Les manifestations étudiantes ont fortement pesé sur le climat électoral et le scrutin devrait être fatal au Premier ministre libéral Jean Charest.
Les Québécois votaient mardi au terme d’une campagne marquée par un désir d’alternance, après un conflit étudiant sans précédent au printemps, qui devrait se traduire par le retour au pouvoir des indépendantistes dans la province francophone du Canada.
«J’espère qu’on va se débarrasser de l’ancien gouvernement, il est plus que temps de le faire», dit, devant un bureau de vote du centre de Montréal, Daniel Peterkin, en chemisette dévoilant une musculature impressionnante.
Mais plusieurs électrices, tant Mariana, une psychologue de 31 ans, qu’une retraitée du quartier, se disent incertaines sur un éventuel changement à venir à l’issue du scrutin. «Je ne suis pas si optimiste que cela», dit la dame âgée qui préfère rester anonyme.
Près de six millions d'électeurs - dont un million ont déjà voté par anticipation - devaient choisir 125 députés de l’Assemblée nationale lors d’un scrutin uninominal à un tour.
Les écarts entre les trois principaux partis - les libéraux du Premier ministre sortant Jean Charest, en place depuis 2003, le Parti Québécois de Pauline Marois et la Coalition Avenir Québec de François Legault - sont réduits, selon les sondages.
Ainsi, si la victoire du PQ apparaît probable, il n’est pas certain que ce parti dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale et il pourrait être amené à former un gouvernement minoritaire.
Quoi qu’il en soit, Pauline Marois devrait devenir la première femme à la tête de la province dans l’histoire du Québec.
Le conflit étudiant a cristallisé le débat
L’incertitude demeure aussi sur le parti qui arrivera deuxième et pourra former l’opposition officielle. Selon le dernier sondage publié dimanche, le PQ de Pauline Marois rassemblait 33% d’intentions de vote, la Coalition Avenir Québec (CAQ, centre-droit) 28%, et le Parti libéral du Québec (PLQ) 27%.
Dans une quarantaine de circonscriptions les écarts entre les candidats des trois principaux partis sont si réduits qu’il est quasiment impossible de prédire le résultat.
La campagne électorale a porté sur les grands enjeux de la vie de la province, en premier lieu l'économie et l’emploi, les services de santé et la nécessité de combattre la corruption, dont le gouvernement libéral sortant est soupçonné, sans que cela ait jamais été prouvé devant les tribunaux.
Elle a été marquée aussi par la résurgence du débat sur l’indépendance du Québec. Celle-ci est un élément essentiel de l’identité du Parti Québécois de Pauline Marois, qui se garde toutefois d’annoncer la tenue d’un troisième référendum.
Dans l'état actuel de l’opinion publique, où à peine un Québécois sur trois serait prêt à voter pour la séparation du reste du Canada, il serait suicidaire d’aller rapidement vers une telle consultation, après les échecs de 1980 et 1995.
La question a cependant été largement exploitée par les rivaux de Pauline Marois, Jean Charest l’accusant de mener la province vers le «chaos» et des «chicanes» avec le gouvernement fédéral d’Ottawa.
Enfin, le conflit étudiant sur la hausse des frais de scolarité décidée par les libéraux a cristallisé l’opposition entre le PQ, qui avait pris fait et cause pour les jeunes - et compte en retirer un bénéfice électoral - et les libéraux, favorables à la hausse et flétrissant l’appui des indépendantistes aux étudiants en grève, au nom du droit d’accès à l'éducation.
Les bureaux de vote doivent fermer à 20 heures locales (2 heures du matin mercredi en France).
(AFP)
Libération
Les Québécois votaient mardi au terme d’une campagne marquée par un désir d’alternance, après un conflit étudiant sans précédent au printemps, qui devrait se traduire par le retour au pouvoir des indépendantistes dans la province francophone du Canada.
«J’espère qu’on va se débarrasser de l’ancien gouvernement, il est plus que temps de le faire», dit, devant un bureau de vote du centre de Montréal, Daniel Peterkin, en chemisette dévoilant une musculature impressionnante.
Mais plusieurs électrices, tant Mariana, une psychologue de 31 ans, qu’une retraitée du quartier, se disent incertaines sur un éventuel changement à venir à l’issue du scrutin. «Je ne suis pas si optimiste que cela», dit la dame âgée qui préfère rester anonyme.
Près de six millions d'électeurs - dont un million ont déjà voté par anticipation - devaient choisir 125 députés de l’Assemblée nationale lors d’un scrutin uninominal à un tour.
Les écarts entre les trois principaux partis - les libéraux du Premier ministre sortant Jean Charest, en place depuis 2003, le Parti Québécois de Pauline Marois et la Coalition Avenir Québec de François Legault - sont réduits, selon les sondages.
Ainsi, si la victoire du PQ apparaît probable, il n’est pas certain que ce parti dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale et il pourrait être amené à former un gouvernement minoritaire.
Quoi qu’il en soit, Pauline Marois devrait devenir la première femme à la tête de la province dans l’histoire du Québec.
Le conflit étudiant a cristallisé le débat
L’incertitude demeure aussi sur le parti qui arrivera deuxième et pourra former l’opposition officielle. Selon le dernier sondage publié dimanche, le PQ de Pauline Marois rassemblait 33% d’intentions de vote, la Coalition Avenir Québec (CAQ, centre-droit) 28%, et le Parti libéral du Québec (PLQ) 27%.
Dans une quarantaine de circonscriptions les écarts entre les candidats des trois principaux partis sont si réduits qu’il est quasiment impossible de prédire le résultat.
La campagne électorale a porté sur les grands enjeux de la vie de la province, en premier lieu l'économie et l’emploi, les services de santé et la nécessité de combattre la corruption, dont le gouvernement libéral sortant est soupçonné, sans que cela ait jamais été prouvé devant les tribunaux.
Elle a été marquée aussi par la résurgence du débat sur l’indépendance du Québec. Celle-ci est un élément essentiel de l’identité du Parti Québécois de Pauline Marois, qui se garde toutefois d’annoncer la tenue d’un troisième référendum.
Dans l'état actuel de l’opinion publique, où à peine un Québécois sur trois serait prêt à voter pour la séparation du reste du Canada, il serait suicidaire d’aller rapidement vers une telle consultation, après les échecs de 1980 et 1995.
La question a cependant été largement exploitée par les rivaux de Pauline Marois, Jean Charest l’accusant de mener la province vers le «chaos» et des «chicanes» avec le gouvernement fédéral d’Ottawa.
Enfin, le conflit étudiant sur la hausse des frais de scolarité décidée par les libéraux a cristallisé l’opposition entre le PQ, qui avait pris fait et cause pour les jeunes - et compte en retirer un bénéfice électoral - et les libéraux, favorables à la hausse et flétrissant l’appui des indépendantistes aux étudiants en grève, au nom du droit d’accès à l'éducation.
Les bureaux de vote doivent fermer à 20 heures locales (2 heures du matin mercredi en France).
(AFP)
Libération