"Dans tout homme il y a une des espèces animales de la création.", écrivait Victor Hugo, dans les "Misérables". Comme pour confirmer et illustrer le mot de Hugo, Edgar Faure disait qu'il était stupéfait par la mine et l'allure générale que présentait Hermann Goering, qu'il observait attentivement. C'était à Nuremberg, lors du procès du nazisme (novembre 1945-octobre 1946), auquel il assistait en tant que procureur et membre de la délégation française. Goering, écrivait-il, par l'aspect que prenait sa physionomie, et par ses mimiques, évoquait "...un type d'animal qui n'est point tenu pour le symbole de la gloire des combats ou de la majesté des cours. Pour tout dire, il me faisait penser à un énorme lapin, et je m'attendais toujours à le voir remuer la pointe de ses oreilles."
Bara Bâ, quant à lui, dans sa réplique à Maaloum, compare ce dernier à une chèvre. Traits de similitude : inconsistance, frivolité, bêlements à mauvais escients et de mauvais alois... L'image comparative, utilisée par Bara Bâ, mise en regard du texte de Maaloum, n'est sans doute pas exagérée ; contrairement aux comparaisons hâtives, impropres, voire insultantes , que fait sans sourciller Maaloum.
Comment peut-on comparer une question aussi névralgique que celle des déportés-réfugiés à des «mini poupées russes empilées les unes dans les autres.» ? Comment peut-on dire, sans la moindre gêne qu' « En Mauritanie, il y a deux forces centrifuges, deux protagonistes du chaos dont le face à face sanglant est à l'origine de cette virée de dix huit ans »... ? (Allusion aux nationalistes arabes et aux Flam et à leurs sympathisants.) Il y a des interventions politiques -- et elles sont monnaie courante aujourd'hui, actualité politique oblige -- si fortement imprégnées de distorsion de faits, de mauvaise foi et de malhonnêteté intellectuelle, que la meilleure réponse à leur opposer c'est le mutisme, l'indifférence. Même si je comprends que, face à des falsifications grossières de faits historiques et à une forme d'opportunisme, on ne puisse résister à la tentation de répondre. (N'est-ce pas ce qui est arrivé à Bara, et à moi-même qui, un instant, fus tenté de répondre à Maaloum mais m'abstins, pour finir par succomber à la tentation de mettre un petit grain de sel à la réponse de Bara.)
En effet, l'opportunisme politique, c'est aussi le «m'as-tu vu» ; c'est la stratégie de séduction politique, en direction du pouvoir en place, maquillée en initiative désintéressée prise au nom de la réconciliation et de l'unité nationale ; c'est discourir, quitte à étaler des billevesées, des contrevérités. Adieu, convictions du matin ! ont-elles réellement existé ? Le soir, plus rien ne compte que la folle envie de se faire remarquer et coopter par le Prince du moment. Pour y parvenir, tous les moyens sont bienvenus, les plus disgracieux y compris...
Quelle est l'une des espèces animales de la création qui se tapit derrière Maaloum, la chèvre comme le dit Bara, ou une autre espèce animale ? Quoi qu'il en soit, son intervention manque de profondeur, d'objectivité, de courage politique. De dignité aussi, hélas.
Boye Alassane Harouna
29 juillet 2007
Source: FLAMNET
(M)
Bara Bâ, quant à lui, dans sa réplique à Maaloum, compare ce dernier à une chèvre. Traits de similitude : inconsistance, frivolité, bêlements à mauvais escients et de mauvais alois... L'image comparative, utilisée par Bara Bâ, mise en regard du texte de Maaloum, n'est sans doute pas exagérée ; contrairement aux comparaisons hâtives, impropres, voire insultantes , que fait sans sourciller Maaloum.
Comment peut-on comparer une question aussi névralgique que celle des déportés-réfugiés à des «mini poupées russes empilées les unes dans les autres.» ? Comment peut-on dire, sans la moindre gêne qu' « En Mauritanie, il y a deux forces centrifuges, deux protagonistes du chaos dont le face à face sanglant est à l'origine de cette virée de dix huit ans »... ? (Allusion aux nationalistes arabes et aux Flam et à leurs sympathisants.) Il y a des interventions politiques -- et elles sont monnaie courante aujourd'hui, actualité politique oblige -- si fortement imprégnées de distorsion de faits, de mauvaise foi et de malhonnêteté intellectuelle, que la meilleure réponse à leur opposer c'est le mutisme, l'indifférence. Même si je comprends que, face à des falsifications grossières de faits historiques et à une forme d'opportunisme, on ne puisse résister à la tentation de répondre. (N'est-ce pas ce qui est arrivé à Bara, et à moi-même qui, un instant, fus tenté de répondre à Maaloum mais m'abstins, pour finir par succomber à la tentation de mettre un petit grain de sel à la réponse de Bara.)
En effet, l'opportunisme politique, c'est aussi le «m'as-tu vu» ; c'est la stratégie de séduction politique, en direction du pouvoir en place, maquillée en initiative désintéressée prise au nom de la réconciliation et de l'unité nationale ; c'est discourir, quitte à étaler des billevesées, des contrevérités. Adieu, convictions du matin ! ont-elles réellement existé ? Le soir, plus rien ne compte que la folle envie de se faire remarquer et coopter par le Prince du moment. Pour y parvenir, tous les moyens sont bienvenus, les plus disgracieux y compris...
Quelle est l'une des espèces animales de la création qui se tapit derrière Maaloum, la chèvre comme le dit Bara, ou une autre espèce animale ? Quoi qu'il en soit, son intervention manque de profondeur, d'objectivité, de courage politique. De dignité aussi, hélas.
Boye Alassane Harouna
29 juillet 2007
Source: FLAMNET
(M)