Le conflit au Mali, où la France est intervenue et où des troupes africaines sont attendues dans les jours à venir, pourrait avoir des conséquences majeures pour une partie du continent, entre représailles islamistes et risques de crise humanitaire.
Les pays ouest-africains sont conscients que, faute d'action, les extrémistes pourraient étendre leur champs d'action et causer encore plus de ravages dans la région. Mais ils savent aussi que l'intervention militaire les expose à des dangers nouveaux.
Certains des pays qui participeront à la force africaine de 3.300 hommes censée aider le Mali à combattre les islamistes qui occupent le nord de son territoire pourraient faire face à des représailles d'extrémistes sur leur propre sol, selon les experts.
Aussi, l'opération militaire qui se prépare dans le vaste désert malien n'a pas de garantie de réussite et elle pourrait entraîner l'exode de réfugiés vers les pays voisins qui ont déjà du mal à subvenir aux besoins de leur propre population.
La majorité des pays de la région approuvent cette intervention et préparent des troupes à envoyer sur le terrain, tout en soutenant l'action de la France qui entamait mardi une cinquième journée d'attaques aériennes au Mali.
Le Nigeria, qui dirigera la force africaine, ne peut cependant ignorer les risques que comporte un tel engagement, alors que ce pays fait face à une insurrection du groupe islamiste Boko Haram sur son territoire.
On pense que des membres de Boko Haram s'entraînent dans le nord du Mali. Certains islamistes nigérians auraient aussi des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), active au Mali et dans d'autres pays de la zone.
"Cela veut dire qu'il y a des risques d'attaques terroristes", estime Gilles Yabi, directeur pour l'Afrique de l'Ouest de l'International Crisis Group. "Tous ces pays peuvent être confrontés à des formes de représailles".
L'Algérie, qui a une longue frontière en commun avec le Mali, a refusé d'envoyer des soldats sur le terrain et a appelé à privilégier le dialogue, mais Alger ne s'est pas opposé à l'intervention internationale et a même autorisé la France à emprunter son espace aérien.
Berceau originel d'Aqmi, l'Algérie a eu à mener ses propres batailles contre les extrémistes islamistes.
Le Niger, autre voisin du Mali, qui a été le terrain de nombreux enlèvements revendiqués par Aqmi, a déclaré que 500 de ses soldats participeraient à la force africaine, tout comme le Sénégal, le Burkina Faso et le Togo.
Le Bénin a dit vouloir envoyer 300 hommes, le Ghana a promis 120 hommes et le Nigeria s'est engagé à apporter la contribution la plus importante, avec 900 soldats.
L'avancée des islamistes, avec le risque de création d'un sanctuaire pour les extrémistes et les bandes armées, constitue "une menace existentielle", selon Alex Vines, directeur de recherche du programme Afrique du think-tank londonien Chatham House.
L'intervention "est légitime. Le président malien a demandé à la France de s'impliquer", souligne-t-il.
Certains restent sceptiques, néanmoins, quant à l'intervention militaire encadrée par la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et approuvée par le conseil de sécurité des Nations unies. Cette force n'était pas censée être déployée avant le mois de septembre afin d'avoir le temps de se préparer et d'entraîner les quelque 5.000 soldats maliens.
Aussi, après que les islamistes ont été délogés, "la prochaine étape sera de s'assurer qu'il y a assez de soldats pour sécuriser les villes récupérées", ce qui n'est pas évident, estime M. Yabi.
Mais la force africaine devrait continuer à bénéficier de l'aide occidentale, ce qui pourrait faire la différence, pense-t-il.
Même en cas de succès de cette opération menée à la hâte, la situation humanitaire risque de poser un problème majeur, près de 150.000 réfugiés ayant déjà fui au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie et en Algérie selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) mardi.
Et "l'insécurité dans le nord du Mali (...) reste une contrainte majeure" pour réussir à venir en aide aux populations dans cette zone, selon le HCR.
Source: AFP
Les pays ouest-africains sont conscients que, faute d'action, les extrémistes pourraient étendre leur champs d'action et causer encore plus de ravages dans la région. Mais ils savent aussi que l'intervention militaire les expose à des dangers nouveaux.
Certains des pays qui participeront à la force africaine de 3.300 hommes censée aider le Mali à combattre les islamistes qui occupent le nord de son territoire pourraient faire face à des représailles d'extrémistes sur leur propre sol, selon les experts.
Aussi, l'opération militaire qui se prépare dans le vaste désert malien n'a pas de garantie de réussite et elle pourrait entraîner l'exode de réfugiés vers les pays voisins qui ont déjà du mal à subvenir aux besoins de leur propre population.
La majorité des pays de la région approuvent cette intervention et préparent des troupes à envoyer sur le terrain, tout en soutenant l'action de la France qui entamait mardi une cinquième journée d'attaques aériennes au Mali.
Le Nigeria, qui dirigera la force africaine, ne peut cependant ignorer les risques que comporte un tel engagement, alors que ce pays fait face à une insurrection du groupe islamiste Boko Haram sur son territoire.
On pense que des membres de Boko Haram s'entraînent dans le nord du Mali. Certains islamistes nigérians auraient aussi des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), active au Mali et dans d'autres pays de la zone.
"Cela veut dire qu'il y a des risques d'attaques terroristes", estime Gilles Yabi, directeur pour l'Afrique de l'Ouest de l'International Crisis Group. "Tous ces pays peuvent être confrontés à des formes de représailles".
L'Algérie, qui a une longue frontière en commun avec le Mali, a refusé d'envoyer des soldats sur le terrain et a appelé à privilégier le dialogue, mais Alger ne s'est pas opposé à l'intervention internationale et a même autorisé la France à emprunter son espace aérien.
Berceau originel d'Aqmi, l'Algérie a eu à mener ses propres batailles contre les extrémistes islamistes.
Le Niger, autre voisin du Mali, qui a été le terrain de nombreux enlèvements revendiqués par Aqmi, a déclaré que 500 de ses soldats participeraient à la force africaine, tout comme le Sénégal, le Burkina Faso et le Togo.
Le Bénin a dit vouloir envoyer 300 hommes, le Ghana a promis 120 hommes et le Nigeria s'est engagé à apporter la contribution la plus importante, avec 900 soldats.
L'avancée des islamistes, avec le risque de création d'un sanctuaire pour les extrémistes et les bandes armées, constitue "une menace existentielle", selon Alex Vines, directeur de recherche du programme Afrique du think-tank londonien Chatham House.
L'intervention "est légitime. Le président malien a demandé à la France de s'impliquer", souligne-t-il.
Certains restent sceptiques, néanmoins, quant à l'intervention militaire encadrée par la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et approuvée par le conseil de sécurité des Nations unies. Cette force n'était pas censée être déployée avant le mois de septembre afin d'avoir le temps de se préparer et d'entraîner les quelque 5.000 soldats maliens.
Aussi, après que les islamistes ont été délogés, "la prochaine étape sera de s'assurer qu'il y a assez de soldats pour sécuriser les villes récupérées", ce qui n'est pas évident, estime M. Yabi.
Mais la force africaine devrait continuer à bénéficier de l'aide occidentale, ce qui pourrait faire la différence, pense-t-il.
Même en cas de succès de cette opération menée à la hâte, la situation humanitaire risque de poser un problème majeur, près de 150.000 réfugiés ayant déjà fui au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie et en Algérie selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) mardi.
Et "l'insécurité dans le nord du Mali (...) reste une contrainte majeure" pour réussir à venir en aide aux populations dans cette zone, selon le HCR.
Source: AFP