Les Mauritaniens et l’année 2012 : Ce qu’en pense l’élite nationale

Cette année 2012, pleine de promesses mais aussi d’appréhensions, est l’occasion pour "L’Authentique " d’ouvrir ses pages aux leaders d’opinion afin de cueillir leurs analyses par rapport aux défis énormes auxquels la Mauritanie et sa population devront faire face.

Ibrahima Moctar Sarr, Président Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR)

"Je suis d’abord très préoccupé par la situation des populations à l’intérieur du pays, notamment par cette sècheresse qui menace leur existence. En ce début 2012, c’est la première pensée qui me vient à l’esprit. J’espère que les autorités nationales ont pris toutes les mesures nécessaires pour juguler les effets de ce fléau, sinon je les exhorte à le faire, particulièrement au niveau du monde rural qui semble le plus souffrir de cette situation.

Deuxièmement, je tiens à exprimer tout l’espoir que suscite pour moi le dialogue politique entre la majorité et une partie de l’opposition, mais surtout les résultats de ce dialogue que je juge très importants pour le pays s’ils sont effectivement appliqués. Je crois en effet que ce dialogue a abouti à d’importants progrès sur le plan de l’unité nationale, de la redéfinition de l’identité nationale, de la diversité culturelle, du droit à la différence et de la séparation des pouvoirs. Je crois que si ces résultats sont appliqués, cela constituerait un important progrès sur le plan démocratique en Mauritanie.Je souhaiterais que l’opposition n’ayant pas participé au dialogue, apprécie ce mécanisme à sa juste valeur et l’accompagne pour le bien du pays. Elle peut toujours combattre le régime en place et s’opposer à lui tout en pesant de tout son poids pour que les résultats obtenus au cours de ce dialogue soient appliqués à la lettre. Je ne saurais cependant taire en ce début d’année 2012, ma grande déception par rapport à l’ouverture des médias, car j’estime qu’elle n’a pas respecté la diversité culturelle. On n’a pas permis tout simplement à certaines communautés nationales de pouvoir disposer de ces instruments de communication. Sur les cinq radios privées et les deux télévisions autorisées, la communauté négro-mauritanienne n’a pas été prise en charge. Voilà les problèmes essentiels que je relève. Je souhaite que ce mouvement de renouveau et de découverte qui souffle sur le monde ne se transforme en enfer pour les populations. Il faut que les peuples bénéficient des fruits de leur révolution au lieu d’en subir les déviations. Sur le plan politique, je tiens à souligner qu’AJD/MR qui n’est représentée nulle part et ne bénéficie d’aucune subvention, ne boycottera aucun scrutin. Elle participera à toutes les élections en cherchant ses moyens électoraux, qui lui font défaut, dans la limite de ses possibilités. Sur le plan économique, il faut que l’Etat continue sa lutte contre la gabegie d’une manière résolue et en toute transparence ".


Source: Authentique