«Il y a des conditions mais ce sont des conditions raisonnables. Le ministre m’a marché sur la langue. Il a posé nos revendications avant moi. On dirait qu’il connaissait déjà nos revendications ; selon lui, cela fait partie du programme pour le retour»
La Tribune : Qu’est-ce que le CAREMS ?
Le CAREMS c’est le Collectif des Associations de Réfugiés Mauritaniens au Sénégal qui s’occupe des intérêts moraux et matériels des réfugiés. Cela a été créé à la veille de l’an 2000
La Tribune : Est-ce qu’on peut dire que c’est l’aile sociale des Flam ?
Le CAREMS est une association qui a été créée dans l’objectif de rassembler les différentes organisations et associations qui étaient éparpillées ici au Sénégal pour que toutes parlent de la même voix. Le Carems n’est pas propre aux Flam.
La Tribune : C’est aujourd’hui l’association la plus représentative de réfugiés au Sénégal ?
Traoré Mamadou : Vous en aurez la preuve aujourd’hui, parce le Carems s’est préoccupée depuis longtemps des réfugiés de Dakar à Dagana, Ndioum, Dodel. On s’occupe de tous les réfugiés toutes tendances confondues. Nous sommes intervenus plusieurs fois au niveau des réfugiés dans les camps surtout parce qu’ils souffrent beaucoup plus que les réfugiés urbains ; on s’occupait de l’éducation des enfants ; nous avons des partenaires à l’étranger, aux Etats-Unis , en France comme l’AVOM (aide aux veuves et orphelins de militaires, comme GMR (groupe mauritanien) comme la jeunesse espoir aux Etats-Unis ; nous collaborons ; ils nous envoient la friperie qu’on distribue dans les camps sans tenir compte de leur appartenance à telle ou telle organisation ; les enfants reçoivent des aides scolaires annuelles ; nous avons financé des projets pour les femmes, des projets d’élevage.
La Tribune : Le Carems était aussi présent lors de la visite de la délégation ministérielle venue évoquer le problème des réfugiés ; qu’est-ce que vous en avez tiré ?
Traoré Mamadou : Effectivement nous avons participé à la rencontre avec la délégation ministérielle et j’ai eu le privilège de prendre la parole avant tous les autres parce que j’étais à droite du ministre. Il m’a donné la parole et j’ai prononcé un discours de bienvenue ; je n’ai pas manqué de souligner notre satisfaction suite au discours du président de la République, Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a démontré que ses propos lors de la campagne électorale n’étaient pas simplement des promesses électorales ; nous l’avons félicité d’autant plus que ses prédécesseurs n’ont jamais reconnu ce problème de déportés.
La Tribune : C’est à votre avis une très bonne entrée en matière. Que reste-t-il à faire ?
Traoré Mamadou : Ce qui reste à faire c’est de poursuivre le dialogue ; la délégation ministérielle a apprécié nos interventions. Avec toutes les misères que nous avons subies, ils ne pensaient pas que nous allions parler de façon posée et d’un ton réconciliant ; nous les avons surpris ; notre vœu c’est de rentrer en Mauritanie, malgré les 18 ans d’exil, nous n’avons qu’un seul désir, rentrer chez nous.
La Tribune : Rentrer à quelles conditions ?
Traoré Mamadou : Il y a des conditions mais ce sont des conditions raisonnables. Le ministre m’a marché sur la langue. Il a posé nos revendications avant moi. On dirait qu’il connaissait déjà nos revendications ; selon lui, cela fait partie du programme pour le retour. Un retour dans la dignité, la reconnaissance de notre citoyenneté, la reconnaissance des exactions que nous avons subies ; nous voulons un retour organisé sous la supervision du HCR et que les paysans, les éleveurs, les fonctionnaires puissent recouvrer leurs droits et être réhabilités ; nous voulons aussi que les responsabilités soient situées et que les auteurs des exactions soient punis conformément à la loi.
La Tribune : Mais quand vous parlez de punition, ceux qui mènent campagne contre votre retour vous considèrent comme des revanchards.
Traoré Mamadou : Nous ne sommes pas des revanchards. Nous n’avons pas une attitude figée. Nous avons subi un préjudice et nous donnons notre position. Maintenant il appartient aux juges de faire leur travail ; nous ne posons pas des conditions sine qua non ; nous dialoguons autour d’une table et les uns et les autres vont voir ce qui est faisable, ce qui permettra de sauvegarder la paix sociale dans notre pays.
Source: FLAMNET
(M)
La Tribune : Qu’est-ce que le CAREMS ?
Le CAREMS c’est le Collectif des Associations de Réfugiés Mauritaniens au Sénégal qui s’occupe des intérêts moraux et matériels des réfugiés. Cela a été créé à la veille de l’an 2000
La Tribune : Est-ce qu’on peut dire que c’est l’aile sociale des Flam ?
Le CAREMS est une association qui a été créée dans l’objectif de rassembler les différentes organisations et associations qui étaient éparpillées ici au Sénégal pour que toutes parlent de la même voix. Le Carems n’est pas propre aux Flam.
La Tribune : C’est aujourd’hui l’association la plus représentative de réfugiés au Sénégal ?
Traoré Mamadou : Vous en aurez la preuve aujourd’hui, parce le Carems s’est préoccupée depuis longtemps des réfugiés de Dakar à Dagana, Ndioum, Dodel. On s’occupe de tous les réfugiés toutes tendances confondues. Nous sommes intervenus plusieurs fois au niveau des réfugiés dans les camps surtout parce qu’ils souffrent beaucoup plus que les réfugiés urbains ; on s’occupait de l’éducation des enfants ; nous avons des partenaires à l’étranger, aux Etats-Unis , en France comme l’AVOM (aide aux veuves et orphelins de militaires, comme GMR (groupe mauritanien) comme la jeunesse espoir aux Etats-Unis ; nous collaborons ; ils nous envoient la friperie qu’on distribue dans les camps sans tenir compte de leur appartenance à telle ou telle organisation ; les enfants reçoivent des aides scolaires annuelles ; nous avons financé des projets pour les femmes, des projets d’élevage.
La Tribune : Le Carems était aussi présent lors de la visite de la délégation ministérielle venue évoquer le problème des réfugiés ; qu’est-ce que vous en avez tiré ?
Traoré Mamadou : Effectivement nous avons participé à la rencontre avec la délégation ministérielle et j’ai eu le privilège de prendre la parole avant tous les autres parce que j’étais à droite du ministre. Il m’a donné la parole et j’ai prononcé un discours de bienvenue ; je n’ai pas manqué de souligner notre satisfaction suite au discours du président de la République, Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a démontré que ses propos lors de la campagne électorale n’étaient pas simplement des promesses électorales ; nous l’avons félicité d’autant plus que ses prédécesseurs n’ont jamais reconnu ce problème de déportés.
La Tribune : C’est à votre avis une très bonne entrée en matière. Que reste-t-il à faire ?
Traoré Mamadou : Ce qui reste à faire c’est de poursuivre le dialogue ; la délégation ministérielle a apprécié nos interventions. Avec toutes les misères que nous avons subies, ils ne pensaient pas que nous allions parler de façon posée et d’un ton réconciliant ; nous les avons surpris ; notre vœu c’est de rentrer en Mauritanie, malgré les 18 ans d’exil, nous n’avons qu’un seul désir, rentrer chez nous.
La Tribune : Rentrer à quelles conditions ?
Traoré Mamadou : Il y a des conditions mais ce sont des conditions raisonnables. Le ministre m’a marché sur la langue. Il a posé nos revendications avant moi. On dirait qu’il connaissait déjà nos revendications ; selon lui, cela fait partie du programme pour le retour. Un retour dans la dignité, la reconnaissance de notre citoyenneté, la reconnaissance des exactions que nous avons subies ; nous voulons un retour organisé sous la supervision du HCR et que les paysans, les éleveurs, les fonctionnaires puissent recouvrer leurs droits et être réhabilités ; nous voulons aussi que les responsabilités soient situées et que les auteurs des exactions soient punis conformément à la loi.
La Tribune : Mais quand vous parlez de punition, ceux qui mènent campagne contre votre retour vous considèrent comme des revanchards.
Traoré Mamadou : Nous ne sommes pas des revanchards. Nous n’avons pas une attitude figée. Nous avons subi un préjudice et nous donnons notre position. Maintenant il appartient aux juges de faire leur travail ; nous ne posons pas des conditions sine qua non ; nous dialoguons autour d’une table et les uns et les autres vont voir ce qui est faisable, ce qui permettra de sauvegarder la paix sociale dans notre pays.
Source: FLAMNET
(M)