Le franc CFA traditionnellement lié à la monnaie française, le Franc, avait automatiquement bénéficié d’une parité fixe lors de l’adoption de la monnaie européenne, l’Euro. Mais un euro fort ne bénéficie pas forcément aux pays de la zone franc qui ont une économie plutôt faible. La question de la parité « franc CFA – euro » remise en question tout au long de l'année 2007 par des économistes est dans un débat récurrent sur la monnaie en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale.
Le franc CFA peut-il continuer à être arrimé ainsi à l'euro ? Cette question, des économistes, des hommes d'affaires africains l'ont publiquement posée au cours de l'année 2007. C'est en Afrique de l'ouest que le débat a été le plus fort. Les exportateurs, dont les matières premières comme le coton ou encore le caoutchouc sont côtés en dollar, ont été fortement pénalisés par un euro fort, et donc un CFA fort, face à un dollar faible.
C'est l'Association cotonnière africaine (ACA) qui a tiré la sonnette d'alarme la première, en demandant publiquement aux hommes politiques de la zone CFA d'intervenir pour leur éviter de creuser davantage leur déficit. L'ACA préconisait d'arrimer le franc CFA à un panier de monnaies, et non plus uniquement à l'euro. Des monnaies comme le dollar ou le yuan étaient communément cités.
Un nouvel arrimage plutôt qu'une dévaluation
La nuance est destinée à rassurer les populations, encore très marquées par l'expérience de la dévaluation du franc CFA en 1994. De fait, chaque fois que l'euro s'apprécie face au dollar, le franc CFA suit mécaniquement. Résultat : les coûts de production augmentent. Les produits réalisés en Afrique coûtent plus cher à fabriquer que dans les régions hors zone Euro.
Et là, les regards se tournent vers l'Asie et plus particulièrement vers la Chine. Dans le même temps, les marges sur les exportations libellées en dollar fondent comme neige au soleil. C'est l'un des drames de la filière coton en Afrique de l'ouest dont la devise de référence est le dollar. Mais ce qui est vrai en Afrique de l'ouest n'est pas forcément vrai en Afrique centrale.
La question de la compétitivité ne se pose pas de la même façon, grâce à une rente pétrolière, qui bénéficie de surcroît de la hausse du prix du baril. Résultat : un change flottant pour le CFA d'Afrique de l'ouest n'est peut-être pas envisageable en Afrique centrale. D'autant plus qu'il existe un CFA Afrique de l'ouest et un CFA Afrique centrale, non compatible entre eux.
Déconnecter les 2 zones apparaît de plus en plus criant. Reste que la question de la monnaie n'est pas prête d'être réglée en Afrique de l'ouest, tant que le nom et la nationalité du futur gouverneur de la BCEAO, la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest, dont le siège est à Dakar, ne seront pas connus.
Source: RFI
(M)
Le franc CFA peut-il continuer à être arrimé ainsi à l'euro ? Cette question, des économistes, des hommes d'affaires africains l'ont publiquement posée au cours de l'année 2007. C'est en Afrique de l'ouest que le débat a été le plus fort. Les exportateurs, dont les matières premières comme le coton ou encore le caoutchouc sont côtés en dollar, ont été fortement pénalisés par un euro fort, et donc un CFA fort, face à un dollar faible.
C'est l'Association cotonnière africaine (ACA) qui a tiré la sonnette d'alarme la première, en demandant publiquement aux hommes politiques de la zone CFA d'intervenir pour leur éviter de creuser davantage leur déficit. L'ACA préconisait d'arrimer le franc CFA à un panier de monnaies, et non plus uniquement à l'euro. Des monnaies comme le dollar ou le yuan étaient communément cités.
Un nouvel arrimage plutôt qu'une dévaluation
La nuance est destinée à rassurer les populations, encore très marquées par l'expérience de la dévaluation du franc CFA en 1994. De fait, chaque fois que l'euro s'apprécie face au dollar, le franc CFA suit mécaniquement. Résultat : les coûts de production augmentent. Les produits réalisés en Afrique coûtent plus cher à fabriquer que dans les régions hors zone Euro.
Et là, les regards se tournent vers l'Asie et plus particulièrement vers la Chine. Dans le même temps, les marges sur les exportations libellées en dollar fondent comme neige au soleil. C'est l'un des drames de la filière coton en Afrique de l'ouest dont la devise de référence est le dollar. Mais ce qui est vrai en Afrique de l'ouest n'est pas forcément vrai en Afrique centrale.
La question de la compétitivité ne se pose pas de la même façon, grâce à une rente pétrolière, qui bénéficie de surcroît de la hausse du prix du baril. Résultat : un change flottant pour le CFA d'Afrique de l'ouest n'est peut-être pas envisageable en Afrique centrale. D'autant plus qu'il existe un CFA Afrique de l'ouest et un CFA Afrique centrale, non compatible entre eux.
Déconnecter les 2 zones apparaît de plus en plus criant. Reste que la question de la monnaie n'est pas prête d'être réglée en Afrique de l'ouest, tant que le nom et la nationalité du futur gouverneur de la BCEAO, la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest, dont le siège est à Dakar, ne seront pas connus.
Source: RFI
(M)