Les forces de sécurité de Mauritanie étaient à la poursuite mardi de trois Mauritaniens qui ont abattu quatre touristes français et blessé un cinquième lundi avant de fuir en direction de la frontière sénégalaise, vers le sud du pays. Les trois fugitifs se sont rendus dans la ville mauritanienne frontalière de Bogué dans la nuit de lundi à mardi, ont rapporté des sources sécuritaires citant le témoignage d'un chauffeur de taxi les ayant transportés.
Des barrages ont été installés sur plusieurs postes-frontières de la zone, a ajouté cette source, qui n'exclut toutefois pas que les fugitifs aient pu traverser la frontière dans la nuit. Des responsables de la gendarmerie, de la police et du ministère de l'Intérieur sénégalais ont indiqué à l'AFP ne pas avoir été informés de ces développements. La petite localité de Bogué est située à une cinquantaine de kilomètres au sud d'Aleg (250 km à l'est de Nouakchott). C'est dans cette ville qu'a été retrouvé lundi le véhicule des trois auteurs de l'attaque armée ayant fait quatre morts parmi les touristes français à une vingtaine de kilomètres de là. Les autorités mauritaniennes privilégient pour l'instant la piste d'un acte de banditisme. Un cinquième touriste français, un septuagénaire blessé par une balle à la jambe gauche lors de l'attaque, a été transféré dans la nuit de lundi à mardi dans un hôpital de Dakar, ont indiqué des sources diplomatiques à Nouakchott et Dakar. L'ambassadeur de France à Dakar, Jean-Christophe Rufin, s'est rendu à son chevet dans la matinée. M. Rufin a précisé à l'AFP que la vie du septuagénaire n'était pas en danger et qu'il devait être rapatrié en France dès mercredi. Selon le témoignage de ce dernier reccueilli par l'ambassadeur de France, les agresseurs ont d'abord tiré sur leurs victimes avant d'exiger de l'argent au survivant. Sidi Mouloud Ould Brahim, gouverneur de la région de Brakna, où est située la zone du drame, a expliqué que les touristes avaient "quitté la route pour s'installer sous des arbres, pour pouvoir préparer leur déjeuner". "Tout d'un coup, le véhicule qui les suivait, quelqu'un est descendu, enturbanné. C'était trois personnes", a-t-il rapporté à Radio France Internationale (RFI). "Ils ont demandé l'argent, (les Français) ont répliqué qu'ils n'en (n'avaient) pas (...). (Les assaillants) ont utilisé leurs armes", a-t-il encore indiqué. Les corps des Français tués, transférés lundi à Nouakchott, devaient être transportés à Paris dans la journée de mardi. Trois Mauritaniens, deux hommes et une femme, avaient été interpellés lundi soir à Aleg dans le cadre de l'enquête lancée par la gendarmerie peu après l'attaque. La femme a été libérée mardi matin, alors que les deux hommes étaient toujours interrogés par la police, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire. Un diplomate basé à Nouakchott a précisé que ces touristes effectuaient un périple à bord de deux véhicules entre la France et le Burkina Faso. Ils étaient en route vers le Mali au moment de l'attaque. Mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères a précisé que les Français tués étaient les fils adultes du septuagénaire blessé, le frère de ce dernier et un ami de la famille. Au cours d'un entretien téléphonique lundi soir, le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi a assuré à son homologue français Nicolas Sarkozy que son pays ferait "tout pour rattraper" les auteurs de l'attaque. Les agressions à main armée sont très rares dans le centre et le sud de la Mauritanie. Les routes réputées "à risque" se situent plutôt dans le nord-est, zone désertique frontalière du Mali où circulent trafiquants et groupes touareg et islamistes. Ce drame intervient moins d'une dizaine de jours avant le départ du rallye-raid Dakar-2008, qui prévoit cette année neuf étapes en territoire mauritanien.
Source: rewmi.comb