Avec un statut qui n’a pas bougé depuis la promulgation de la loi sur la fonction publique, avec une politique de lutte contre le chômage qui n’a d’efficace que le nom, la situation des diplômés mauritaniens n’est pas prometteuse.
Interdiction formelle de participer aux concours si vous dépassez les 30 ans. En dehors des exceptions, nous tendons, désormais, vers le sacrifice de toute une génération.
Le concours des conseillers du ministère des affaires étrangères a coupé, en ce sens, la route à des diplômés qualifiés. Leur unique faute est de ne pas faire usage, comme c’est le cas de certains, de la modification (triche) de leurs dates de naissance au moment de leur inscription au baccalauréat.
Les médecins du pays viennent, par ailleurs, de subir eux aussi les méfaits du statut de la fonction publique. Ils veulent, par tous les moyens, convaincre les élus du peuple et les membres du gouvernement pour qu’ils puissent avoir leurs chances de participer au concours d’accès à la fonction publique.
Le privé en Mauritanie n’est pas souvent réglementé et pour le moment, aucune entente, aucune possibilité d’échanges : la sourde oreille est privilégiée. Pourtant, les médecins avancent des arguments solides. Qui les écoutent ? Ils ont multiplié les contactes et les interventions sans échos.
A cet égard, «La précarité du système d’enseignement en Mauritanie où le baccalauréat constitue un barrage extrêmement difficile à franchir entraine une faiblesse annuelles des succès (le taux de réussite ne dépasse pas les 8%). Des informations signaleraient que la moyenne d’âge des étudiants admis au baccalauréat serait de 24 ans.
La majorité des médecins sont formés dans des universités francophones ou anglo-saxonnes ce qui veut dire que bon nombre d’étudiants en médecine se sont souvent heurtés aux problèmes de la langue dans le début de leur cursus. Ce qui leur fait perdre une année ou deux dans l’apprentissage de langue étrangère.
Les études de médecine couvrent en général 7 ans et compte tenu de leurs caractères spécifiques, un étudiant a besoin de 10 ans en moyenne pour achever ses études. L’âge du médecin candidat au concours serait donc de 37 ans si nous ajoutons à cela les deux ans d’attente dans l’espoir de l’engagement, si jamais il y a engagement » précisent-ils dans un récent communiqué.
Notons que la formation de chaque étudiant coûte cher pour le pays alors que l’Etat n’envisage même pas de rentabiliser son investissement dans l’éducation. Le cas des pharmaciens, chirurgiens dentistes chômeurs est frappant. Sur le papier, nous avons besoin de ces médecins pour atteindre les objectifs de millénaire. Sur le terrain nous ne faisons rien, sauf appliquer une loi parfois stupide car restrictive en oubliant de l’appliquer dans des domaines clés comme la lutte contre la fraude et la corruption.
Soulignons ainsi que dans les pays limitrophes de Maghreb arabe, l’âge de l’accès à la fonction publique n’est plus un critère objectif.
[m_barrada@yahoo.fr]mail: m_barrada@yahoo.fr
La Tribune n°378
Interdiction formelle de participer aux concours si vous dépassez les 30 ans. En dehors des exceptions, nous tendons, désormais, vers le sacrifice de toute une génération.
Le concours des conseillers du ministère des affaires étrangères a coupé, en ce sens, la route à des diplômés qualifiés. Leur unique faute est de ne pas faire usage, comme c’est le cas de certains, de la modification (triche) de leurs dates de naissance au moment de leur inscription au baccalauréat.
Les médecins du pays viennent, par ailleurs, de subir eux aussi les méfaits du statut de la fonction publique. Ils veulent, par tous les moyens, convaincre les élus du peuple et les membres du gouvernement pour qu’ils puissent avoir leurs chances de participer au concours d’accès à la fonction publique.
Le privé en Mauritanie n’est pas souvent réglementé et pour le moment, aucune entente, aucune possibilité d’échanges : la sourde oreille est privilégiée. Pourtant, les médecins avancent des arguments solides. Qui les écoutent ? Ils ont multiplié les contactes et les interventions sans échos.
A cet égard, «La précarité du système d’enseignement en Mauritanie où le baccalauréat constitue un barrage extrêmement difficile à franchir entraine une faiblesse annuelles des succès (le taux de réussite ne dépasse pas les 8%). Des informations signaleraient que la moyenne d’âge des étudiants admis au baccalauréat serait de 24 ans.
La majorité des médecins sont formés dans des universités francophones ou anglo-saxonnes ce qui veut dire que bon nombre d’étudiants en médecine se sont souvent heurtés aux problèmes de la langue dans le début de leur cursus. Ce qui leur fait perdre une année ou deux dans l’apprentissage de langue étrangère.
Les études de médecine couvrent en général 7 ans et compte tenu de leurs caractères spécifiques, un étudiant a besoin de 10 ans en moyenne pour achever ses études. L’âge du médecin candidat au concours serait donc de 37 ans si nous ajoutons à cela les deux ans d’attente dans l’espoir de l’engagement, si jamais il y a engagement » précisent-ils dans un récent communiqué.
Notons que la formation de chaque étudiant coûte cher pour le pays alors que l’Etat n’envisage même pas de rentabiliser son investissement dans l’éducation. Le cas des pharmaciens, chirurgiens dentistes chômeurs est frappant. Sur le papier, nous avons besoin de ces médecins pour atteindre les objectifs de millénaire. Sur le terrain nous ne faisons rien, sauf appliquer une loi parfois stupide car restrictive en oubliant de l’appliquer dans des domaines clés comme la lutte contre la fraude et la corruption.
Soulignons ainsi que dans les pays limitrophes de Maghreb arabe, l’âge de l’accès à la fonction publique n’est plus un critère objectif.
[m_barrada@yahoo.fr]mail: m_barrada@yahoo.fr
La Tribune n°378