La Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme Louise Arbour et le président du Conseil des droits de l'homme Alfonso de Alba.
Après des mois d'âpres tractations entre Nord et Sud, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU est désormais en état de fonctionner, mais il a dû se résoudre à sacrifier les victimes de la répression politique à Cuba et au Bélarus. Les 47 pays membres se sont mis d'accord lundi à minuit, heure limite, sur leurs règles de fonctionnement. Celle-ci prévoient que tous les Etats du monde devront se soumettre tous les quatre ans à un "examen périodique universel" de leur respect des droits de l'homme.
Examen périodique
Le Conseil a remplacé en juin 2006 la Commission des droits de l'homme, qui ne se penchait sur le sort d'Etats particuliers que lorsqu'ils étaient mis en accusation par leurs homologues. D'où la mise en place de l'examen périodique qui loge tous les pays à la même enseigne et vise à éliminer politisation et marchandages entre gouvernements.
Compromis
Mais la mise en place du Conseil a opposé des pays occidentaux minoritaires à des Etats désireux de réduire les pouvoirs de la jeune institution. Plusieurs d'entre eux, dont la Chine et l'Iran, ont exigé la tête des douze experts indépendants chargés par l'ONU d'enquêter sur des pays précis. Dans un effort de compromis, le président du Conseil, l'ambassadeur du Mexique Luis-Alfonso de Alba, a proposé de supprimer les mandats des deux experts consacrés à Cuba et au Bélarus.
Opposition chinoise
Ce compromis a été adopté sans vote et à l'unanimité, malgré un combat de dernière heure de la Chine, qui a cherché à imposer une majorité des deux-tiers pour la désignation des experts indépendants. Pékin, qui cherchait ainsi à se prémunir contre le risque de se voir un jour imposer un rapporteur spécial, a fini par accepter l'ajout d'une phrase expliquant que "les promoteurs d'une résolution sur un pays ont la responsabilité de s'assurer de l'appui le plus large possible (de préférence d'une quinzaine de membres)".
JO
Le coût politique qu'aurait signifié à un an des Jeux Olympiques le fait de rompre le consensus au Conseil des droits de l'homme aurait été trop élevé pour Pékin, selon des diplomates. "Nous avons littérallement sauvé le Conseil des droits de l'homme à minuit cinq", s'est félicité l'ambassadeur d'Allemagne Michael Steiner, président en exercice de l'Union européenne. Le compromis négocié à Genève "n'est certainement pas idéal mais nous avons une base sur laquelle nous pouvons travailler", a-t-il estimé.
Bélarus et Cuba
L'une des deux victimes du compromis, le rapporteur spécial pour le Bélarus, Adrian Severin, a en revanche estimé que l'ONU avait adressé un "mauvais et inquiétant" message à ce pays. "Il est clair qu'il s'agit d'un marchandage", a regretté M. Severin, tout en s'inquiétant pour la "crédibilité" du Conseil. Un avis partagé par les organisations de défense des droits de l'homme comme Human Rights Watch, qui a qualifié d'"injustifiable" la décision du Conseil, "compte tenu du triste état des droits de l'homme à Cuba et au Bélarus".
Refus des Etats-Unis
Les Etats-Unis refusent de siéger au Conseil des droits de l'homme, estimant que cet organe, où les pays en développement dominent par lenombre, risque de tomber dans les travers de l'ancienne commission décrédibilisée par ses marchandages politiques. Depuis sa création il y a un an, le nouvel organe a condamné Israël à plusieurs reprises pour sa politique dans les territoires palestiniens et au Liban, mais a peiné pendant des mois avant de nommer un groupe d'experts pour se pencher sur les exactions commises au Darfour (ouest du Soudan).
Source: ONU
(M)
Examen périodique
Le Conseil a remplacé en juin 2006 la Commission des droits de l'homme, qui ne se penchait sur le sort d'Etats particuliers que lorsqu'ils étaient mis en accusation par leurs homologues. D'où la mise en place de l'examen périodique qui loge tous les pays à la même enseigne et vise à éliminer politisation et marchandages entre gouvernements.
Compromis
Mais la mise en place du Conseil a opposé des pays occidentaux minoritaires à des Etats désireux de réduire les pouvoirs de la jeune institution. Plusieurs d'entre eux, dont la Chine et l'Iran, ont exigé la tête des douze experts indépendants chargés par l'ONU d'enquêter sur des pays précis. Dans un effort de compromis, le président du Conseil, l'ambassadeur du Mexique Luis-Alfonso de Alba, a proposé de supprimer les mandats des deux experts consacrés à Cuba et au Bélarus.
Opposition chinoise
Ce compromis a été adopté sans vote et à l'unanimité, malgré un combat de dernière heure de la Chine, qui a cherché à imposer une majorité des deux-tiers pour la désignation des experts indépendants. Pékin, qui cherchait ainsi à se prémunir contre le risque de se voir un jour imposer un rapporteur spécial, a fini par accepter l'ajout d'une phrase expliquant que "les promoteurs d'une résolution sur un pays ont la responsabilité de s'assurer de l'appui le plus large possible (de préférence d'une quinzaine de membres)".
JO
Le coût politique qu'aurait signifié à un an des Jeux Olympiques le fait de rompre le consensus au Conseil des droits de l'homme aurait été trop élevé pour Pékin, selon des diplomates. "Nous avons littérallement sauvé le Conseil des droits de l'homme à minuit cinq", s'est félicité l'ambassadeur d'Allemagne Michael Steiner, président en exercice de l'Union européenne. Le compromis négocié à Genève "n'est certainement pas idéal mais nous avons une base sur laquelle nous pouvons travailler", a-t-il estimé.
Bélarus et Cuba
L'une des deux victimes du compromis, le rapporteur spécial pour le Bélarus, Adrian Severin, a en revanche estimé que l'ONU avait adressé un "mauvais et inquiétant" message à ce pays. "Il est clair qu'il s'agit d'un marchandage", a regretté M. Severin, tout en s'inquiétant pour la "crédibilité" du Conseil. Un avis partagé par les organisations de défense des droits de l'homme comme Human Rights Watch, qui a qualifié d'"injustifiable" la décision du Conseil, "compte tenu du triste état des droits de l'homme à Cuba et au Bélarus".
Refus des Etats-Unis
Les Etats-Unis refusent de siéger au Conseil des droits de l'homme, estimant que cet organe, où les pays en développement dominent par lenombre, risque de tomber dans les travers de l'ancienne commission décrédibilisée par ses marchandages politiques. Depuis sa création il y a un an, le nouvel organe a condamné Israël à plusieurs reprises pour sa politique dans les territoires palestiniens et au Liban, mais a peiné pendant des mois avant de nommer un groupe d'experts pour se pencher sur les exactions commises au Darfour (ouest du Soudan).
Source: ONU
(M)