Khartoum a accepté mercredi la résolution 1769 sur le déploiement d'une force de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour, qui constitue une réponse, certes tardive mais massive, de la communauté internationale à une grave crise humanitaire dans l'ouest du Soudan.
"Nous annonçons notre acceptation de la résolution", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Lam Akol à la presse au lendemain du vote de la résolution prévoyant l'envoi de 26.000 soldats et policiers au Darfour.
"Nous annonçons également notre engagement à appliquer la partie qui nous concerne" dans les dispositions de la résolution, a ajouté le ministre.
Il a justifié l'acceptation de son pays de la résolution, votée à l'unanimité des membres du Conseil de sécurité, par plusieurs faits dont celui qu'"elle a répondu à plusieurs des réserves et des préoccupations du Soudan".
Selon lui, le texte ne fait pas mention du chapitre VII de la charte de l'ONU, ne prévoyant l'usage de la force qu'"en cas de légitime défense" et de "protection des civils dans les zones en conflit sans atteindre à la souveraineté du Soudan".
Le texte de la résolution a été remanié à plusieurs reprises avant d'être voté mardi afin de le rendre acceptable pour Khartoum, mais l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Zalmay Khalilzad, a menacé le Soudan de sanctions au cas où il ne coopérerait pas à sa mise en oeuvre.
La dernière mouture du texte tient compte aussi, a souligné M. Akol, des demandes du Soudan d'une force majoritairement africaine, d'une "stratégie de sortie" et d'un volet sur le développement du Darfour.
"Elle ne fait en outre aucune mention des résolutions précédentes", a-t-il ajouté, en référence notamment à la résolution 1706 qui prévoyait l'envoi d'une force exclusivement onusienne.
"Nous pouvons vivre avec", a-t-il dit en conclusion.
La force baptisée Unamid sera la plus importante mission de paix au monde.
Elle ne devrait être déployée sur le terrain qu'au début 2008, soit près de cinq ans après le début du conflit au Darfour.
Ce conflit a fait depuis février 2003 quelque 200.000 morts, chiffre contesté par Khartoum, et plus de 2,1 millions de déplacés sur une population de six millions d'âmes.
Le Soudan, après des années de tergiversations et des pressions occidentales soutenues, a fini par accepter le principe de cette force à condition qu'elle soit essentiellement composée de soldats africains.
Le Soudan n'a cessé de dire aux émissaires internationaux qu'il estimait désormais impossible de régler le conflit du Darfour par des moyens militaires, lui qui a tenté de le faire au début du conflit, directement ou en armant les milices Janjawids de descendance arabe contre les rebelles africains.
Khartoum se dit en outre prêt à négocier avec les rebelles qui n'ont pas signé l'accord de paix de 2006 et qui ont éclaté en une multitude de groupes armés. L'ONU et l'UA les ont invités à se réunir à Arusha, en Tanzanie, du 3 au 5 août.
L'expérience de la force africaine de 7.000 hommes, sur le terrain depuis 2003 et qui doit passer le témoin à l'Unamid, a prouvé l'impossibilité de stabiliser la situation au Darfour sans solution politique.
L'action humanitaire est elle rendue hasardeuse en raison des brigandages et des combats. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment fait part d'une augmentation des attaques contre ses convois de nourriture.
Le développement du Darfour, longtemps négligé, est une autre composante de la paix, comme semblent s'en convaincre les autorités.
Le président Omar el-Béchir s'y est ainsi rendu lors d'un déplacement très médiatisé, pendant lequel il a plaidé pour la paix et le développement et inauguré plusieurs projets.
Source: TV5.
(M)
"Nous annonçons notre acceptation de la résolution", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Lam Akol à la presse au lendemain du vote de la résolution prévoyant l'envoi de 26.000 soldats et policiers au Darfour.
"Nous annonçons également notre engagement à appliquer la partie qui nous concerne" dans les dispositions de la résolution, a ajouté le ministre.
Il a justifié l'acceptation de son pays de la résolution, votée à l'unanimité des membres du Conseil de sécurité, par plusieurs faits dont celui qu'"elle a répondu à plusieurs des réserves et des préoccupations du Soudan".
Selon lui, le texte ne fait pas mention du chapitre VII de la charte de l'ONU, ne prévoyant l'usage de la force qu'"en cas de légitime défense" et de "protection des civils dans les zones en conflit sans atteindre à la souveraineté du Soudan".
Le texte de la résolution a été remanié à plusieurs reprises avant d'être voté mardi afin de le rendre acceptable pour Khartoum, mais l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Zalmay Khalilzad, a menacé le Soudan de sanctions au cas où il ne coopérerait pas à sa mise en oeuvre.
La dernière mouture du texte tient compte aussi, a souligné M. Akol, des demandes du Soudan d'une force majoritairement africaine, d'une "stratégie de sortie" et d'un volet sur le développement du Darfour.
"Elle ne fait en outre aucune mention des résolutions précédentes", a-t-il ajouté, en référence notamment à la résolution 1706 qui prévoyait l'envoi d'une force exclusivement onusienne.
"Nous pouvons vivre avec", a-t-il dit en conclusion.
La force baptisée Unamid sera la plus importante mission de paix au monde.
Elle ne devrait être déployée sur le terrain qu'au début 2008, soit près de cinq ans après le début du conflit au Darfour.
Ce conflit a fait depuis février 2003 quelque 200.000 morts, chiffre contesté par Khartoum, et plus de 2,1 millions de déplacés sur une population de six millions d'âmes.
Le Soudan, après des années de tergiversations et des pressions occidentales soutenues, a fini par accepter le principe de cette force à condition qu'elle soit essentiellement composée de soldats africains.
Le Soudan n'a cessé de dire aux émissaires internationaux qu'il estimait désormais impossible de régler le conflit du Darfour par des moyens militaires, lui qui a tenté de le faire au début du conflit, directement ou en armant les milices Janjawids de descendance arabe contre les rebelles africains.
Khartoum se dit en outre prêt à négocier avec les rebelles qui n'ont pas signé l'accord de paix de 2006 et qui ont éclaté en une multitude de groupes armés. L'ONU et l'UA les ont invités à se réunir à Arusha, en Tanzanie, du 3 au 5 août.
L'expérience de la force africaine de 7.000 hommes, sur le terrain depuis 2003 et qui doit passer le témoin à l'Unamid, a prouvé l'impossibilité de stabiliser la situation au Darfour sans solution politique.
L'action humanitaire est elle rendue hasardeuse en raison des brigandages et des combats. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment fait part d'une augmentation des attaques contre ses convois de nourriture.
Le développement du Darfour, longtemps négligé, est une autre composante de la paix, comme semblent s'en convaincre les autorités.
Le président Omar el-Béchir s'y est ainsi rendu lors d'un déplacement très médiatisé, pendant lequel il a plaidé pour la paix et le développement et inauguré plusieurs projets.
Source: TV5.
(M)