Le grand débat sur le problème Malien nous rappelle que cette question est toujours d'actualité. Les événements qui se sont produits ces derniers jours (attentats, attaques) confirment que le Mali est loin d’être stable, tout porte à croire que le conflit est loin de connaitre sa fin.
Le nœud du problème est la question Touareg même si Aqmi se présente aujourd'hui comme une épineuse équation pour le Mali et pour la sous-région. Rappelons que quelques années après l'indépendance, précisément en 1962 la première insurrection touareg a eu lieu, elle a été réprimée dans le sang. Toujours est-il qu'il fallait voir en cette révolte les prémices d'une déstabilisation du Mali avec des enjeux géopolitiques considérables pour des Etats voisins comme la Mauritanie. Agissant au nom du droit des peuples de l'Azawad à l'autodétermination, les mouvements de lutte touareg n'ont jamais renoncé à ce principe. La rébellion au début des années 1990 au Mali et au Niger respectivement dirigés à l'époque par les généraux Moussa Traoré et Ali Saibou le confirme.
Quel est l'objectif véritable des mouvements armés touareg dont le plus célèbre est le MNLA? Quels sont les enjeux pour les Etats voisins? Et quel est le grand projet tenu jusque là secret par les Touaregs et leurs soutiens ?
Les nationalistes arabes ont toujours nourri l'ambition de créer un vaste Etat arabo-berbère s'étendant du nord du Mali au Soudan. C'est une importante bande qui serait l'espace vital de ces peuples et qui regrouperait le nord Mali, une partie du Niger, le Tchad et le Soudan et qui sera en contact direct avec les limites sud du Sahara lui même rattaché au Maghreb (Afrique blanche). Ce projet était difficile à réaliser dès lors que les pays en question sont habités par d'autres populations. Il fallait donc procéder par une solution radicale, éliminer tout ce qui est noir. Ce n'est pas un hasard qu’en Mauritanie et au Soudan des génocides aient été orchestrés contre les noirs et qu'en même temps les touaregs prenaient les armes au Mali et au Niger avec l'appui de la Mauritanie, de l'Algérie et de la Libye. Combien de touareg étaient et sont encore dans la garde présidentielle en Mauritanie ?
Ce qui est important pour nous c'est démontrer la responsabilité de la Mauritanie dans la déstabilisation de ces voisins du Sud du Sahara. Pour rappel, Nouakchott a déjà soutenu les indépendantistes de Casamance par le biais de la Guinée Bissau en litige frontalier avec le Sénégal à l'époque, en fournissant armes et argent. La présence de la famille du défunt général Bissau-guinéen Ansoumane Mané (principal perturbateur à l'époque) à Nouakchott en 2001 est un secret de polichinelle.
L'arrivé du général Aziz au pouvoir marque une implication plus profonde de Nouakchott dans le problème malien. Retenons que l'armée Mauritanienne avait à plusieurs reprises mené des incursions en territoire malien au nom de la lutte contre le terrorisme musulman, ce qui était un moyen efficace de mesurer les capacités réelles de l'armée malienne. Un événement non négligeable vient précipiter les choses, la chute du guide libyen. Des unités combattantes touaregs bien formées, expérimentées et équipées d'armes modernes reviennent au Mali. Le moment était alors propice pour ceux qui ont toujours rêvé du Grand Etat de l' Azawad, et le Mali devait être le point de départ d'une vaste conquête.
Des éléments troublants ne plaident pas en faveur de Nouakchott, le régime du général ne peut en aucun cas être innocent par rapport aux accusations qui lui sont faites. Au début du conflit, des centaines de familles touaregs s'installent à Nouakchott comme "réfugiés" dans les quartiers de luxe avec femmes et enfants inscrits dans les plus grandes écoles de la capitale. Ne parlons pas de la présence indiscrète des leaders du MNLA, loin de gêner le pouvoir en place qui semble d'ailleurs s'en enorgueillir.
Pour le régime raciste, les touaregs comme les sahraouis d'ailleurs constituent une carte importante et ce pour de multiples raisons. Les intégrer constitue un gage d'un nouvel équilibre démographique en faveurs des Arabo-berbère et au détriment des noirs. Un autre aspect, l'entretien d'une milice touareg donne à la Mauritanie un moyen de pression efficace sur le Mali voisin du moment que la stabilité de ce dernier dépendra des calculs et intérêts du général baathiste.
Dans ces conditions, quelles sont les responsabilités des Etats Africains et de la France ancienne métropole toujours présente ?
La France de Sarkozy avait clairement démontré son penchant pour un Etat de l'Azawad, et le caractère indivisible des Etats souverains? Et pourtant cette même France a bien pris le soin de souligner dans sa constitution qui est la loi suprême que seul le caractère républicain de la France est immuable et que cette même République est indivisible. La France a pourtant combattu de manière énergique les séparatistes corses et basques au nom de l'indivisibilité de la République Française, alors pourquoi veut-elle que le Mali accepte la naissance de l'Etat de l'Azawad?
Quant aux Etats Africains surtout voisins du Mali, leur implication directe était la seule attitude à adopter pour étouffer toute velléité séparatiste. Le Mali pour sa part doit appliquer la logique très simple" si tu veux la paix prépare la guerre" en forgeant une armée républicaine et professionnelle et savoir user de la dissuasion.
Khar Tenguella BA
Le nœud du problème est la question Touareg même si Aqmi se présente aujourd'hui comme une épineuse équation pour le Mali et pour la sous-région. Rappelons que quelques années après l'indépendance, précisément en 1962 la première insurrection touareg a eu lieu, elle a été réprimée dans le sang. Toujours est-il qu'il fallait voir en cette révolte les prémices d'une déstabilisation du Mali avec des enjeux géopolitiques considérables pour des Etats voisins comme la Mauritanie. Agissant au nom du droit des peuples de l'Azawad à l'autodétermination, les mouvements de lutte touareg n'ont jamais renoncé à ce principe. La rébellion au début des années 1990 au Mali et au Niger respectivement dirigés à l'époque par les généraux Moussa Traoré et Ali Saibou le confirme.
Quel est l'objectif véritable des mouvements armés touareg dont le plus célèbre est le MNLA? Quels sont les enjeux pour les Etats voisins? Et quel est le grand projet tenu jusque là secret par les Touaregs et leurs soutiens ?
Les nationalistes arabes ont toujours nourri l'ambition de créer un vaste Etat arabo-berbère s'étendant du nord du Mali au Soudan. C'est une importante bande qui serait l'espace vital de ces peuples et qui regrouperait le nord Mali, une partie du Niger, le Tchad et le Soudan et qui sera en contact direct avec les limites sud du Sahara lui même rattaché au Maghreb (Afrique blanche). Ce projet était difficile à réaliser dès lors que les pays en question sont habités par d'autres populations. Il fallait donc procéder par une solution radicale, éliminer tout ce qui est noir. Ce n'est pas un hasard qu’en Mauritanie et au Soudan des génocides aient été orchestrés contre les noirs et qu'en même temps les touaregs prenaient les armes au Mali et au Niger avec l'appui de la Mauritanie, de l'Algérie et de la Libye. Combien de touareg étaient et sont encore dans la garde présidentielle en Mauritanie ?
Ce qui est important pour nous c'est démontrer la responsabilité de la Mauritanie dans la déstabilisation de ces voisins du Sud du Sahara. Pour rappel, Nouakchott a déjà soutenu les indépendantistes de Casamance par le biais de la Guinée Bissau en litige frontalier avec le Sénégal à l'époque, en fournissant armes et argent. La présence de la famille du défunt général Bissau-guinéen Ansoumane Mané (principal perturbateur à l'époque) à Nouakchott en 2001 est un secret de polichinelle.
L'arrivé du général Aziz au pouvoir marque une implication plus profonde de Nouakchott dans le problème malien. Retenons que l'armée Mauritanienne avait à plusieurs reprises mené des incursions en territoire malien au nom de la lutte contre le terrorisme musulman, ce qui était un moyen efficace de mesurer les capacités réelles de l'armée malienne. Un événement non négligeable vient précipiter les choses, la chute du guide libyen. Des unités combattantes touaregs bien formées, expérimentées et équipées d'armes modernes reviennent au Mali. Le moment était alors propice pour ceux qui ont toujours rêvé du Grand Etat de l' Azawad, et le Mali devait être le point de départ d'une vaste conquête.
Des éléments troublants ne plaident pas en faveur de Nouakchott, le régime du général ne peut en aucun cas être innocent par rapport aux accusations qui lui sont faites. Au début du conflit, des centaines de familles touaregs s'installent à Nouakchott comme "réfugiés" dans les quartiers de luxe avec femmes et enfants inscrits dans les plus grandes écoles de la capitale. Ne parlons pas de la présence indiscrète des leaders du MNLA, loin de gêner le pouvoir en place qui semble d'ailleurs s'en enorgueillir.
Pour le régime raciste, les touaregs comme les sahraouis d'ailleurs constituent une carte importante et ce pour de multiples raisons. Les intégrer constitue un gage d'un nouvel équilibre démographique en faveurs des Arabo-berbère et au détriment des noirs. Un autre aspect, l'entretien d'une milice touareg donne à la Mauritanie un moyen de pression efficace sur le Mali voisin du moment que la stabilité de ce dernier dépendra des calculs et intérêts du général baathiste.
Dans ces conditions, quelles sont les responsabilités des Etats Africains et de la France ancienne métropole toujours présente ?
La France de Sarkozy avait clairement démontré son penchant pour un Etat de l'Azawad, et le caractère indivisible des Etats souverains? Et pourtant cette même France a bien pris le soin de souligner dans sa constitution qui est la loi suprême que seul le caractère républicain de la France est immuable et que cette même République est indivisible. La France a pourtant combattu de manière énergique les séparatistes corses et basques au nom de l'indivisibilité de la République Française, alors pourquoi veut-elle que le Mali accepte la naissance de l'Etat de l'Azawad?
Quant aux Etats Africains surtout voisins du Mali, leur implication directe était la seule attitude à adopter pour étouffer toute velléité séparatiste. Le Mali pour sa part doit appliquer la logique très simple" si tu veux la paix prépare la guerre" en forgeant une armée républicaine et professionnelle et savoir user de la dissuasion.
Khar Tenguella BA