Le virtuose, qui a succombé à des complications rénales, s'est illustré par une maîtrise inégalée du piano et avait imprimé son propre style au jazz dans la période de transition des années 1950, passant librement du boogie-woogie au stride ou au be-bop.
Né à Montréal le 15 août 1925 dans une famille modeste d'origine antillaise, il débute sa carrière en 1943 en devenant le premier musicien noir d'un orchestre de danse populaire de la métropole québécoise.
Ses premiers albums, comme I Got Rythm remportent un franc succès, se vendant à des milliers d'exemplaires et lui valant le surnom de «bombardier brun du boogie-woogie». Mais c'est surtout grâce à son extraordinaire technique au piano qu'il se fait déjà remarquer.
Déjà reconnu comme phénomène du jazz au Canada, sa carrière prend un nouvel élan en 1949 lorsque l'impresario américain Norman Granz le présente aux États-Unis en tant qu'invité surprise au sein de l'orchestre Jazz at the Philharmonic, réunissant les plus grands musiciens américains, lors d'un concert au Carnegie Hall, à New York.
Cette brève apparition, à 24 ans, fait sensation et marque le début de sa carrière internationale.
Il effectue régulièrement des tournées en Europe, souvent en compagnie de la chanteuse Ella Fitzgerald.
Il affectionne particulièrement de se produire au sein de trios, aux côtés notamment du bassiste Ray Brown.
Parmi les nombreux autres artistes avec qui il a travaillé figurent Louis Armstrong, Roy Eldridge, Duke Ellington, Nat King Cole, Stan Getz, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Joe Pass, Ben Webster ou Lester Young.
L'homme au physique si impressionnant qu'il est souvent confondu avec un athlète présente aussi, les rares fois où il chante, une ressemblance frappante avec Nat «King» Cole, un de ses idoles.
En tant que compositeur, il écrit divers thèmes de jazz, dont Hymn to Freedom, l'une de ses plus célèbres pièces qui célèbre le mouvement américain des droits civils dans les années 1960. Son oeuvre la plus importante est Canadiana Suite (1963), un tour d'horizon en huit parties de son pays natal.
Des influences impressionnistes et de la fin du romantisme ont été détectées dans son jeu.
«Oscar est un vrai romantique dans le sens du XIXe siècle, avec en plus la tradition du jazz afroaméricaine du XXe siècle. Il est un virtuose de premier ordre», dit de lui dans les années 1970 le compositeur et pianiste argentin Lalo Schifrin.
Peterson lui-même disait avoir été influencé par «la méthode» du pianiste de jazz américain Art Tatum, célèbre dans les années 1930 à 1950.
Mais Peterson «possède un don pour le swing instantané que Tatum n'a jamais égalé», estimait pour sa part dans les années 1970 le critique canadien Gene Lees.
Le critique soulignait les «passages brillants, clairs et parfaitement équilibrés, comme des jaillissements d'étincelles, grands accords plaqués au parfait endroit alors que la main gauche joue des dixièmes sans effort».
Après cinquante ans de succès, en 1993, Oscar Peterson a un accident cérébrovasculaire au cours d'un spectacle à New York. Malgré cela, il termine le concert, mais doit annuler une tournée prévue en Europe.
Il continue à se produire, mais ralentit son rythme, et est même obligé en 2007 à renoncer au festival de jazz Toronto.
Oscar Peterson est l'un des musiciens canadiens les plus honorés, nommé Officier puis Compagnon de l'Ordre du Canada, et fait Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en France en 1989.
En 1993, il reçoit le prix Glenn Gould, du nom de son seul rival parmi les pianistes canadiens de renommée internationale, et en 1997 un Grammy pour l'intégralité de son oeuvre.
Source: Cyberpresse.
(M)
Concert d'éloges pour Oscar Peterson
Les réactions se sont succédé lundi à l'annonce de la mort du virtuose canadien du jazz Oscar Peterson, mettant l'accent sur ses talents de musicien «exceptionnel», mais également ses qualités d'homme et de militant contre la discrimination raciale.
En plus de ses qualités de musicien, «il y avait aussi sa personnalité», a déclaré à la chaîne de télévision CBC son ami et ancien premier ministre de la province de l'Ontario, Bob Rae.
«C'était un homme très déterminé, qui était indigné par la discrimination qu'il avait connue en grandissant au Canada puis quand il avait travaillé aux États-Unis», a-t-il ajouté.
La gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean a également exprimé son émotion à la suite du décès du virtuose.
«Monsieur Peterson, Compagnon de l'Ordre du Canada, était l'un de nos inestimables trésors, l'un des grands ambassadeurs du jazz canadien à nous faire honneur sur les plus grandes scènes du monde», a affirmé dans un communiqué la représentante de la reine Elisabeth II au Canada.
«Ayant vécu quinze ans dans le même quartier que la famille Peterson, la Petite Bourgogne (à Montréal), nous savons à quel point Oscar Peterson a été important pour sa communauté. Il était sujet de fierté, une puissante source d'inspiration, un modèle non seulement pour toute la communauté noire qui le compte au nombre de ses figures héroïques, mais pour l'ensemble des Montréalais et des Canadiennes et des Canadiens», a-t-elle ajouté.
Notant que Montréal, dont M. Peterson était natif, perdait «un de ses plus grands ambassadeurs», le maire de la métropole québécoise Gérald Tremblay a salué «un pianiste et compositeur accompli qui a su nous inspirer par son talent exceptionnel et son humanité».
«Nous retiendrons de lui, certes sa musique, mais également sa grande humanité et son rôle de fervent défenseur de l'égalité raciale», a-t-il dit dans un communiqué.
Oscar Peterson avait particulièrement été sensibilisé à la question de la discrimination raciale lors de ses tournées aux États-Unis, dans les années 1960.
Elle lui a inspiré l'une de ses compositions les plus connues, Hymn to Freedom, un hommage au mouvement américain des droits civils.
Le virtuose canadien, âgé de 82 ans, a succombé dimanche soir à une insuffisance rénale, à son domicile de la banlieue de Toronto.
Cyberpresse
Né à Montréal le 15 août 1925 dans une famille modeste d'origine antillaise, il débute sa carrière en 1943 en devenant le premier musicien noir d'un orchestre de danse populaire de la métropole québécoise.
Ses premiers albums, comme I Got Rythm remportent un franc succès, se vendant à des milliers d'exemplaires et lui valant le surnom de «bombardier brun du boogie-woogie». Mais c'est surtout grâce à son extraordinaire technique au piano qu'il se fait déjà remarquer.
Déjà reconnu comme phénomène du jazz au Canada, sa carrière prend un nouvel élan en 1949 lorsque l'impresario américain Norman Granz le présente aux États-Unis en tant qu'invité surprise au sein de l'orchestre Jazz at the Philharmonic, réunissant les plus grands musiciens américains, lors d'un concert au Carnegie Hall, à New York.
Cette brève apparition, à 24 ans, fait sensation et marque le début de sa carrière internationale.
Il effectue régulièrement des tournées en Europe, souvent en compagnie de la chanteuse Ella Fitzgerald.
Il affectionne particulièrement de se produire au sein de trios, aux côtés notamment du bassiste Ray Brown.
Parmi les nombreux autres artistes avec qui il a travaillé figurent Louis Armstrong, Roy Eldridge, Duke Ellington, Nat King Cole, Stan Getz, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Joe Pass, Ben Webster ou Lester Young.
L'homme au physique si impressionnant qu'il est souvent confondu avec un athlète présente aussi, les rares fois où il chante, une ressemblance frappante avec Nat «King» Cole, un de ses idoles.
En tant que compositeur, il écrit divers thèmes de jazz, dont Hymn to Freedom, l'une de ses plus célèbres pièces qui célèbre le mouvement américain des droits civils dans les années 1960. Son oeuvre la plus importante est Canadiana Suite (1963), un tour d'horizon en huit parties de son pays natal.
Des influences impressionnistes et de la fin du romantisme ont été détectées dans son jeu.
«Oscar est un vrai romantique dans le sens du XIXe siècle, avec en plus la tradition du jazz afroaméricaine du XXe siècle. Il est un virtuose de premier ordre», dit de lui dans les années 1970 le compositeur et pianiste argentin Lalo Schifrin.
Peterson lui-même disait avoir été influencé par «la méthode» du pianiste de jazz américain Art Tatum, célèbre dans les années 1930 à 1950.
Mais Peterson «possède un don pour le swing instantané que Tatum n'a jamais égalé», estimait pour sa part dans les années 1970 le critique canadien Gene Lees.
Le critique soulignait les «passages brillants, clairs et parfaitement équilibrés, comme des jaillissements d'étincelles, grands accords plaqués au parfait endroit alors que la main gauche joue des dixièmes sans effort».
Après cinquante ans de succès, en 1993, Oscar Peterson a un accident cérébrovasculaire au cours d'un spectacle à New York. Malgré cela, il termine le concert, mais doit annuler une tournée prévue en Europe.
Il continue à se produire, mais ralentit son rythme, et est même obligé en 2007 à renoncer au festival de jazz Toronto.
Oscar Peterson est l'un des musiciens canadiens les plus honorés, nommé Officier puis Compagnon de l'Ordre du Canada, et fait Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en France en 1989.
En 1993, il reçoit le prix Glenn Gould, du nom de son seul rival parmi les pianistes canadiens de renommée internationale, et en 1997 un Grammy pour l'intégralité de son oeuvre.
Source: Cyberpresse.
(M)
Concert d'éloges pour Oscar Peterson
Les réactions se sont succédé lundi à l'annonce de la mort du virtuose canadien du jazz Oscar Peterson, mettant l'accent sur ses talents de musicien «exceptionnel», mais également ses qualités d'homme et de militant contre la discrimination raciale.
En plus de ses qualités de musicien, «il y avait aussi sa personnalité», a déclaré à la chaîne de télévision CBC son ami et ancien premier ministre de la province de l'Ontario, Bob Rae.
«C'était un homme très déterminé, qui était indigné par la discrimination qu'il avait connue en grandissant au Canada puis quand il avait travaillé aux États-Unis», a-t-il ajouté.
La gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean a également exprimé son émotion à la suite du décès du virtuose.
«Monsieur Peterson, Compagnon de l'Ordre du Canada, était l'un de nos inestimables trésors, l'un des grands ambassadeurs du jazz canadien à nous faire honneur sur les plus grandes scènes du monde», a affirmé dans un communiqué la représentante de la reine Elisabeth II au Canada.
«Ayant vécu quinze ans dans le même quartier que la famille Peterson, la Petite Bourgogne (à Montréal), nous savons à quel point Oscar Peterson a été important pour sa communauté. Il était sujet de fierté, une puissante source d'inspiration, un modèle non seulement pour toute la communauté noire qui le compte au nombre de ses figures héroïques, mais pour l'ensemble des Montréalais et des Canadiennes et des Canadiens», a-t-elle ajouté.
Notant que Montréal, dont M. Peterson était natif, perdait «un de ses plus grands ambassadeurs», le maire de la métropole québécoise Gérald Tremblay a salué «un pianiste et compositeur accompli qui a su nous inspirer par son talent exceptionnel et son humanité».
«Nous retiendrons de lui, certes sa musique, mais également sa grande humanité et son rôle de fervent défenseur de l'égalité raciale», a-t-il dit dans un communiqué.
Oscar Peterson avait particulièrement été sensibilisé à la question de la discrimination raciale lors de ses tournées aux États-Unis, dans les années 1960.
Elle lui a inspiré l'une de ses compositions les plus connues, Hymn to Freedom, un hommage au mouvement américain des droits civils.
Le virtuose canadien, âgé de 82 ans, a succombé dimanche soir à une insuffisance rénale, à son domicile de la banlieue de Toronto.
Cyberpresse