«Ceux qui réclament les droits de leurs communautés en Mauritanie, sont taxés de sectaires et de communautaristes. Pourtant les engagements internationaux et la législation du pays prévoient bien la protection et la promotion des groupes minoritaires», a ouvertement fait savoir Malick Pallen dans un écrit sous le titre «Les wolofs : éternels exclus» parvenu à notre rédaction.Selon lui, la Mauritanie a «ratifié» en novembre 2004, le pacte international relatif aux droits civils et politiques qui impose aux Etats parties de tenir compte des aspirations des groupes minoritaires nationaux, ethniques et linguistiques et de garantir les droits des personnes leur appartenant .
Mieux, Pallen n'a pas du tout manqué de souligner que l'article 4 de la loi de 2010, abrogeant et remplaçant l'ordonnance de 2006 instituant la CNDH, définit sa mission pour promouvoir et veiller à l'harmonisation de la législation nationale avec les instruments juridiques de droits de l'homme ratifiés et combattre les pratiques qui y sont contraires». «Les wolofs ont de tout le temps contribué à l'édification d'une nation mauritanienne civilisée et dotée de réelles capacités, j'en appelle donc à la conscience du premier wolof de la République, pour se ressaisir et réparer cette injustice historique. `'Sou yoon djeexul waxousil dou jeex`' (la lutte continue ! en langue Wolof).
Même étonnement chez les leaders abolitionnistes de l'esclavage qui notent sous le titre «Zéro wolof à la CNDH «Le renouvellement des membres de l'institution `'s'est déroulé à travers les méthodes et habitudes de clientélisme et d'opacité, propres à tous les régimes ennemis et prédateurs des droits humains» tout en rappelant que la CNDH devrait être un «instrument indispensable à l'Etat de droit et de la plus haute importance. Et l'IRA de dénoncer «l'exclusion de la communauté wolof de cette nouvelle version mauritanienne de la CNDH»
Le Collectif des Wolofs sort de ses gonds
Le collectif des wolofs est sorti de ses gonds pour interpeller le président Mohamed Ould Abdel Aziz sur cette situation de marginalisation vécue par la communauté Wolof, dans son ensemble depuis l'accession de la Mauritanie à la souveraineté ; traduite par son absence quasi-totale, de toutes les instances de représentation nationale, hormis quelques rares exceptions, qui, au demeurant ne modifient en rien cet état de fait, à la différence des autres communautés.
Ce tableau de sous représentativité se lit sur tous les niveaux, Exécutif, Législatif, Judiciaire, Administratif, présidence des conseils d'administration des entreprises publiques, représentations diplomatiques, etc.
Cette tendance est telle qu'aujourd'hui, cette communauté est la grande absente de la CENI et de la CNDH. «Notre souci majeur est de voir se réaliser un creuset social et culturel de bonne convivialité pour tous les compatriotes, qui constitue une des vocations de notre pays dans sa position d'Etat-charnière entre deux mondes complémentaires» conclut le collectif.
Camara Mamady
Source : http://www.le-renovateur.com/