’armée malienne à Aguelhok. C’est après cette aventure sanglante qu’Iyad ag Ghali va créer formellement son mouvement islamique dur, ce que n’approuveront pas le MNLA et ses soutiens étrangers : la France de Sarkozy et la Mauritanie.
Nos souvenirs sont assez édifiants, cependant nous voulons en savoir davantage. C’est ainsi que nous avons fait sonder un officier de l’armée mauritanienne par un ami commun. Le gradé mauritanien affirme que cent soldats de son armée étaient engagés aux côtés du MNLA à Aguelhok.
La Mauritanie chargée de déstabiliser le Mali
Lors de nos recoupements, dans les milieux diplomatiques, nous apprenons qu’effectivement il y avait des mauritaniens à Aguelhok, mais nos sources ne confirment pas toutefois le nombre 100. Un diplomate d’un pays ami du Mali nous dira qu’après Wagadou, l’armée mauritanienne n’a jamais quitté le sol malien où elle avait installé une base avancée.
Avant de donner l’indépendance au Mali, la France proposait la création d’une Organisation des Communautés des États Riverains du Sahara (OCRS), préfiguration de l’État de l’Azawad. Depuis, au gré de ses relations avec le Mali, la France a régulièrement tenté de déstabiliser notre pays (1963, 1990, 2006, 2012). A partir de 96, la Mauritanie et le Burkina Faso sont mis en contribution par Paris pour aider les forces rebelles maliennes armées et financées par la France.
Ainsi, d’après des informations bien recoupées, en 1994, le Directeur de la Société Nationale d’Exploitation Minière de Mauritanie a remis deux milliards d’Ouguiya (monnaie mauritanienne) aux rebelles maliens dans le camp militaire à Zouerate. L’argent provenait de l’Ambassade de France à Nouakchott.
En 2009, le chef d’état-major particulier du président Mohamed Ould Abdoul Aziz et l’ambassadeur de la France ont assisté à des scènes d’entraînements des éléments touaregs dans le camp toujours de Zouerate.
En son temps, l’ancien président du Mali, Amadou Toumani Touré, en avait été informé. De sources proches d’ATT, nous avons eu confirmation. Selon des informations concordantes, des touaregs en tenues militaires ont été aperçus dans plusieurs camps mauritaniens, notamment à Zouerate et Ayoune. Un informateur nous dira que face à l’inertie des gouvernants d’alors, il s’est vu contraint de filer les informations à Oumar Mariko, qui, à ses yeux, est le seul homme politique qui adore le Mali.
« Bédouinisation » de l’économie malienne !
De nos enquêtes, il ressort qu’il y a une politique bédouine pour permettre aux populations blanches de contrôler l’économie malienne. Après la signature du Pacte National, sous la pression de la France, les deux présidents du Mali, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, sont contraints au respect de la paix en envoyant des valises de billets de banque aux chefs rebelles. Systématiquement, tous les projets présentés par les populations blanches sont financés par différents bailleurs européens et les ONG locales.
Une banque mauritanienne de capitaux mauritaniens s’installe au Mali dans le but express de faciliter la bédouinisation de l’économie malienne. Une compagnie pétrolière serait dans le même registre.
Une société qui a construit un tronçon routier dans la région de Kayes ne déroge pas à cette règle. Ahmed Diané Séméga avait attribué le marché (plusieurs milliards de francs CFA) de gré à gré à cette entreprise de droit mauritanien, dont ATT et certains de ses proches seraient actionnaires.
Plusieurs boutiques de vente de produits d’alimentation, qui s’ouvrent à Bamako et dans d’autres grandes villes du Mali et qui appartiennent aux communautés blanches (touaregs, maures et arabes) sont financées par les banques mauritaniennes et les marchandises importées de Mauritanie. Au même moment, cinq compagnies maliennes de transport sont bloquées au profit d’une Compagnie de Mauritaniens.
Les renseignements mauritaniens au cœur de la Sécurité malienne
Selon certaines informations de sources concordantes, les services de renseignements mauritaniens disposent d’importants relais dans l’armée malienne (éléments intégrés et arabophones). Les maîtres de trois écoles qui enseignent le programme mauritanien au Mali, émargent à la Direction de renseignements mauritaniens.
Pas seulement ! Deux journaux maliens ont eu des fonds des renseignements mauritaniens. Dans tous les pays bien gouvernés, les analystes de renseignements militaires mettent au point des « plans de campagnes médiatiques » afin de livrer des messages, de contrecarrer la propagande adverse, et d’amener la population à coopérer avec les troupes engagées. Un gradé anglais rappelle que les médias les plus divers, radio, télévision, Internet, presse écrite, affiches, tracts, etc., doivent être mobilisés dans le but de « dominer pour affaiblir » et « faire douter de la cause adverse, de la capacité de ses chefs, de leur intégrité et de leur habilité. »
Le peuple meurtri du Mali et les jeunes militaires qui voulaient renverser la vapeur à la faveur du coup d’État en prennent pour leur grade. Cependant, tout le monde sait que le drame dont vit notre pays aujourd’hui, n’est autre que les conséquences des négligences cumulées des gouvernements successifs et leurs Services de Renseignements depuis 1992. Et pour cause.
A suivre !
Par Abdoul Karim Dramé
Source: Malijet