Mamadou Bocar Ba est toujours un homme engagé, nonobstant son passage dans les geôles sous le régime de Taya. Depuis 2008, après avoir été l’un des membres influents du mouvement vivant à l’exil au Sénégal et en France les FLAM, il est devenu le 2ème Vice-président de l’AJD/MR. De retour au bercail, le premier collaborateur d’Ibrahima Moctar SARR s’est entretenu à cœur ouvert au Rénovateur dans l’interview suivante dans laquelle il livre ses points de vue sur les questions d’actualité nationale et internationale…
Le Rénovateur Quotidien : Quelle lecture faites-vous de la situation qui prévaut aujourd’hui au Mali ?
Mamadou Bocar Bâ : Pour nous, ce qui se passe au Mali est une occupation illégale d’un pays souverain par des bandes armées. Tout le monde sait que ces gens qui se réclament de l’Islam ne sont que des brigands. En effet, ils s’adonnent au trafic de drogue, s’attaquent à des personnes pour réclamer des rançons dont une grosse partie est destinée à l’achat d’armes pour renforcer leurs pouvoirs ainsi que pour se donner les moyens d’imposer leur volonté à des Etats peu organisés et peu puissants. Par rapport à l’intervention militaire de la France dans le nord malien, elle est salutaire. Et nous la saluons, car intervenant à la demande des autorités maliennes. Si la France n’était pas intervenue aujourd’hui, les terroristes seraient actuellement sur le point d’occuper Bamako, dernière forteresse de ce pays où se concentrent depuis l’occupation des islamistes tous les pouvoirs politiques et économiques maliens. Le danger serait encore plus grand pour ce pays et pour la sous-région et même peut-être au-delà si les islamistes avaient un Etat avec tous les attributs. La position de certains Etats est incompréhensible notamment le Qatar, la Tunisie, dans une moindre mesure l’Algérie et la Mauritanie, qui ont exprimé des réserves par rapport à l’Opération Serval au Mali en demandant de privilégier la négociation. Mais comment peut-on dialoguer avec des bandits armés qui viennent occuper votre pays, humilient votre population, pillent les biens, torturent et violent des femmes et veulent vous imposer leur volonté car ils sont puissamment armés .On ne négocie pas avec ces gens-là car ils ne comprennent que le langage de la force. Mais si ces pays pensent qu’il ne faut pas s’en prendre à eux, parce que ce sont des Arabes, ils font une grande erreur, car ces gens s’ils sont puissants s’attaqueront d’abord à la Mauritanie. Car ils l’ont déjà fait, et la Mauritanie a usé d’ailleurs de son droit de poursuite à l’intérieur du Mali. Donc, je pense que la Mauritanie devrait être le fer de lance de cette lutte là pour se protéger elle-même. Il y a toutes les nationalités dans ce regroupement dont leur seul dénominateur est l’appât du gain. Tous les hommes épris de paix et de justice devaient sans aucune considération se mettre ensemble pour les combattre.
Le Rénovateur Quotidien : L’initiative politique du président Messaoud Ould Boulkheir vous parait-elle une solution raisonnable de pour sortir le pays de la crise politique ?
M.B.B : Nous pensons que l’initiative politique de Messaoud est la bienvenue, car nous sommes pratiquement dans une situation de blocage politique depuis le coup d’Etat du 6 août 2008. Nous pensons que le président de la République et les leaders de la COD devraient faire des efforts en ne privilégiant que l’intérêt supérieur de la Mauritanie pour arriver à un consensus permettant l’instauration d’un climat de paix et de sérénité, pour dépasser cette situation de crise et faire face de la meilleure façon aux menaces multiples qui assaillent notre pays dont entre autres la crise malienne . L’initiative de Messaoud serait à notre avis une solution au problème si le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait agréé la mise en place d’un Gouvernement National de Large Consensus. Mais apparemment il ne l’a pas accepté, c’est son droit mais qu’à cela ne tienne, la recherche d’un climat de concorde et de paix est plus que jamais nécessaire et des efforts doivent être faits pour qu’on y arrive. C’est à notre point de vue la seule chose qui vaille, car cela est nécessaire pour arriver à l’organisation d’élections libres, transparentes, apaisées, incontestables et incontestées.
Le Rénovateur Quotidien : En tant que seconde personnalité de l’AJD/MR, êtes-vous préparé pour les futures élections législatives et municipales ?
M.B.B : Les élections nous intéressent à plus d’un titre, car nous sommes un parti né après les dernières élections et que par conséquent nous n’avons pas d’élus. Nous nous préparons à des futures échéances électorales, mais nous ne sommes pas encore prêts, car il faut mobiliser des fonds importants pour pouvoir faire face à de telles échéances. Mais nous sommes optimistes et nous voulons que les élections soient libres et transparentes et que le maximum d’acteurs politiques y participent.
Nous estimons qu’au-delà de tout, le problème de la Mauritanie est d’abord et avant tout un problème de cohabitation. Et tant que ce problème n’est pas correctement réglé, nous ne pourrons pas faire efficacement face aux multiples défis qui nous assaillent. C’est pourquoi dans notre quête permanente de la réalisation de l’unité nationale et dans notre lutte contre l’impunité notre parti organise le 9 février prochain une marche populaire pour demander l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 protégeant tous ceux qui avaient commis des crimes sur des personnes durant les années de braises. Nous demandons que les auteurs soient connus et les responsabilités situées.
Propos recueillis par Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien
Le Rénovateur Quotidien : Quelle lecture faites-vous de la situation qui prévaut aujourd’hui au Mali ?
Mamadou Bocar Bâ : Pour nous, ce qui se passe au Mali est une occupation illégale d’un pays souverain par des bandes armées. Tout le monde sait que ces gens qui se réclament de l’Islam ne sont que des brigands. En effet, ils s’adonnent au trafic de drogue, s’attaquent à des personnes pour réclamer des rançons dont une grosse partie est destinée à l’achat d’armes pour renforcer leurs pouvoirs ainsi que pour se donner les moyens d’imposer leur volonté à des Etats peu organisés et peu puissants. Par rapport à l’intervention militaire de la France dans le nord malien, elle est salutaire. Et nous la saluons, car intervenant à la demande des autorités maliennes. Si la France n’était pas intervenue aujourd’hui, les terroristes seraient actuellement sur le point d’occuper Bamako, dernière forteresse de ce pays où se concentrent depuis l’occupation des islamistes tous les pouvoirs politiques et économiques maliens. Le danger serait encore plus grand pour ce pays et pour la sous-région et même peut-être au-delà si les islamistes avaient un Etat avec tous les attributs. La position de certains Etats est incompréhensible notamment le Qatar, la Tunisie, dans une moindre mesure l’Algérie et la Mauritanie, qui ont exprimé des réserves par rapport à l’Opération Serval au Mali en demandant de privilégier la négociation. Mais comment peut-on dialoguer avec des bandits armés qui viennent occuper votre pays, humilient votre population, pillent les biens, torturent et violent des femmes et veulent vous imposer leur volonté car ils sont puissamment armés .On ne négocie pas avec ces gens-là car ils ne comprennent que le langage de la force. Mais si ces pays pensent qu’il ne faut pas s’en prendre à eux, parce que ce sont des Arabes, ils font une grande erreur, car ces gens s’ils sont puissants s’attaqueront d’abord à la Mauritanie. Car ils l’ont déjà fait, et la Mauritanie a usé d’ailleurs de son droit de poursuite à l’intérieur du Mali. Donc, je pense que la Mauritanie devrait être le fer de lance de cette lutte là pour se protéger elle-même. Il y a toutes les nationalités dans ce regroupement dont leur seul dénominateur est l’appât du gain. Tous les hommes épris de paix et de justice devaient sans aucune considération se mettre ensemble pour les combattre.
Le Rénovateur Quotidien : L’initiative politique du président Messaoud Ould Boulkheir vous parait-elle une solution raisonnable de pour sortir le pays de la crise politique ?
M.B.B : Nous pensons que l’initiative politique de Messaoud est la bienvenue, car nous sommes pratiquement dans une situation de blocage politique depuis le coup d’Etat du 6 août 2008. Nous pensons que le président de la République et les leaders de la COD devraient faire des efforts en ne privilégiant que l’intérêt supérieur de la Mauritanie pour arriver à un consensus permettant l’instauration d’un climat de paix et de sérénité, pour dépasser cette situation de crise et faire face de la meilleure façon aux menaces multiples qui assaillent notre pays dont entre autres la crise malienne . L’initiative de Messaoud serait à notre avis une solution au problème si le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait agréé la mise en place d’un Gouvernement National de Large Consensus. Mais apparemment il ne l’a pas accepté, c’est son droit mais qu’à cela ne tienne, la recherche d’un climat de concorde et de paix est plus que jamais nécessaire et des efforts doivent être faits pour qu’on y arrive. C’est à notre point de vue la seule chose qui vaille, car cela est nécessaire pour arriver à l’organisation d’élections libres, transparentes, apaisées, incontestables et incontestées.
Le Rénovateur Quotidien : En tant que seconde personnalité de l’AJD/MR, êtes-vous préparé pour les futures élections législatives et municipales ?
M.B.B : Les élections nous intéressent à plus d’un titre, car nous sommes un parti né après les dernières élections et que par conséquent nous n’avons pas d’élus. Nous nous préparons à des futures échéances électorales, mais nous ne sommes pas encore prêts, car il faut mobiliser des fonds importants pour pouvoir faire face à de telles échéances. Mais nous sommes optimistes et nous voulons que les élections soient libres et transparentes et que le maximum d’acteurs politiques y participent.
Nous estimons qu’au-delà de tout, le problème de la Mauritanie est d’abord et avant tout un problème de cohabitation. Et tant que ce problème n’est pas correctement réglé, nous ne pourrons pas faire efficacement face aux multiples défis qui nous assaillent. C’est pourquoi dans notre quête permanente de la réalisation de l’unité nationale et dans notre lutte contre l’impunité notre parti organise le 9 février prochain une marche populaire pour demander l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 protégeant tous ceux qui avaient commis des crimes sur des personnes durant les années de braises. Nous demandons que les auteurs soient connus et les responsabilités situées.
Propos recueillis par Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien