Ceux qui doutent que l’eau est la force la plus phénoménale de la nature peuvent faire un tour à Tintane. Là bas, ils auront la preuve des ravages qu’elle peut causer.
Totalement submergée, la dépression qui séparait le coté Nord et Sud de Tintane et qui abritait le poumon de cette ville a complètement disparu sous les eaux et avec elle, une bretelle d’un kilomètre du goudron qui reliait Tintane à Aioun, le chef lieu de la Wilaya du Hodh El Gharbi.
Dans la soirée du 7 août 2007 et après un cumul de pluies de 200 mm (à Tintane et ses environs), des eaux ruisselantes des montagnes surplombant le flanc Sud de Tintane : (Benmoura, Tounkara et Lemdhayegue) renforcées par les torrents venus du bassin versant d’El Aguer ont envahi le centre de la ville à partir des quartiers Tweimirett, El Angar, Zoueiratte, El Beytara, Darak, Zgeylmaya jusqu’aux pieds des montagnes de Demberi, situées à l’extrémité Nord-Est de Tintane.
Sur 17 quartiers du centre ville, douze ont été inondés.
Toute la soirée les populations ont accouru vers le flanc Sud de la ville situé sur une élévation. Deux personnes sont mortes et plus de 3000 familles pour la plupart à revenu modeste ont tout perdu. Certaines de ces familles étaient des parias avant les inondations. Elles sont devenues des misérables juste après. D’autres familles étaient nanties ; elles sont devenues pauvres. L’inondation du centre ville a en effet touché le marché de Tintane, une grouillante plateforme d’échange dans la région et avec le Mali, créant une nouvelle catégorie de sinistrés : celle des riches commerçants de Tintane dont les commerces dévastés en partie, ont subi des dégâts évalués à quelques centaines de millions d’ouguiyas.
Des maisons, des hangars, des commerces, des écoles, le central téléphonique, le commissariat de police, la brigade de gendarmerie et le tribunal croulent ou baignent sous une immense mare d’eau : le nouveau fleuve de Tintane dont la longueur avoisinerait les 10 kilomètres.
Plus d’un mois après les inondations, un constat s’impose : la bénédiction ou la colère du ciel (c’est selon) a tout balayé sur son passage, et l’Etat mauritanien tout comme la solidarité internationale peinent à affronter les conséquences.
Regroupés dans quelques camps de fortune à Bouniya, et Taiba notamment, les victimes des inondations rêvent de reconstruire leurs vies dans les carcans d’une nouvelle condition où le confort du béton, du banco et même des hangars a cédé place à la simplicité des tentes. Sous ces tentes les sinistrés reçoivent leurs rations alimentaires dans la cacophonie du travail des commissions municipales chargées de leur recensement. Un travail délicat tant les familles mais aussi les recenseurs tombent sciemment ou pas, dans le dédoublement fonctionnel des sinistrés. La tache est déjà difficile dans la distribution des vivres mais elle le sera davantage quand il s’agira d’attribuer les parcelles assainies. En attendant, les sinistrés s’accommodent de leur nouvelle vie. Ils s’abreuvent en eau avec des citernes en caoutchouc et se soulagent dans des latrines publiques : c’est la vie des camps de réfugiés à laquelle les nomades et les sédentaires des grands espaces, ne sont guère habitués. Mais ils font avec comme on dit, et suivent attentivement les travaux engagés par l’Administration pour viabiliser les dunes situées sur le coté Sud de Tintane pour les reloger. Si le sinistré lambda n’attend que sa future parcelle assainie de 20 mètres sur 20 pour redémarrer dans la vie espérant-il faut le dire- un dédommagement pour les pertes subies , il y en a d’autres qui ne veulent pas du tout être relogés sur le nouveau site choisi par l’Administration. Il s’agit d’une catégorie formée essentiellement de commerçants et de propriétaires fonciers qui souhaite et se bat pour que les eaux du nouveau fleuve de Tintane soient évacuées ailleurs pour accélérer ainsi le desséchement de l’oued où ils habitaient et travaillaient, afin qu’ils puissent s’y rétablir .Comme si de rien n’était.
Source: Tahalilhebdo
(M)
Totalement submergée, la dépression qui séparait le coté Nord et Sud de Tintane et qui abritait le poumon de cette ville a complètement disparu sous les eaux et avec elle, une bretelle d’un kilomètre du goudron qui reliait Tintane à Aioun, le chef lieu de la Wilaya du Hodh El Gharbi.
Dans la soirée du 7 août 2007 et après un cumul de pluies de 200 mm (à Tintane et ses environs), des eaux ruisselantes des montagnes surplombant le flanc Sud de Tintane : (Benmoura, Tounkara et Lemdhayegue) renforcées par les torrents venus du bassin versant d’El Aguer ont envahi le centre de la ville à partir des quartiers Tweimirett, El Angar, Zoueiratte, El Beytara, Darak, Zgeylmaya jusqu’aux pieds des montagnes de Demberi, situées à l’extrémité Nord-Est de Tintane.
Sur 17 quartiers du centre ville, douze ont été inondés.
Toute la soirée les populations ont accouru vers le flanc Sud de la ville situé sur une élévation. Deux personnes sont mortes et plus de 3000 familles pour la plupart à revenu modeste ont tout perdu. Certaines de ces familles étaient des parias avant les inondations. Elles sont devenues des misérables juste après. D’autres familles étaient nanties ; elles sont devenues pauvres. L’inondation du centre ville a en effet touché le marché de Tintane, une grouillante plateforme d’échange dans la région et avec le Mali, créant une nouvelle catégorie de sinistrés : celle des riches commerçants de Tintane dont les commerces dévastés en partie, ont subi des dégâts évalués à quelques centaines de millions d’ouguiyas.
Des maisons, des hangars, des commerces, des écoles, le central téléphonique, le commissariat de police, la brigade de gendarmerie et le tribunal croulent ou baignent sous une immense mare d’eau : le nouveau fleuve de Tintane dont la longueur avoisinerait les 10 kilomètres.
Plus d’un mois après les inondations, un constat s’impose : la bénédiction ou la colère du ciel (c’est selon) a tout balayé sur son passage, et l’Etat mauritanien tout comme la solidarité internationale peinent à affronter les conséquences.
Regroupés dans quelques camps de fortune à Bouniya, et Taiba notamment, les victimes des inondations rêvent de reconstruire leurs vies dans les carcans d’une nouvelle condition où le confort du béton, du banco et même des hangars a cédé place à la simplicité des tentes. Sous ces tentes les sinistrés reçoivent leurs rations alimentaires dans la cacophonie du travail des commissions municipales chargées de leur recensement. Un travail délicat tant les familles mais aussi les recenseurs tombent sciemment ou pas, dans le dédoublement fonctionnel des sinistrés. La tache est déjà difficile dans la distribution des vivres mais elle le sera davantage quand il s’agira d’attribuer les parcelles assainies. En attendant, les sinistrés s’accommodent de leur nouvelle vie. Ils s’abreuvent en eau avec des citernes en caoutchouc et se soulagent dans des latrines publiques : c’est la vie des camps de réfugiés à laquelle les nomades et les sédentaires des grands espaces, ne sont guère habitués. Mais ils font avec comme on dit, et suivent attentivement les travaux engagés par l’Administration pour viabiliser les dunes situées sur le coté Sud de Tintane pour les reloger. Si le sinistré lambda n’attend que sa future parcelle assainie de 20 mètres sur 20 pour redémarrer dans la vie espérant-il faut le dire- un dédommagement pour les pertes subies , il y en a d’autres qui ne veulent pas du tout être relogés sur le nouveau site choisi par l’Administration. Il s’agit d’une catégorie formée essentiellement de commerçants et de propriétaires fonciers qui souhaite et se bat pour que les eaux du nouveau fleuve de Tintane soient évacuées ailleurs pour accélérer ainsi le desséchement de l’oued où ils habitaient et travaillaient, afin qu’ils puissent s’y rétablir .Comme si de rien n’était.
Source: Tahalilhebdo
(M)