Des centaines de femmes de la ville de Maghama ont manifesté pacifiquement ce dimanche 19 janvier 2014 vers 18 H; pour démontrer leur ras le bol devant la dégradation progressive des conditions sanitaires des femmes dans la Moughata.
Elles brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Nous voulons un médecin et des sage femmes dans 10 jours » ; ou encore :«nous revendiquons l’amélioration des conditions d’accouchement des femmes ». La procession a pris le départ au niveau du marché du poisson de la ville pour se retrouver devant la préfecture où le cortège fut reçu par le Hakem Mr Ahmedna O Mohammed Lemine qui demanda aux femmes de lui exposer leur problème.
Fati Ba une des porte paroles, énuméra les différents problèmes rencontrés par les femmes : « Le centre de santé ne dispose pas de médecin, ni de dentiste, de radiologue ou d’ophtalmologue.
La sage femme qui était là est mutée et elle n’a pas été remplacée. En ce début d’année 2014, deux femmes sont mortes en donnant la vie, cela en l’espace d’une semaine : l’une est décédée dés suite d’un accouchement où elle a perdu beaucoup de sang, et l’autre est morte lors de son évacuation à Kaédi ». Ensuite, Hadja Kébé d’ajouter : « il arrive des cas où des personnes gravement malades sont amenées au centre de santé où aucun membre du personnel soignant n’est présent.
Les populations souffrent de la précarité de la couverture médicale et de l’insuffisance du personnel soignant. D es cas d’urgence se présentent dés fois, et les parents du malade peinent à trouver la somme nécessaire au déplacement de l’ambulance ; alors une quête est organisée dans la ville.
Lorsque la somme est réunie deux à trois jours plus tard, c’est déjà trop tard ; car le malade a rendu l’âme. Nous voulons que vous (Hakem) soyez notre interprète auprès des autorités compétentes pour que l’ensemble de ces problèmes trouvent une solution durable ».
L’intervention du Hakem fut saluée par des salves d’applaudissement.Il dira : « ce matin même, je disais au Wali du Gorgol que les femmes de Maghama risquent de marcher ; vu l’état déplorable dans lequel se trouve le centre de santé. Vous venez de confirmer mon intuition ».Le hakem renchérit : « c’est votre droit de manifester pacifiquement ; manifestez quand vous voulez mais prévenez moi. Sachez que le Président de la République a donné des instructions pour le recrutement de tous les médecins et infirmiers qui étaient au chômage.
Ce n’est pas Maghama seule qui souffre de l’absence du personnel soignant en Mauritanie ; d’autres localités aussi en sont victimes. Rassurez vous, je ne ménagerai aucun effort pour que nos préoccupations trouvent des solutions adéquates ». Le 20 Juillet 2009, j’avais écrit un article qui a pour titre « Maghama :le dispensaire est malade ».Cinq ans après rien n’a changé ;et le bâtiment présentent maintenant de nombreuses fissures.
Maghama : Le dispensaire est malade
Le dispensaire de Maghama, communément appelée hôpital n’est en réalité qu’un centre de santé de type A. Il a été inauguré en mars 2003. Lorsqu’on tâte le pouls de ce centre de santé, on constate qu’il est véritablement malade. Le diagnostic montre qu’il souffre de plusieurs maux qui découlent d’une mauvaise gestion administrative et financière. Depuis l’affectation de l’ancien médecin le Dr Yacouba Tandia en janvier 2009, son remplaçant qui devrait venir de Boghé, est toujours absent. D’après nos sources il serait en formation en Tunisie.
L’insuffisance du personnel soignant y est un fait notoire. Il n’y a que deux infirmiers qui officient au centre de santé de Maghama un infirmier major et un autre médico-social qui font face à l’afflux des malades qui viennent de différentes localités du département.
En 2007, la Coopération Espagnole, dans le cadre du partenariat décentralisé avec la commune de Maghama, avait offert un appareil destiné au traitement des maladies bucco-dentaires. Mais faute d’un spécialiste en médecine dentaire, l’appareil n’a jamais été utilisé et est couvert de toiles d’araignées dans une chambre du dispensaire.
La Coopération Espagnole a également fait don à la commune de Maghama en Février 2009 de deux ambulances grâce au lobbying et au dynamisme de son maire. Toutefois elles ne sont pas encore mises à la disposition des patients par la Mairie. Le personnel de santé et la population se plaignent de l’éloignement du dispensaire de la ville.
Parmi le personnel il y en a certains (les accoucheuses) qui n’ont pas de fiche budgétaire, malgré 10ans service; elles sont restées ces 7 derniers mois sans être payées. Au niveau de la PMI qui se trouve dans l’enceinte du dispensaire, les problèmes sont plus sérieux.
La rupture de l’approvisionnement en eau par l’ANEPA, pour cause de facture de 6000um non payée depuis la fin Mai 2009, crée d’énormes problèmes d’hygiène et de santé publique. En effet les femmes accompagnatrices des patientes en instance d’accouchement, sont priées d’aller puiser de l’eau d’un puits situé à 500m du centre de santé. Une structure de santé sans eau ! C’est tout simplement Inimaginable et scandaleux.
Le hakem de la Ville et le DRASS de Kaédi sont informés de cette situation qui ne contribue guère à l’amélioration des conditions sanitaires des populations. Egalement le comportement de la sage-femme pose problème. Elle refuse catégoriquement de délivrer des certificats d’accouchement aux femmes qui n’ont pas accouché à la PMI. Cela, malgré les consultations prénatales qu’elles subissent au dispensaire.
Dans cette structure. La situation de certaines femmes est pénible ; elles viennent des villages lointains qui se trouvent entre 7km(Gourel Hairé)et 30km(Mbargou) pour des consultations prénatales à Maghama. A dos d’âne ou en charrette avec tous les risques que cela comporte pour une femme en état de grossesse.
Dés fois, il arrive qu’elles accouchent dans leur village ou en cours de route. A la lumière de ce diagnostic non exhaustif, il appartient aux autorités compétentes d’apporter les remèdes, les solutions nécessaires pour guérir l’hôpital, afin qu’il réponde aux normes standards de l’OMS(Organisation Mondiale de la Santé),pour la satisfaction des conditions sanitaires des populations du département de maghama.
Diallo Amadou
Source: Cridem
Elles brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Nous voulons un médecin et des sage femmes dans 10 jours » ; ou encore :«nous revendiquons l’amélioration des conditions d’accouchement des femmes ». La procession a pris le départ au niveau du marché du poisson de la ville pour se retrouver devant la préfecture où le cortège fut reçu par le Hakem Mr Ahmedna O Mohammed Lemine qui demanda aux femmes de lui exposer leur problème.
Fati Ba une des porte paroles, énuméra les différents problèmes rencontrés par les femmes : « Le centre de santé ne dispose pas de médecin, ni de dentiste, de radiologue ou d’ophtalmologue.
La sage femme qui était là est mutée et elle n’a pas été remplacée. En ce début d’année 2014, deux femmes sont mortes en donnant la vie, cela en l’espace d’une semaine : l’une est décédée dés suite d’un accouchement où elle a perdu beaucoup de sang, et l’autre est morte lors de son évacuation à Kaédi ». Ensuite, Hadja Kébé d’ajouter : « il arrive des cas où des personnes gravement malades sont amenées au centre de santé où aucun membre du personnel soignant n’est présent.
Les populations souffrent de la précarité de la couverture médicale et de l’insuffisance du personnel soignant. D es cas d’urgence se présentent dés fois, et les parents du malade peinent à trouver la somme nécessaire au déplacement de l’ambulance ; alors une quête est organisée dans la ville.
Lorsque la somme est réunie deux à trois jours plus tard, c’est déjà trop tard ; car le malade a rendu l’âme. Nous voulons que vous (Hakem) soyez notre interprète auprès des autorités compétentes pour que l’ensemble de ces problèmes trouvent une solution durable ».
L’intervention du Hakem fut saluée par des salves d’applaudissement.Il dira : « ce matin même, je disais au Wali du Gorgol que les femmes de Maghama risquent de marcher ; vu l’état déplorable dans lequel se trouve le centre de santé. Vous venez de confirmer mon intuition ».Le hakem renchérit : « c’est votre droit de manifester pacifiquement ; manifestez quand vous voulez mais prévenez moi. Sachez que le Président de la République a donné des instructions pour le recrutement de tous les médecins et infirmiers qui étaient au chômage.
Ce n’est pas Maghama seule qui souffre de l’absence du personnel soignant en Mauritanie ; d’autres localités aussi en sont victimes. Rassurez vous, je ne ménagerai aucun effort pour que nos préoccupations trouvent des solutions adéquates ». Le 20 Juillet 2009, j’avais écrit un article qui a pour titre « Maghama :le dispensaire est malade ».Cinq ans après rien n’a changé ;et le bâtiment présentent maintenant de nombreuses fissures.
************
Maghama : Le dispensaire est malade
Le dispensaire de Maghama, communément appelée hôpital n’est en réalité qu’un centre de santé de type A. Il a été inauguré en mars 2003. Lorsqu’on tâte le pouls de ce centre de santé, on constate qu’il est véritablement malade. Le diagnostic montre qu’il souffre de plusieurs maux qui découlent d’une mauvaise gestion administrative et financière. Depuis l’affectation de l’ancien médecin le Dr Yacouba Tandia en janvier 2009, son remplaçant qui devrait venir de Boghé, est toujours absent. D’après nos sources il serait en formation en Tunisie.
L’insuffisance du personnel soignant y est un fait notoire. Il n’y a que deux infirmiers qui officient au centre de santé de Maghama un infirmier major et un autre médico-social qui font face à l’afflux des malades qui viennent de différentes localités du département.
En 2007, la Coopération Espagnole, dans le cadre du partenariat décentralisé avec la commune de Maghama, avait offert un appareil destiné au traitement des maladies bucco-dentaires. Mais faute d’un spécialiste en médecine dentaire, l’appareil n’a jamais été utilisé et est couvert de toiles d’araignées dans une chambre du dispensaire.
La Coopération Espagnole a également fait don à la commune de Maghama en Février 2009 de deux ambulances grâce au lobbying et au dynamisme de son maire. Toutefois elles ne sont pas encore mises à la disposition des patients par la Mairie. Le personnel de santé et la population se plaignent de l’éloignement du dispensaire de la ville.
Parmi le personnel il y en a certains (les accoucheuses) qui n’ont pas de fiche budgétaire, malgré 10ans service; elles sont restées ces 7 derniers mois sans être payées. Au niveau de la PMI qui se trouve dans l’enceinte du dispensaire, les problèmes sont plus sérieux.
La rupture de l’approvisionnement en eau par l’ANEPA, pour cause de facture de 6000um non payée depuis la fin Mai 2009, crée d’énormes problèmes d’hygiène et de santé publique. En effet les femmes accompagnatrices des patientes en instance d’accouchement, sont priées d’aller puiser de l’eau d’un puits situé à 500m du centre de santé. Une structure de santé sans eau ! C’est tout simplement Inimaginable et scandaleux.
Le hakem de la Ville et le DRASS de Kaédi sont informés de cette situation qui ne contribue guère à l’amélioration des conditions sanitaires des populations. Egalement le comportement de la sage-femme pose problème. Elle refuse catégoriquement de délivrer des certificats d’accouchement aux femmes qui n’ont pas accouché à la PMI. Cela, malgré les consultations prénatales qu’elles subissent au dispensaire.
Dans cette structure. La situation de certaines femmes est pénible ; elles viennent des villages lointains qui se trouvent entre 7km(Gourel Hairé)et 30km(Mbargou) pour des consultations prénatales à Maghama. A dos d’âne ou en charrette avec tous les risques que cela comporte pour une femme en état de grossesse.
Dés fois, il arrive qu’elles accouchent dans leur village ou en cours de route. A la lumière de ce diagnostic non exhaustif, il appartient aux autorités compétentes d’apporter les remèdes, les solutions nécessaires pour guérir l’hôpital, afin qu’il réponde aux normes standards de l’OMS(Organisation Mondiale de la Santé),pour la satisfaction des conditions sanitaires des populations du département de maghama.
Diallo Amadou
Source: Cridem