Une décision inédite en Mauritanie a été prise mercredi 2 mai lors du premier conseil des ministres du nouveau Gouvernement. Ainsi, le président, le Premier ministre et les ministres mauritaniens devront désormais se soumettre à une déclaration de patrimoine. En un mot, on saura que possèdent notre exécutif en villas, voitures, en comptes bancaires et en placements.
Nous pourrons à l’avenir savoir si ce patrimoine a sensiblement augmenté grâce à la fonction, ou s’il ne l’a été .Il s’agit d’un signal fort en matière de bonne gouvernance destiné à limiter les risques de corruption et d’enrichissement illicite. Mais pour que cette déclaration de patrimoine soit significative il est nécessaire qu’elle ne soit pas limitative aux noms des ministres. Elle doit englober leurs conjoints, leur progéniture et leurs proches. Nos responsables ont en effet pris la précaution ces dernières années de libeller les titres fonciers et les placements au nom de leurs conjoints et de leurs rejetons. Des enquêtes diligentées chez les notaires seront d’ailleurs édifiantes, à cet effet.
La corruption et les détournements de fonds publics se sont généralisés en Mauritanie avec l’avènement de l’Armée au pouvoir en 1978. Une génération de nouveaux riches contrairement à celle qui l’est devenue par le commerce du thé ou des dattes donc par la sueur et l’effort, est apparue sous nos cieux avec le premier comité militaire. Formés de troubadours généralement incultes et mal éduqués cette génération a enfanté des rapaces qui tels des éperviers sont aujourd’hui juchés sur des fortunes considérables obtenues grâce au trafic d’influence et aux basses manoeuvres. Cette faune s’est beaucoup investi lors des dernières campagnes électorales et s’attendait à un retour de l’ascenseur. Mais le nouveau gouvernement mauritanien, formé le 28 avril n’en compte pas fort heureusement. Ce gouvernement ne comporte pas à notre grande satisfaction aucun «Dalton». Les Joe, Jack, William, Averrel et autres «Rapetou» regroupés, au sein du «Mithag» ou des «indépendants» et dans le staff de campagne de Zeine Ould Zeidane ont été tenus en respect dans la formation du Gouvernement. Jusqu’à quand?
IOM
Source: tahalil hebdo