Mauritanie : Le nouveau président mauritanien, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, qui a été investi ce jeudi, a inscrit la restauration de l’unité nationale, la consolidation de l’Etat de droit "par l’approfondissement de la démocratie" et la lutte contre la pauvreté au rang des axes prioritaires de son mandat pour les cinq prochaines années.
En dépit du soutien de la majorité présidentielle sous le régime renversé le 3 août 2005, il a fait campagne sous le thème du changement en "douceur", particulièrement entre les deux tours de scrutin, se veut "homme de consensus" et président de tous les Mauritaniens.
Sur la question de l’unité nationale, il a promis d’organiser le retour organisé des déportés et réfugiés mauritaniens présents au Sénégal et au Mali depuis 18 ans, dans un délai allant de six mois à une année.
Le nouveau président s’est également engagé à porter "une attention particulière" aux ayants droit des militaires noirs victimes d’exécutions extra-judiciaires entre septembre 1990 et février 1991, expliquant que sa démarche consistera en une indemnisation et une demande de pardon au nom de la nation.
L’axe de restauration et de consolidation de l’unité nationale à laquelle travaillera le nouveau pouvoir concerne la lutte contre l’esclavage aboli par une loi non suivie de décret d’application depuis 26 ans. La pratique de l'esclavage est encore régulièrement dénoncée par les ONG en Mauritanie.
Soutenu entre les deux tours par le leader historique de la mouvance politiques des ex-esclaves, Messaoud Ould Boulkheir, le nouveau président s’est engagé à promulguer une nouvelle législation pour enrayer définitivement le phénomène et à mener "une politique de discrimination positive" à l’égard de ses anciennes victimes.
Une meilleure répartition des richesses nationales dans un pays de 3,1 millions d’habitants pourvu de nombreuses ressources naturelles et où l’incidence de pauvreté reste encore au-dessus de 40% va, enfin, constituer un chantier important du nouveau pouvoir, estiment les observateurs.
Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi avait recueilli 52,85% des suffrages lors du 2ème tour d’un scrutin présidentiel qualifié de "transparent et crédible" par l'ensemble des observateurs. Cette élection a mis un terme à 19 mois d'une transition militaire marquée par pas moins de cinq consultations électorales